Ce film est tourné comme une contre-enquête, tentant de montrer que le verdict condamnant Gaston Dominici était plutôt basé sur des déclarations faiblardes et contradictoires et un nombre de preuves matérielles ridicules. Les acteurs s'en sortent bien, le spectateur moins : il y a un certain nombre d'ellipses, temporelles et dans l'histoire, qui font perdre le fil. A part ça, l'interprétation est sérieuse, on voit pas mal de têtes connues, c'est assez plaisant. Pour Gabin surtout.
L’affaire Dominici nous plonge au cœur d’un fait divers qui a secoué un petit village de Provence lors de l’après-guerre. En effet, une famille de touristes anglais s’est faite assassinée et très vite les regards vont se porter sur le clan Dominici et notamment le patriarche très bien interprété par Jean Gabin. D’ailleurs, la plupart des acteurs jouent très juste. Le scénario nous laisse découvrir l’avancée de l’enquête jusqu’au procès. On pourra regretter une réalisation très classique mais, l’histoire vaut le détour.
Un film qui bien retransmet l'atmosphère qui a du planer sur cette affaire. On sort plein d'incertitudes sur le meurtrier, et une certitude : la justice a voulu trouver un coupable . Jean gabin est ici dans l'un de ses plus grand role
Mystérieuse enquête qu’effectue Claude Bernard - Aubert en milieu paysan à l’aide d’une caméra placée au centre de l’énigme et basée sur un fait divers réel… Un régal de voir une justice courir après des coupables qui ont assassiné un couple d’Anglais passant leur nuit à dormir au bord de la route à même le gravier (dans un tournant, faut-il être con). A force de s’apitoyer sur le clan rural d’une famille de chiches habitants d’une ferme isolée située non loin du tournant en question - il y en aura d’autres dans ce scénario à rebondissements qui ne prennent de la hauteur qu’à l’effarante attitude de protagonistes muselés -, la vérité semble hypothétiquement vérifiable et les contradictions de témoins appelés d’office ou s’incrustant pour déculpabiliser ceux qui seraient accusés vont fuser pour s’abattre sur un père de famille bougon et rustre joué par un Gabin tout à fait stylé dans la posture du dur à cuir effilochant le mensonge et se heurtant sans cesse dans une jubilation notoire avec l’incompréhensible paradoxe de vouloir à tous prix sauver « l’honneur de la famille ».
De promener ses chèvres à flancs de coteaux, le vieux Dominici de plus en plus époustouflé se retrouve à courir les tribunaux pour échapper à une nation qui s’empresse à obtenir une tête à couper mais dont les enquêtes et les méthodes mettent à jour un manque de preuves évident. Des scènes de reconstitution tirées par les cheveux n’apportent que contradictions. Dans ce vide laissé par des accusés pantois le commissaire promut inévitablement à un nouveau grade à l’unique condition coûte que coûte de résoudre la problématique du crime se dépêchera un peu trop rapidement à remplir de sa version et de ses déductions des cases vides que pas même le tribunal ne parviendra à soulever.
Véritable tour de force pour Claude Bernard - Aubert que de parvenir à ne pas faire s’ennuyer le spectateur autour d’un univers claustré sur la loi du silence ce qui bien sûr n’a rien de prometteur à priori pour démêler l’écheveau de la vérité et qui finalement fini par amuser du fait d’une forme d’introspection approfondie de gueules burinées par le soleil à la vie rythmée par le son monocorde des cigales. Ce son uniforme annonciateur de langues qui ne sont pas prêtes de se délier sous l’ordre d’un père de famille plutôt porté sur la bouteille et quatre litre quotidiens à la boussole finira petit à petit par se taire laissant la parole à chacun. Les fils du bougre finissent par dénoncer le vieux brisant ainsi la loi clanique et marquant de surcroît la part haïe qui pèse envers leur père. Les fistons penseraient-ils ainsi effacer leur gaffe ? Ça s’mettrait-il donc à raconter sa vie au gardien pour soulever les ambiguïtés ? Que penser encore des promesses de pression de la justice tacticienne lorsqu’elle influence les dépositions sous des « signes, t’auras ton vin et on t’amèneras ton chien ! » ? Un camion n’a-t-il fait que passer par là la nuit là, écrasant tout sur son passage à l’abord de ce maudit tournant ? Le coup de crosse sur le crâne de la fillette du couple Anglais marque-t-il chez les habitants de la bourgade la possession d’armes de guerre ayant appartenues au maquis et encore utilisées à de sombres habitudes de règlements de compte ? Traditions rurales tournées en vendetta !
Toutes ces questions sont admirablement jonglées par un Bernard - Aubert fouillant son thème dans une réalité où la cruauté sous jacente de la situation décèle inversement à l’isolement géographique une profondeur humaine proche du pathétique.
Dans cette reconstitution d'un fait divers de 1952 , le réalisateur Claude Bernard-Aubert , qui avait couvert cette affaire comme journaliste , met en avant les insuffisances de l'enquête et de la justice! Le film ne peut toujours pas trancher? Il en sort au final une oeuvre honnête , bien réalisè et interpreté par un extraordinaire jean Gabin...
Beaucoup moins intense et poigante que la nouvelle version(ou Gaston Dominici est cet fois interprété par le trés touchant Michel Serrault)Cette reconstitution de la terrible affaire du triple meurtre de la famille Drummond est néanmoins assez precise sur les dates,les interminables audiences et le manque de preuves qui ont fait emprisonné un innocent.Cependant elle oublie de donner de la profondeur au personnage,le commissaire Seibelle un peu trop calme et l'accusé Gaston dominici pas assez "ronchon" et lassait de la longuer de cete enquète.Elle oublie également d'évoquer la possibilité de l'impliquation de l'URSS dans cette afffaire qui était très importante et qu'il ne fallait pas négligé,la fin est également baclé car elle est ne montre pas les souffrances du patrairche en prison et sa libération par le général De Gaulle.Mis appart tout cela le rythme est soutenu et les acteurs convaincants.
Une des dernières apparitions du monstre sacré du cinéma français, Jean Gabin, et un rôle, une fois de plus, taillé sur mesure. C’est d’ailleurs un des problèmes du film qui, à trop vouloir mettre en avant sa star, oublie parfois d’explorer davantage les zones d’ombres de cette affaire, à commencer par les secrets de la famille Dominici. J’aurais ainsi aimé que le réalisateur s’intéresse davantage aux raisons ayant poussé les 2 fils de Gaston Dominici à accuser leur père d’un triple meurtre et surtout qu’il n’édulcore pas autant la personnalité du vieux patriarche (qui fait plus papy grincheux un brin autoritaire que chef de clan violent et redouté). Le réalisateur ne fait d’ailleurs pas mystère de son opinion sur l’affaire en donnant la parole au véritable avocat de Gaston Dominici qui clôture le film par une plaidoirie pointant du doigt l’erreur judiciaire. Un choix qui s’explique sûrement par la place de Gabin dans le cœur du public qui aurait sans doute refuser de voir l’acteur dans un rôle trop dur. A part ça, il faut admettre que le film est plutôt bien fait avec des dialogues travaillés et un casting sans fausse note où on retrouve, outre Jean Gabin magnifique en chef de famille, Victor Lanoux en fils faible, Gérard Darrieu en fils manipulateur, Paul Crauchet en flic tenace, Daniel Ivernel en magistrat sans oublier les jeunes Gérard Depardieu et Jean-Pierre Castaldi. Et puis, l’histoire de ce crime toujours non élucidé aujourd’hui (pour peu qu’on croit à l’innocence de Dominici) est passionnante tant dans les aberrations de son récit (les Anglais qui campent au bord de la route !) que dans son contexte (la France d’Après-Guerre et les armes de la Résistance non rendues) et ses multiples rebondissements (la successions d’aveux et de rétractations des témoins). Un film à voir donc mais qui aurait gagné à laisser planer le doute tant sur la culpabilité que sur l’innocence de Dominici.
Dès les premières séquences, l’écrasante personnalité de Jean Gabin s’impose dans cette minutieuse reconstitution du célèbre fait divers. Les autres interprètes ont clairement du mal à exister, leur personnage ayant peu d’épaisseur. Sur un ton très démonstratif, didactique même, le parti pris de l’erreur judiciaire laisse circonspect, une fin ouverte ayant peut-être mieux convenu.
Un film qui vaut surtout par la manière dont il retransmet l'atmosphère qui a du planer sur cette affaire. On sort plein d'incertitudes sur le meurtrier, et une certitude : la justice a voulu trouver un coupable.