Godzilla x Kong est donc le dernier né du monsterverse. Que dire ? Que ça commence pas mal. La séquence d’ouverture est plutôt sympa, violente, généreuse, ça sent le tout numérique assez pénible, mais on se dit qu’il va y avoir une certaine radicalité de ton. Malheureusement, ce ton, le métrage ne le gardera pas vraiment ! Pour ma part, j’ai trouvé que tout n’était pas à jeter. Le film est plutôt bien rythmé par exemple. Il est court également pour une grosse production actuelle, ce qui l’aide bien. Il y a quelques scènes assez violentes entre les monstres qui vont dans le sens de ce qu’on peut attendre du genre. De même, si les effets visuels omniprésents donnent un côté artificiel à l’image, le design des créatures est plutôt bien fichu et les fx sont honorables (mais ça vaut pas le vrai, le dur palpable). Le film dégage une certaine volonté de générosité dans l’ensemble, mais ça ne suffit pas. Ca ne suffit pas à faire oublier un scénario totalement vide. Reprenant plus ou moins adroitement les éléments posés dans le précédent, cet opus n’a vraiment qu’une histoire prétexte emmenée par des personnages prétextes. Je ne peux même pas parler des acteurs, aucun n’a d’intérêt. Rebecca Hall surnage un peu, mais en vérité les interprètes n’ont pas grand-chose à faire. D’ailleurs à quoi servent-ils concrètement dans l’histoire ? A rien. Enlevez toutes les scènes humaines et vous pouvez structurer le récit de la même manière. C’est dommage, car en plus de ça, en enlevant les humains, le film passe à côté d’un élément important : le gigantisme. Rappelons nous par exemple l’apparition de Godzilla dans le film d’Emmerich, la première avec la queue qui passe au-dessus de l’autoroute. Dans ces quelques secondes il y a plus de gigantisme que dans l’intégralité de ce film. Les créatures ne font jamais gigantesques, et lorsque c’est le cas c’est jamais bien filmé pour en donner la sensation. La pesanteur des corps, leurs mouvements, leurs gestes, rien ne va. Du coup, le film manque de spectacle véritable, d’autant que s’il y a beaucoup d’action, notamment de combats, ben au final, hormis le dernier, la plupart durent quelques secondes. Le premier de Godzilla par exemple relève de l’arnaque tant il est rapide et sans intérêt. C’est dommage car il y a plein de créatures intéressantes, mais les affrontements sont expédiés juste histoire de mettre de l’action. D’ailleurs, on notera la faible présence de Godzilla par rapport à Kong, le film cherchant à s’attacher à la question de la solitude de Kong. C’est peut-être la trame principale du film, qui en occupe la plus grande partie, mais elle n’est pas intéressante et sert, là-encore, uniquement à combler les vides scénaristiques.
Il y a un énorme souci de mise en scène, le réalisateur n’arrivant pas à donner à ses monstres l’ampleur voulue. Cela vient simplement du côté jmenfoutiste de la proposition. On met plein de monstres mais on ne soigne ni leur apparition ni leurs affrontements. C’est la quantité sur la qualité, et on gonfle le tout avec plein de couleurs criardes d’un goût parfois douteux. Je suis assez déçu car pour ne pas avoir été grand fan du précédent film, ce dernier avait au moins le mérite de développer un nouvel univers, de poser des jalons qui auraient pu être exploités intelligemment, mais le réalisateur se contente d’enquiller les scènes de catch entre créatures, et le fait en plus avec un manque d’ampleur désagréable. De mon point de vue, c’est un film de monstres sans grand intérêt, qui se laisse voir distraitement mais passe à côté de l’essentiel. Autant revoir celui d’Emmerich, qui avait au moins ce mérite du grand spectacle réussi avec une créature vraiment impressionnante, et qui en terme de fx lamine l’intégralité de ce métrage. 1.5