Un polar de Jacques Deray qui comme souvent, sans être spécialement mémorable est un bon petit film, simple et efficace, suffisamment alerte et nerveux pour tenir en haleine.
Le casting est solide, avec un Alain Delon un peu monolithique certes mais impliqué, et surtout des seconds rôles de première main. Dalila Di Lazzaro est lumineuse, apportant un jeu plus fin que je ne supposais, et un charme et une photogénie certains, parvenant à être plus qu’un simple atout séduction. Il y a aussi de bons acteurs en arrière-plan, Michel Auclair, Jean-Pierre Darras, Pierre Dux, ils n’apparaissent pas forcément beaucoup, mais chacune de leurs scènes sont intéressantes aussi grâce à eux. Les personnages n’ont pas un relief forcément très marquant, notamment le personnage de Delon qui aurait mérité d’être un poil plus dégrossi.
Le scénario est assez basique, notamment le dénouement que j’ai trouvé un peu simple et rapide. Deray n’emballe pas un scénario à tiroir c’est un fait, misant tout sur l’efficacité de son histoire, un rythme convaincant, quelques bonnes scènes d’action, bref, la recette habituelle pour le réalisateur, qui ne démérite cependant pas du tout. Sans être véritablement transporté, parce que finalement ça sent un peu le rebattu, je ne peux pas dire que je me sois ennuyé, et c’est un fait, c’est divertissant.
Formellement c’est du Deray là aussi, donc plutôt bien foutu, mais sans grand génie. Des cascades propres et bien filmées, des décors soignés, une photographie classique et parfois un peu terne mais correcte, et une bande son appréciable. Trois hommes à abattre est un polar français qui distille une certaine élégance formelle, élégance toutefois très classique, qui manque un peu d’audace, et qui a plus vieilli que certains autres métrages du réalisateur.
Ma conclusion sur Trois hommes à abattre c’est que c’est un film appliqué, classique mais efficace, bref, du polar français cousu main qui ne sort pas franchement des sentiers battus mais bénéficie du savoir-faire d’un Jacques Deray, réalisateur constant dans un cinéma populaire de qualité. 3.