Il ne faut jamais se mentir lorsque l’on décide d’aller voir ce genre de film, on n’y va pas pour le scénario, ni le jeu d’acteurs, ni même le casting mais bien pour voir de grosses bébêtes détruire des choses et éventuellement se mettre sur la tronche. Le cas est encore plus criant lorsque l’on sait que le Godzilla est fait par les américains, là le doute n’est plus, la subtilité et l’intelligence japonaise laisse forcément place à la lourdeur américaine.
L’affiche parle déjà d’elle-même, Godzilla et Kong lancés en pleine course vers nous sur fond rosâtre, ça ne sent clairement pas la finesse. Bref, c’est parti, assis sur mon siège, je m’apprête à en prendre plein les yeux, le cerveau sera au repos pendant deux petites heures.
Je sais d’avance que ce film ne sera pas bon et j’ai été surpris, il est plus mauvais que je ne le croyais. D’abord, ça met trois heures à démarrer mais ça, c’est un classique du genre. Les personnages sont tellement clichés que je me suis demandé si je ne regardais un de mes nanars favoris qui souvent ont le mérite de faire pas trop mal avec ce qu’ils ont.
Ici y a de l’argent et tout a été mis dans les effets spéciaux (j’y reviendrai) parce que le casting et la direction d’acteurs est au minimum syndical. Donc nous avons la mère scientifique, célibataire, s’occupant difficilement de l’intégration de son adolescente adoptive, meilleure amie / ex de notre vétérinaire casse-cou (voire casse-cou***les) qui est mon “préféré”. Lui est une sorte de Bradley Cooper de seconde zone, habillé façon Johnny Depp dans Las Vegas Parano avec les mimiques de Chris Pratt en Star-Lord. Je suis désolé pour Dan Stevens (l’acteur donc) mais il va falloir trouver des rôles qui ne soient pas des agglomérats de personnages cultes pour marquer les esprits. Enfin, pour notre trio d’adultes, un geek semi-complotiste sur les événements liés aux Kaïjus (ou Titans ici …) avec un chouya d’humour vient compléter le lot. Les producteurs et/ou scénaristes se sont dit que ça ne suffisait pas, ajoutons une adolescente qui se questionne pour être sûr de plaire à toute la famille. Bref, la catastrophe artistique est déjà bien annoncée.
Maintenant je n’allais pas voir ce film pour eux mais pour Godzilla … et perdu. Une belle publicité mensongère, le film doit s’appeler Kong et son ami Godzilla. Notre gros lézard passe une grosse partie du film à se promener et recharger ses batteries, pendant ce temps, nous suivons Kong dans ses mésaventures de vieux singe solitaire qui va finir par se trouver des potes pas si sympas. Donc la fin du film approche et il ne s’est concrètement rien passé. En quelques minutes, une petite réunion entre notre gorille, notre lézard et une mite géante (devinez qui est sorti du placard où elle bouloutait les chemises), les voilà réunis pour se maraver avec les autres singes pas si sympas. Comme ça ne suffisait pas, un mec de la prod’ a dit “et si on ajoutait un bout de Bumblebee sur la main de Kong?” et un autre “OK”. Voilà donc Kong affublé d’une main jaune et il marave, il marave, Godzilla crache, crache, et Mothra … bah … euh vole, tisse et tisse. Et paf! Fin heureuse. Oui c’est bouclé.
Tout le budget est passé dans le dernier quart d’heures, tout est dans l’animation.
J’ai finalement plus l’impression de voir un film animé avec des humains dedans qu’autre chose, mais pourquoi pas.
Je pense que si t’as lu jusque là, tu devines un peu comment je vais conclure mon avis. Et bah comme eux! Rapide et sans gros lien avec les paragraphes précédents. Voilà, ce film est juste mauvais, même pas un mauvais film qui passe le temps, non, juste mauvais.
Le monsterverse US est vraiment mal barré et certains s’acharnent. Laissons les Kaijus pour le continent asiatique, c’est beaucoup mieux géré.