Un bon film solide que ce Magic, même si je l’ai trouvé peut-être un peu surcoté dans les avis que j’avais pu lire le concernant.
En tout cas l’interprétation est à la hauteur c’est certain, avec surtout, et c’est ce qui m’a marqué d’excellents seconds rôles. La prestation de Burgess Meredith est impressionnante dans la première partie et il est réellement mémorable dans la peau de cet agent, sérieux, honnête plein de bagout. C’est surement lui que je retiendrai surtout dans ce film. Ed Lauter est aussi tout à fait brillant, et occupe pour sa part la dernière partie avec efficacité. Dans le rôle principal Hopkins tient tout à fait la route, et il est vrai qu’il est parfois franchement remarquable. Néanmoins je l’ai trouvé parfois un peu moins percutant, et surtout j’ai trouvé qu’il ne rendait pas aussi pleinement le glissement progressif de son personnage qu’il aurait pu le faire. Lors du premier meurtre, ce qui n’est tout de même pas rien, il est ainsi finalement moins époustouflant que dans la confrontation peu avant lors d’un jeu avec Ann-Margret. Cette dernière est un peu fade, se rattrapant dans quelques scènes mais traversant le film sans vraiment briller.
Le scénario est solide par son parti de montrer avant tout la psychologie trouble de son personnage principal plutôt que de s’orienter vers le spectaculaire. Du coup Magic se distingue dans une cohorte de films approchant, et s’avère fin, sérieux, et souvent subtil. Néanmoins l’ensemble manque un peu de peps, avec une deuxième partie qui traine parfois en longueur sans réelle raison, et manque d’intensité. En effet Magic se veut finalement sombre et triste, et même s’il y a des passages à la hauteur, dont le final, le film manque d’âpreté, de virulence, voire de folie, et son cheminement est finalement assez simple et sans grande audace. D’ailleurs l’histoire a du mal à vraiment entretenir le doute sur la nature de la poupée.
La réalisation est parfaite en revanche. Attenborough signe une mise en scène très convaincante, pleines d’idées, et qui sait compenser, par moment, le manque d’intensité du scénario par des plans brillants. Le passage sur la barque est mémorable, les gros plans sur les visages est excellent avec le summum lors du passage de la montre, bref, Magic bénéficie vraiment des talent de son réalisateur. Je dirai que c’est aussi le cas des décors et de la photographie, travaillés, qui offrent une ambiance certaine au film, grisâtre et triste souvent, mélancolique parfois, impression que renforce encore une bande son très soignée, qui s’impose surtout pour donner du relief à l’atmosphère du film. Magic n’est enfin pas un film à la violence graphique, il ne faut pas s’attendre à des effusions de sang, aussi cela le rend tout à fait accessible à un public large.
Au final Magic est tout de même très qualitatif, et mérite sa bonne réputation. Mais ce n’est pas un chef-d’œuvre, je ne dirai pas cela, ni un des incontournable absolu. Intéressant, surtout très bien réalisé et doté d’une belle interprétation, il reste assez mineur dans son histoire, avec un parti-pris solide, mais un traitement qui recèle des défauts. 4.