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Brol le chat
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3,0
Publiée le 30 août 2022
Le réalisateur, vivant à Beyrouth, suit ses deux cousins syriens avec lesquels il a été élevé, du moment où ils décident de fuir la guerre civile, en 2015, jusqu'au début de 2019. Jamil se retrouve à Stockholm où il perpétue la tradition familiale, la menuiserie. Milad Khawam, trompettiste, se réfugie à Berlin. S'il abuse parfois des entretiens face caméra au détriment du cinéma direct, Tanios réussit cependant un film sensible, qui montre que même une bonne intégration ne cicatrise pas la blessure de l'exil.
C’est une réalisation de Wissam Tanios. Le cinéaste libanais a grandi en Syrie, et connaît depuis son enfance Milad et Jamil. L'une des guerres les plus meurtrières de ces dernières années est sans conteste la guerre civile en Syrie. En cours depuis plus de 11 ans, plus de 200.000 civils y ont perdu la vie, et plus de 5 millions de Syriens due fuir le pays. Parmi eux, certains vont tenter de trouver un refuge en Europe. La traversée va être souvent faite de façon illégale au péril de leur vie. On va se pencher sur deux frères, Milad et Jamil Khawam. Ils ont deux personnalités bien différentes, mais vont faire le même choix pour une vie meilleure : partir de Syrie. Le cadre est bien installé. On arrive au dilemme du départ et ce qui les pousse inexorablement à devoir s'en aller de la Syrie. On commence donc à se prendre une véritablement d'émotion pour eux. Cette première partie est très bien travaillée, car elle déclenche quelque chose. Commence alors la migration vers l'Europe. Celle-ci déçoit dans le sens où elle n'est pas du tout assez explorée. De nombreux documentaires nous la relatent déjà, cependant cela aurait rajouté un panorama global intéressant. Alors certes, nous avons tout de même quelques brides, mais on n'arrive pas à ressentir le côté périlleux. C'est raconté, mais il manque le choc visuel. La dernière partie en Europe est porteuse d'espoir. Ces deux frères représentent la majorité de ce qui part par nécessité avec la volonté de construire. On va suivre chacun de leurs projets. On aurait aimé que la fin soit l’occasion de faire une liaison entre les deux frères. Cependant, cela est aussi symbole d'une réalité qui veut que la migration sépare les proches. Cette dernière partie est beaucoup plus abrupte en termes de réalisation. On aurait tout de même aimé un peu plus de chaleur humaine.
Loin de chez nous est un documentaire au Liban où nous suivons deux frères syriens contraints de quitter leur pays et en voie aux questionnements : comment garder espoir, comment se construire ailleurs, comment ne pas regretter ? Un exil douloureux mais nécessaire pour sauver leur vie, et un récit bouleversant. Wissam Tanios parvient à susciter l'émotion par la narration de cette histoire.
un film sensible sur l exil un film magnifique Wissam Tanios est né et a grandi à Beyrouth. Sa mère est syrienne et son père libanais. Le futur cinéaste voyait Milad et Jamil chaque été et son enfance est donc étroitement liée à la leur Wissam Tanios est né en 1989 à Beyrouth. Il étudie le cinéma à l’IESAV, Université St Joseph de Beyrouth. Son court métrage documentaire Aftermath remporte le Prix du meilleur documentaire au Lebanese Film Festival en 2012. A l'origine, Wissam Tanios ne voulait pas être dans le film. Mais, à mesure qu'il avançait dans la réalisation et le montage, le réalisateur s'est retrouvé automatiquement impliqué La conception de Loin de chez vous a duré cinq ans. Une expérience comprenant des hauts et de bas mais qui a forgé Wissam Tanios dans la mise en scène Wissam Tanios a tourné des heures de rushes pendant la période de production de Loin de chez nous et a eu du mal à concevoir la structure du film parce qu'il ne voulait pas faire un long métrage de plus sur les réfugiés Filmer et consigner leur voyage relevait pour moi d’une urgence inouïe, tout comme découvrir à quoi allait ressemblait leur avenir un film puissant et sensible un film a pas manquer
Milad et Jamil sont deux frères syriens qui ont choisi en 2015 de quitter leur pays en guerre. Leur cousin, Wassim, les a filmés avec son camescope au moment de leur départ et pendant les cinq années suivantes.
La guerre en Syrie et les drames humains qu’elle suscite a nourri tout un filon cinématographique que la miniaturisation des moyens de tournage facilite et encourage : "Little Palestine", le journal d’un siège d’un camp de réfugiés palestiniens près de Damas, "Pour Sama" ou "Still Recording" avec des images volées durant le siège d’Alep, sans parler des reportages tournés dans les rangs de la résistance kurde ("Filles du feu") ou de ceux sur les traces funestes laissées par Daesh ("Notturno", "9 jours à Raqqa").
Bien sûr, il n’est pas ici question de minorer la tragédie syrienne et les drames humains qu’elle a causés. Il s’agit pour moi seulement de pointer le risque dun trop-plein autour d’un sujet vu et revu.
Ceci dit, la critique pourrait sembler injuste et sévère pour le documentaire de Wissam Tanios qui n’a pas à proprement parler la guerre en Syrie pour sujet. Elle constitue uniquement l’arrière-plan historique qui contraint ses cousins à l’exil. C’est à cet exil que le réalisateur s’intéresse, comme le titre de son documentaire l’annonce sans ambiguïté.
"Loin de chez nous" comporte deux parties distinctes. La première se déroule entre Damas et Beyrouth où, un temps, Milad et Jamil se sont installés. On les y suit dans la lente maturation de leur décision, dans la préparation du départ et dans sa mise en oeuvre, sur un radeau pneumatique entre Bodrum et Kos. On vit avec eux leur entrée en Grèce, stressé par l’attente, la confiance chichement accordée au passeur dont on redoute qu’il disparaisse avec le prix du trajet, la peur du naufrage… et finalement soulagé au terme d’une petite balade en bateau somme toute anodine. La seconde se déroule en Europe, à Berlin ou à Stockholm où on suit l’évolution des deux frères. Milad s’est installé à Berlin pour y vivre de sa passion, la musique. Moins original, Jamil est parti à Stockholm où il exerce le métier de son père et de son grand-père, la menuiserie. Wassim a la sensibilité de trouver le trait d’union entre ses deux destins assez dissemblables : il s’agit de l’atelier de menuiserie familial où les enfants ont grandi à Beyrouth. Cette madeleine éveille une douce nostalgie ; mais elle ne suffit pas à nous emporter.
On aimerait en savoir plus sur les conditions de l'exil mais le récit filmé par un intime est merveilleux et la mélancolie du manque qui fait jour très touchante.
Sorti en août 2022 mais programmé dans diverses salles parisiennes - https://www.allocine.fr/film/fichefilm_gen_cfilm=304030.html - le documentaire "Loin de chez nous" du réalisateur Wissam Tanios amorce une tendance déjà présente dans plusieurs oeuvres cinématographiques récentes (Limbo, La Dérive des Continents, Flee ou Ils sont vivants), soit une re-objectivation de l'image des migrants loin des figures souvent formatées par les média internationaux forcément misérabilistes ou forçant le trait sur leur prétendue inutilité pour nos pays occidentaux.
Deux jeunes frères syriens et cousins du réalisateurs sont pétris d’espoir et décident de partir refaire leurs vies dans des villes étrangères (l'un à Stockholm pour travailler le bois et l'autre à Berlin pour faire une carrière de Trompettiste). Ils laisseront tout derrière eux sauf leur infinie soif de vie, leur détermination, leur humour et leur désir d’un avenir meilleur.
Ce qui frappe c'est avant tout leur volonté et leur philosophie de vie, prêt à tout perdre à chaque instant pour repartir de zéro dans l'inconnu et se reconstruire toujours et encore.
On sort au final du documentaire avec le sentiment que la richesse n'est pas toujours du côté ou l'on pense la trouver.
Mention spéciale pour un travail sur le son et l'étalonnage qui permet à de multiples documents issus de nombreuses archives de former un tout cohérent.
Un documentaire poignant et émotionnel qui nous fait voyager au-delà de la cruauté atroce de la guerre civile syrienne. La première idée qui rend le film unique est de ne pas montrer des images de la guerre qui sont souvent exposées dans ce genre de film. Le réalisateur Wissam Tanios suit le grand périple de ses deux cousins Jamil et Milad, ceux vers qui convergent tous les regards. Il nous montre la déchirure de l’exil et l’évolution d’une rupture sentimentale, tragique et déchirante. Un film inspirant et prenant.
Très bon film qui donne une unique expérience en ce genre. Le temps passe vite sans s'ennuyer, un bon rythme a été soutenu dès le début. Une voyage riche et émotionnel et ça laisse réfléchir même après. Bravo pour ce film je hâte voir le prochain projet fait par ce réalisateur.