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weihnachtsmann
1 142 abonnés
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2,0
Publiée le 11 mai 2020
En plus d'être un sujet pas folichon: la finance..., le film prend des airs de potache et de satire avec le pigeon ridicule qui se défend bon an mal an contre les puissants qui ne peuvent que rire et qui rendent la victime risible. Mais en vérité c'est un peu le sujet du film....
Une satire acide sur le monde des spéculateurs, des traders, des boursiers et autres boursicoteurs, actionnaires et banquiers et politiques véreux. Un film intemporel qui résonne plus que jamais en ces jours perturbés. Le couple Depardieu-Carmet est savoureux. Comme il le sera plus tard dans l’excellent « Buffet froid » au côté de Bernard Blier. Jacques Rouffio nous pond un film plus léger que « Sept morts sur ordonnance » mais sous des dehors de la comédie, son « sucre » n’en demeure pas moins saignant et salé ! Si la mise en scène a un tantinet vieilli par moments, elle est largement compensée par le jeu des acteurs, jubilatoire pour le spectateur que je suis. A (re)découvrir.
Il n'en a pas l'air comme ça, mais ce film est diablement intelligent. Il l'est encore plus étant donné que son propos n'a jamais été aussi actuel. Bien plus que la spéculation sur le sucre, ce qui est adressé là, c'est une critique contre la spéculation au sens large du terme. Et, comme en politique, ce sont à chaque fois les petits qui ramassent. Les grosses têtes, elles, ne tombent jamais. A moins qu'une autre grosse tête en décide autrement. D'ailleurs, le monologue enflammé de Claude Piéplu en pleine rue est un grand moment de vérité. Pour mieux faire passer son message, Rouffio décide de faire de son film une comédie acide. Une comédie acide aux répliques bien écrites et balancées par de brillants acteurs, excepté Roger Hanin, assez insupportable. On observera la vraie complémentarité entre Jean Carmet et Gérard Depardieu. Comme autres défauts, on relèvera un rythme assez bas ainsi qu'une dernière partie, à peu près quarante minutes, un peu répétitive. Mais bon, à mes yeux, il n'y a pas de quoi sabrer ce "Sucre" n'ayant pas fait un tabac à son époque et qui mériterait de récolter les faveurs du grand public d'aujourd'hui.
En fait, ce film est très drôle... sous prétexte de dénonciation du marché boursier, on nous propose ici une vraie comédie avec des dialogues écrits et joués avec subtilité et efficacité, par des comédiens que tout le monde (ou presque) aime. Carmet, Depardieu, Piéplu, Hanin, tous les seconds rôles aussi... seul le personnage de Piccoli est plus difficile à saisir. Un film qui sera apprécié plutôt par les spectateurs de plus de 25 ans.
septiemeartetdemi.com - J'ai toujours été frustré que les fantasmes financiers du truand français moyen des films policiers d'antan ne soient jamais réalisés. Ayant vu tous les films avec Jean Gabin en séquence, c'est devenu carrément difficile à supporter, le sommet ayant été atteint avec Mélodie en sous-sol (Henri Verneuil, 1963). Et enfin, Depardieu et Carmet viennent poser à l'écran ce rêve devenu réalité. Et quelle réalité !
C'est tout à fait « à la française » (en français dans le texte), mais sans tomber dans les prémices des limites que le cinéma va s'imposer tout seul dans les décennies suivantes. Le film choisit l'économie comme thème (celle qui fait tourner un pays) ; un gros morceau, et il a l'intelligence de ne pas fourrer en plus son nez en politique, ou cela aurait été trop dur à avaler. Ajoutons à cela un casting qui se prend entièrement au sérieux dans une histoire pas forcément toujours rigoureuse, et l'on obtient une douce dérision coulant au fond d'une rivière opaque de divertissement. Ce qui la rend opaque ? La même chose qui la protège d'être trop unilatéralement satisfaisante, de trop sacrifier au plaisir coupable du spectateur, de trop compter sur les sautes d'humeur un peu démodées et beaucoup trop binaires de Carmet en face d'un Piccoli qui lui par contre n'a aucun mal à se recycler : des rebondissements vifs, gérés de manière à vouloir toujours dire quelque chose au plus démuni de connaissances élémentaires en matière d'impôts et autres joyeusetés. C'est ce qu'on appelle un traitement de qualité pour un scénario peu prometteur sur le papier mais rendu génial par pure intelligence.
Un assez beau portrait de ce qu'est la finance et les gens qui s'y aventurent sans vraiment savoir où ils mettent les pieds, cela était valable à l'époque, ça l'est encore aujourd'hui. Ce film est très réussi en partie parce que les acteurs jouent tellement bien qu'on en arrive à oublier que l'on regarde un film.
« Le Sucre » pourrait aussi s’appeler « la Bourse pour les Nuls » ! Le sujet est toujours autant d’actualité près de 40 ans plus tard ! C’est aussi le reflet d’une époque (fin des années ’70) où les professions libérales masculines parisiennes fréquentaient les prostituées, uniquement caucasiennes, au bois de Boulogne, et allaient voir des films porno dans les cinémas de Strasbourg / Saint-Denis. « Le Sucre », c’est avant tout, un casting fourni et de première qualité. C’est enfin un film avec quelques idées originales dans la réalisation et un dénouement audacieux et surprenant.
Malgré une dernière partie un peu redondante et une interprétation trop théâtrale, cette satire du monde de la finance est toujours effrayante car, depuis 1978, rien n'a changé. Elle est percutante grâce à des dialogues souvent jubilatoires.
Bon scénario de Georges Conchon. C'est l'histoire de spéculateurs sur des produits alimentaires, dont le sucre. On fabrique artificiellement une pénurie pour faire monter les cours et au dernier moment on vend tout, et les petits spéculateurs sont ruinés, mais non les banquiers. Bonne réalisation de Rouffio. Film très intéressant sur un sujet rarement porté à l'écran : la spéculation. L'amitié entre les deux héros du film peut sembler artificiel, mais ici, c'est une comédie et non drame qui nous présenté. Le scénario est bien construit, la réalisation est de bonne facture, il y a de l'humour et les acteurs sont excellents.Ce que dénonce Rouffio est bien réel, et est encore plus dramatique dans la vraie vie, c'est un système qui perdure... Aucun ennui à ce spectacle de qualité.
(...) C'est un film typique de son époque, porté à bout de bras par un Gérard Depardieu qui cabotine légèrement et qui abuse de sa voix et de sa prestance mais qui occupe l'espace comme aucun autre acteur français voire même mondial. Ce film marque surtout sa rencontre avec Jean Carmet et les 2 hommes deviendront très vite amis, Depardieu n'hésitant pas à faire quelques blagues de potache à son glorieux aîné. Carmet d'ailleurs est lui aussi impeccable dans ce film et il signe une prestation brillante, très nuancée, à la fois pauvre victime de ce jeu qu'il ne maîtrise pas mais aussi parfois fourbe et truqueur. (...) Enfin, je terminerai par un petit mot sur Claude Piéplu qui est lui aussi de la partie avec son timbre si reconnaissable et surtout quelques scènes où il se révèle absolument génial, notamment avec son monologue dans la rue face à des passants médusés. Un discours encore d'actualité aujourd'hui et qui développe un peu plus la colère qui monte chez le spectateur. Car oui, c'est un film engagé donc c'est un film en colère. Il y a bien quelques scènes assez drôles, des petits détails comiques et des répliques savoureuses mais c'est surtout un film acide, pessimiste parfois et donc un brin vénère qui frappe fort et juste. (...) Le film hésite donc entre drame et comédie, avec quelques passages complètement invraisemblables, notamment ceux qui amènent la résolution finale de l'intrigue (même si c'est assez jouissif) et il se suit avec plaisir, porté par des acteurs au top et un scénario bien ficelé. La mise en scène est sobre, sans éclat mais solide. Le message par contre est très important et reste plus que jamais d'actualité. C'est donc un brûlot d'une rare violence, qui porte un regard pointu sur les dérives de notre monde moderne et qu'il faut absolument voir. La critique complète à lire ici
La plume de George Conchon règne en maître sur le cinéma français moqueur et sarcastique d'un milieu de requins, celui de la Finance dans les années 70. Le Sucre réuni un casting superbe (Piccoli, Depardieu, Carmet, Piéplu, Hanin pour ne citer qu'eux) et dépeint les frénétiques envies d'un cadre moyen (Jean Carmet) qui atteint de folies des grandeurs et séduit par un Depardieu toujours aussi impressionnant, achète des tonnes et tonnes de matière première blanche pour le revendre plus cher, plus tard. Mais c'était sans compter toutes les charognes voulant dépouiller notre pauvre crédule petit bourgeois (Carmet donc) qui riche un jour se retrouve à la solde des banques le lendemain. Evidemment les dialogues sont splendides et incisifs à souhaits, j'en veux pour exemple : « S’il y’a de l’arnaque dans l’air, oubliez un peu tonton Berro » Claude Pieplu en escroc au service de l'Inspection de la Finance.
Des personnages haut en couleur pour dénoncer de manière satirique un sujet d'époque toujours d'actualité. Malgré la gravité du sujet le ton reste léger, et c'est un plaisir de voir évoluer ces acteurs et ces personnages: Depardieu excellent dans son double rôle, (Carmet lui a le rôle d'un personnage à peine moins nigaud qu'à l'accoutumé), quant à Piccoli il est merveilleux dans le rôle du terrible et pittoresque Grezillo (un régal!). N'oublions pas non plus le truculent et drôle Roger Kerbaoui interpreté par Roger Hanin, ainsi que d'autres personnages interessants et bien interprétés même s'ils sont un peu moins extravagants, tels celui de Claude Piéplu ou de Georges Descrières. Le déroulement de l'histoire est plaisant et on en redemande même si spoiler: "le coup" pour s'en sortir est un peu simpliste et n'a aucune envergure surtout en comparaison avec la démesure que l'on voit dans le film.