Frank Pierson était de toute évidence plus inspiré en tant que scénariste que metteur en scène. « Cool Hand Luke » (=Luke La Main Froid), “Dog-Day Afternoon” (= Un Après-Midi De Chien) , « Presumed Innocent » (= Présumé Innocent), sont à son actif entre autres excellents scénarios. En revanche, le nombre de navets réalisées par lui est très important. Ce « Looking-Glass War » ( Le Miroir Aux Espions) en est un. N’en déplaise aux aficionados de John LeCarré, voire même à ceux de Anthony Hopkins, ce film est franchement pénible. Les dialogues sont peu clairs, et les situations toutes plus ou moins improbables les unes que les autres. Beaucoup de scènes sont trop étirées alors qu’elles ont peu d’importance dramatique. Ainsi, la scène du lancer de balle, de surcroît incongrue, ou encore la scène de la bagarre, très mal orchestrée. Bref, les exemples sont nombreux. En revanche, de nombreuses scènes d’une importance capitale, sont traitées de manière trop sibylline, ou elliptique. A tel point qu’on ne comprend pas grand chose. Qui a tué l’agent ? Pourquoi ? Pourquoi les services secrets Est-Allemands laissent-ils échapper un espion pour le tuer le lendemain ? Quel a été le rôle du photographe? John LeCarré n’est pas exempt de responsabilité dans toute cette intrigue à la mord moi le nœud très fort, qui laisse partir un spectateur hébété d’ennuie, avec plus de questions à la fin, qu’il n’en avait au début du film. Seule consolation, un morceau de jazz, certes repris en boucle durant tout le film, mais d'une qualité exceptionnelle.