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JR Les Iffs
73 abonnés
1 151 critiques
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4,0
Publiée le 19 janvier 2016
Très bon film du cinéaste hongrois Szabo. Le thème est l'ambition d'un acteur de théâtre pour sa réussite personnelle, quelle que soit la situation politique de son pays. Film sur les compromissions d'un acteur face au régime nazi. Tiré d'un roman, lui-même inspiré de faits réels, c'est une réflexion en fait sur le métier d'artiste ou de créateur dans un pays totalitaire. La réalisation est excellente à tout point de vue, de même que la performance de l'acteur principal, Klaus-Maria Brandauer. Très beaux décors pour la reconstitution historique. Film très pessimiste sur la nature humaine. Thème du reniement. Les dialogues sont d'un bon niveau intellectuel et portent à la réflexion. Cela nous renvoie à la situation des cinéastes allemands (Lang, Lubitch, Siodmak...) qui eux ont fui leur pays.
Dans l'Allemagne des années 30, un acteur très engagé à gauche voit sa carrière commencer à décoller. Mais alors que le régime nazi se met en place, plutôt que de fuir, il préfère sacrifier ses idées et se mettre à la solde du 3ème Reich pour voir son succès culminer. Outre la plongée intéressante dans le milieu des arts en Allemagne nazie, l'attrait principal de "Mephisto" est le parallèle qui est effectué entre le personnage principal et le mythe de Faust. L'ironie étant que le protagoniste devient une star en interprétant sur scène le rôle de Mephisto, et se rend compte trop tard qu'il est le Faust d'un régime totalitaire. Avec sa mise en scène simple mais efficace, et son montage abrupte (on enchaîne très vite de multiples séquences s'étalant sur plusieurs mois), le film semble vouloir se focaliser sur son personnage central. Celui-ci est interprété par un Klaus Maria Brandauer excellent, jouant à merveille un acteur tiraillé entre son éthique et son carriérisme. Oscar du meilleur film étranger en 1982, "Mephisto" a d'ailleurs lancé la carrière cinématographique de Brandauer, et offre ainsi une vision intéressante d'une période sombre.
Istvan Szabo nous offre là deux heures vingt de pur régal. Klaus Maria Brandauer y est excellent et réalise une performance. Jouant avec tous les petits détails, le réalisateur suggère énormément dans cette critique vive du régime nazi. Mephisto ou la descente aux enfers d’un socialiste endurci, résultat de son ascension sociale dans une société qu’il déteste mais qui lui convient bien pour ses avantages et qui au final lui fera quand même payer, du moins c’est ce que laisse penser la fin en suspension du film.
Bon acteur, sujet intéressant, mais si je trouve que tout est très convenu au final, il n'emopêche que le mythe faustien est très bien inséré dans cet univers réaliste de la seconde guerre mondiale.
Grandiose , méphisto impose szabo qui, après quelques succès (surtout critique), connaît la consécration avec ce film. Son acteur fétiche brandbauer ne fût jamais meilleur qu'avec ce réalisateur, qui n'hésitera jamais à prendre position contre ceux qui ont lâchement profité du nazisme à des fins personnels .
Je ne vois pas grand chose à dire sur "Mephisto" sinon que malgré une thématique passionnante j'ai trouvé ce film très très long. Pourtant cette histoire d'artiste ambitieux qui renie ses idéaux et pense avoir le pouvoir d'agir de l'intérieur, est des plus passionnante, mais la mollesse de l'ensemble et la redondance des scènes donnant la part belle à Klaus-Maria Brandauer - assez impressionnant il est vrai -, ne permettent pas de meubler deux heures vingt de film.
L'acteur Klaus Maria Brandaeur porte le film sur ses épaules. Il joue à merveille son personnage Hendrik Höfgen, un petit acteur de province audacieux mais inconstant et lâche qui se révèle progressivement compatible avec le nazisme. Sa mégalomanie et son aisance à se mentir à lui-même lui font avaler toutes les couleuvres proposées par le nouveau régime. Rolf Hoppe est l'autre acteur époustouflant : il prête ses traits à un ministre-président sadique et imbu de lui-même, le tout mâtiné d'un pseudo sens artistique qui le rend encore plus dangereux. Le film est tout de même long et certaines scènes n'apportaient pas grand chose au récit. Mais la dernière scène dans un stade, très réussie, révèle à Hendrik Höfgen qu'il n'est qu'un pantin aux mains des nazis. C'est en effet son "protecteur", le ministre-président, qui dirige la scène et qui règle les lumières. Höfgen n'est qu'un acteur dont les dialogues et la mise en scène sont décidés par ses maîtres. Le choc lui est insupportable, lui qui a passé tout son temps à se cacher cette sinistre vérité.
En 1981, le cinéaste hongrois István Szabó adaptait avec Mephisto un roman éponyme de Klaus Mann (le fils de Thomas Mann) sorti en 1936, dans lequel celui-ci s’inspirait du véritable parcours d’un acteur allemand qu’il avait fréquenté. Le film dresse ici le fascinant portrait d’un comédien ambitieux qui évolue tout d’abord dans la République de Weimar avant de renier tous ses principes lorsque les nazis arrivent au pouvoir et imposent leur vision de la culture, afin de ne pas compromettre sa carrière. Passionnante réflexion sur le rôle et la responsabilité des artistes sous les régimes dictatoriaux, mais aussi sur le phénomène de cour et sur la soumission à l’autorité, Mephisto n’est pas exempt de défauts – quelques facilités de scénario et un récit un peu nébuleux – mais porte en lui une indéniable charge tragique. Oscar du meilleur film en langue étrangère.
Cette parabole sur la compromission commence comme une frivolité, et va prendre de l’épaisseur au fil du film. « Méphisto », c’est ainsi que le premier ministre nazi va surnommer le personnage central, l’acteur Hendrik Hoefgen, suite à son interprétation magistrale de ce rôle. Mais son attitude et son itinéraire dans la vie sont ceux de Faust. En début de film il décrit cette caractéristique de l’acteur, qui doit parvenir à être quelqu’un d’autre que lui-même, et c’est dans la vie que cette métamorphose va inexorablement et pathétiquement se réaliser. Cette histoire individuelle pose une questions morale fondamentale. Elle se situe au sein d’une histoire collective, celle de la montée du nazisme, qui est abordée sous l’angle de la « culture » nazie, au sens des valeurs fondamentales sur lesquelles elle repose, et des rapports entre les nazis et la « culture », considérée comme l’ensemble des arts humains et le rôle qu’elle peut avoir dans la société. Au service de ces thèmes, la mise en scène de Istvan Szabo est élégante et pertinente, et les moyens mis en œuvre sont conséquents. Tout ceci confère au film ampleur et importance.
Ivan Szabo, célèbre metteur en scène Hongrois obtint l'oscar du meilleur film etranger pour "Mephisto ". C'est le portrait d'un artiste Allemand aux idées communistes qui lorsque les Nazis prennent le pouvoir dans son pays, collabore. Animé par la lâcheté et l'opportunisme, il ira jusqu'à trahir amis et maîtresses pour maintenir son statut. Toute ressemblance avec des personnages ayant existés n'est pas une coïncidence. La thématique fait penser a " le conformiste" réalisé quelques années auparavant par Bertolucci. Au plan formel le film est abouti. La première partie m'a semblé plus réussie ; quelques longueurs alourdissent ce film, riche en dialogues. C'est un des meilleurs rôles au cinéma de Klaus Maria Brandauer ( avec Colonel Redl signé aussi du même réalisateur).
Adaptation d'un roman de Klaus Mann que je n'ai pas lu (comme ça c'est clair!) et biopic à peine voilé du comédien Gustaf Gründgens (pour ceux qui ont la flemme de chercher sur Google c'est celui qui joue le chef de la Pègre dans "M le Maudit"!). Alors c'est l'histoire d'un acteur qui atteint de façon inespérée les sommets, mais à quel prix. Car s'il est Mephisto sur scène, côté coulisse il est plutôt Faust et le Diable quelque chose d'encore pire puisque c'est le Nazisme. Le pire n'étant pas que le bougre deviennent un bouffon sur l'autel du National-socialisme mais qu'il s'en rend parfaitement compte et ceux au mépris de ses propres convictions. Inutile de dire, je pense, que la métaphore qui donne son nom au film est très habilement utilisé et que c'est ça qui fait l'essence même de l'oeuvre. Bon passons maintenant à la séance de chipotage. On peut regretter que la partie qui se déroule à Paris fasse un peu carte postale (oh la Tour Eiffel, oh Notre-Dame,... tu montres la Tour Eiffel point barre et tu sais que tu es à Paris!). Séance de chipotage terminée. Sans atteindre les sommets d'un Bertolucci ou d'un Visconti, le film niveau reconstitution se démerde très bien et Klaus Maria Brandauer est ahurissant. En plus, le cinéaste István Szabó, dont je fais la connaissance par ce film, sait ce qu'est la densité (traduction : les deux heures trente filent très vite!). Donc c'est tout bénef car de plus en croyant regarder un film allemand, je me suis aperçu que c'était hongrois, mon premier de cette nationalité (oui, je suis à la bourre!). Excellent.
Je dirai que c'est un film intéressant, mais riende transcendant du coté de la réalisation ou de l'image. Et si on peut s'ennuyer à certains moments, je ne crois pas por autant qu'on puisse regretter de l'avoir vu. L'acteur principal m'es quant à lui apparu comme particulièrement bon.
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1,5
Publiée le 16 février 2021
J'attendais avec impatience de voir une parabole sombre sur le coût du succès et de voir l'adulation et le succès qu'un acteur désire à tout prix. Mais à la fin du film je me sentais très mal à l'aise. Bien que je sois d'accord pour dire que la performance du premier rôle est excellente c'est dommage qu'il y ait si peu à faire. Il y a peu de développement du personnage mais il semble juste passer par des scènes de plateau qui sont malheureusement prévisibles. Les spectateurs intellectuels peuvent regarder ce film et s'émerveiller des paraboles et des symboles qu'il contient mais je les ai trouvés maladroits et l'intrigue n'a été qu'à moitié explorée comme si le réalisateur avait peur de créer une sorte de tension dramatique. La liaison et l'histoire d'Hendrik avec la danseuse noire dans ce film offrent beaucoup de possibilités et pourraient être utilisées pour enquêter sur les motivations profondes d'Hendrik Hoefger et de l'Allemagne nazie en général mais elles sont brutalement sous-utilisées et sont lavées par une apparente absence de réflexion. La plupart du temps Mephisto semble passer par une recherche mentale de ce que devrait être un cinéma respectable. Les films intelligents sont une bonne chose et devraient être mis en avant autant que possible. On semble avoir oublié d'apporter de l'énergie à l'histoire et il semble donc que cela traîne beaucoup plus longtemps que nécessaire. J'aimerais vraiment pouvoir aimer ce film mais il me manque trop de choses il semble juste trop pompeux et convaincu de sa propre valeur...