Vu il y a longtemps et passé à coté de cette petite merveille, redécouverte ce mois- ci. Fellini dans le sillage de Rossellini, dans une veine plutôt néo-réaliste pose un regard d'une grande justesse sur ce petit peuple d'Italie aux prises avec ses stratégies de survie, mais s'annonce çà et là avec la tentation de l'exubérance et de la démesure portée par le Cirque , les marques esquissées de l'univers fellinien des chefs d'œuvre à venir.
Ce film, réalisé par Federico Fellini et sorti en 1955, est très bon ! Cela fait bien longtemps que je devais voir un film de ce grand réalisateur italien et j'ai commencé par celui-ci, chose que je ne regrette pas, car j'ai beaucoup apprécié et été assez étonné. Effectivement, le synopsis m'intéressait mais j'avais peur d'en être vite lassé, ce qui n'a pas du tout été le cas. De plus, je ne suis pas un fan de cinéma italien, surtout après vu quelques films de Pasolini qui ne m'ont pas donné envie de continuer dans cette direction. Le film nous conte les aventures d'une jeune fille, vendue par sa mère à un artiste itinérant. Encore beaucoup influencé par le néoréalisme italien, le réalisateur nous dépeint le quotidien de ces deux personnages qui est loin d'être facile, surtout pour Gelsomina qui a perdu ses repères du jour au lendemain. Malgré un rythme assez lent, on ne s'ennuie pas, enfin si on adhère à l'histoire bien-sûr, et la fin est d'ailleurs assez surprenante et correspond bien au ton général donné par le film. Du fait que nous ayons des "restes" du néoréalisme, nous avons donc à travers tout cela bien évidemment un discours social et notamment certains messages concernant les artistes de cirque. Ce qui est intéressant également, c'est que le film peut tantôt être touchant et drôle, notamment en ce qui concerne la relation entre les deux personnages principaux, qui est par ailleurs très bien écrite, et tantôt très dramatique avec des scènes assez dures et crues. Les images sont quant à elles très bonnes, de même que la mise en scène. Du côté des acteurs, nous avons principalement Anthony Quinn, Giulietta Masina et Richard Basehart qui jouent très bien. "La Strada" est donc une très belle découverte qui me donne envie de continuer dans la filmographie de Fellini et dans le cinéma italien en général.
Le spectacle de rue, c’est un thème fétiche chez Fellini ; un thème un peu chiche pour une bonne part du monde du cinéma de l’époque, aussi. Difficile à produire, le film bénéficie d’un Anthony Quinn qui ignorait tout du réalisateur & dont l’agent suspicieux a refusé un salaire basé sur un pourcentage des recettes ; ironiquement, l’acteur y a perdu de l’argent comme son personnage y perdra la joie de vivre. Une joie un peu âpre, même si pas autant qu’un doublage en italien qui passe très mal.
L’exploitation des plus faibles dans l’art itinérant contient une ironie qui n’allait pas s’arrêter à l’obtention du tout premier Academy Award pour un film en langue étrangère : avant de devenir le film favori du pape François, La Strada est un questionnement sur la tolérance. Est-ce tolérer que d’accepter les faiblesses de celui qu’on exploite ? Ou ”celle”, en l’occurrence : Giulietta Masina, la femme de Fellini (ç’a rassuré les producteurs), joue le rôle exténuant d’une simple d’esprit. Elle doit faire attention à ne pas comprendre ses propres sentiments pendant que son exploiteur fictif, drama Quinn, ne comprend le siens que trop bien & les a refoulés pour cette raison.
Là où le monde (intra & extra pelliculam) voyait une pauvresse & un méchant, Fellini pose la question autrement : comment faire que l’un se révèle dans les yeux de l’autre ? Rien ne sera dès lors plus très clair : se tenant à l’écart de clichés qu’on n’avait pas encore inventés, le régisseur parle à chacun de ses deux personnages : d’une part, il fait appel à la perspicacité de celle qui n’en a supposément pas, & d’autre part à ce que ressent celui qui refuse d’exprimer le fond de sa personne. Une profondeur qui rejaillit de protagonistes dont chaque image témoigne de l’incroyable plénitude.
Évidemment, cela provoque du conflit, & si ses fondements sont rattrapés au vol par l’écrémage d’un mélange savant, ses axiomes s’imposent un peu fort. Je pense que là aussi, Fellini était trop en avance sur son temps pour qu’un peu de sa précipitation ne survive pas jusqu’à un visionnage 65 ans plus tard.
Mais qu’à cela ne tienne, le tour de passe-passe est enclenché : remords et malheur seront les produits abrasifs d’une œuvre aux fantastiques éclairages parcourant les routes en quête de la plus belle des anti-histoires d’amour.
C’est fou comme ce classique ne m’a pas emballée... J’ai dû passer à côté mais je trouve qu’il a extrêmement mal vieilli. Anthony Quinn (Zampano) est crédible mais j’ai trouvé catastrophique l’actrice qui joue Gelsomina, elle surjoue complètement, et j’avoue que son interprétation a participé au fait que je ne suis pas rentrée dans cette histoire. On suit deux artistes de rue qui sillonnent les routes pour gagner un peu d’argent. Lui est rustre, elle gentille mais un peu simple d’esprit. Ils sont attachés l’un à l’autre mais sans savoir l’exprimer. Sur le papier c’est une belle histoire (la fin est d’ailleurs jolie), mais globalement il ne se passe pas grand chose, on tourne un peu en rond mis à part dans les 20 dernières minutes. Les dialogues et les situations ne sont pas crédibles. Peut être une des scènes les plus gênantes : lors d’un spectacle en pleine rue, Zampano introduit le numéro aux spectateurs en leur précisant qu’ils vont mourir de rire, le spectacle est au final d’une « non drôlerie » absolue (et ce n’est pas voulu car la foule a l’air ravie)... Bref je n’ai malheureusement pas aimé.
Une merveille d’humanité d’une tristesse infinie. La Strada marque les esprits par sa profondeur dramatique qui fait chavirer les coeurs et par sa sincérité et une interprétation sublime de la muse de Fellini. Chef d’œuvre absolu du cinéma italien, immuable...
Agréable, c est assez tendre et bourru, mais manque d une trame principale
C est la première fois que je le vois. L occasion ne s est simplement pas présentée plus tôt. Probablement que j aurais déjà pu le voir, mais que j ai alors choisi autre chose.
J ai eu du mal à accrocher longtemps. J ai été gêné par la ressemblance de gelsamina et de harpo Marx, j ai eu du mal à regarder le film pour lui même et à ne pas chercher à voir harpo a travers les images. C est d autant plus regrettable que je ne suis pas adepte du tout des Marx brothers.
Le film est agréable, les personnages assez attachants, les acteurs bien choisis. Il me semble qu il manque surtout une intrigue qui traverse le film et permet de maintenir l intérêt. Plusieurs fois j ai ressentit un peu d ennui, du manque d intérêt.
Il n y a pas de marque du temps qui passe. En général, les réalisateurs s arrange pour qu on comprenne qu il y a eu un saut dans le temps. Tout à coup gelsamina réussi à jouer de la trompette sans qu elle se soit entraîné, sans qu on comprenne que du temps était passé. Peut être est-ce moi qui n ai pas compris le film et qu au contraire, ce genre de chose intervient pour nous suggérer que du temps est passé. Si les changements de numéro, l apprentissage du tambour et de la trompette ou je ne sais quoi d autres sont les marques du temps qui passe, je suis bien passé à côté.
J ai aussi, mais c est moins grave, remarqué de fréquents soucis de raccord sonore. Le son qui ne correspond pas à l image. J imagine toutefois que le film est fait avec la technicité de l époque. Je ne sais pas évaluer s il a plus ou moins de souci que les autres films de son époque.
C'est avec La Strada que Federico Fellini connaîtra son premier succès international, oeuvre dans laquelle il met en scène le parcours d'une jeune fille vendue par sa famille très pauvre à un lutteur de foire.
À partir de ce point de départ, le cinéaste italien dresse le portrait de ces deux personnages où il opposera la brutalité et force de Zampano à l'innocence et fragilité de la jeune Gelsomnia. Deux visions qu'il n'hésite pas à pousser vers la caricature pour mieux en faire ressortir la force et l'émotion, ce qu'il fait merveilleusement, sans pour autant tomber dans la facilité ou le misérabilisme mais toujours avec justesse et intelligence.
C'est surtout autour de Gelsomnia qu'il va braquer sa caméra où, comme pour elle, il va nous faire passer par tout un panel d'émotion, de la tristesse à l'intensité du cirque et de la vie sur la route en passant par la joie éphémère. D'ailleurs, l'émotion passe autant par les gestes et regards que les mots et Gelsomnia est tout le long inoubliable, que ce soit avec ses expressions enfantines ou ses traits rappelant Chaplin. Fellini donne à son oeuvre une dimension humaniste, poétique, intemporelle, puissante et mélancolique et jette un regard tendre sur elle. Le cinéaste italien bénéficie aussi de la magnifique partition de Nino Rota, sublimant chaque image du récit.
L'histoire est assez simple mais touchante, Fellini trouvant toujours le bon équilibre entre les tons et sachant nous immerger sur les routes aux côtés des protagonistes. L'intrusion de certains personnages autour d'eux deux est toujours bien géré, sachant toujours faire rebondir l'histoire pour accentuer l'émotion et son étude riche, et fine, de l'âme humaine. De nombreuses scènes sont d'une force incroyable, que ce soient les regards de Gelsomnia ou les sanglots solitaires et bouleversants de Zamparo sur la plage. L'oeuvre tient aussi sur les épaules d'acteurs merveilleusement dirigés, que ce soit un imposant et charismatique Anthony Quinn, la frêle et touchante Giulietta Masina ou Richard "Le fou" Basehart.
C'est une oeuvre d'une infinie tristesse, mélancolie et humanisme que Federico Fellini met en scène avec La Strada, un film inoubliable porté par d'excellents interprètes et dont chaque image se révèle riche et émouvante.
La Strada est un film pas mal de Federico Fellini, mais que j'ai du mal à juger, tant le film est très différend de ce que j'ai pu voir jusqu'à aujourd'hui. J'ai bien aimé la façon de filmer toute la crasse de l'Italie post-Seconde Guerre Mondiale, sans concession. Les acteurs sont bons. Anthony Quinn est impeccable et j'ai trouvé la prestation à la fois solaire et lunaire de Giuletta Masina irréprochable. L'histoire est assez prenante et finalement, il n'y a pas que les décors qui sont crasses mais tous les personnages (à l'exception de l'innocente héroïne) le sont, celui d'Anthony Quinn en premier, amoché par la vie. Pourquoi pas.
Un film qui a mal vieilli : entre une Chaplin au féminin (on peut presque couper le son et se croire dans un muet), une brute sans âme et un fou, le film a beaucoup de mal à s'installer. On enchaîne des scènes sans grand intérêt. Seule la dernière demie-heure relève un peu le niveau. Reste une belle description de la misère d'après guerre et de la solidarité.
C'est toujours très beau de voir l'homme derrière la bête et tout le film tourne un peu autour de ça. Anthony Quinn, un acteur que j'adore, est excellent dans ce rôle. C'est un film beau et touchant, autour du thème du cirque, cher à Fellini mais toutefois j'émettrais quelques réserves, le film ne m'a pas transcendé outre mesure, j'en attendais plus, plus de drôlerie, de rêverie, c'est vrai que Giulietta Masina est d'une grande fraîcheur, elle fait souvent pensé à Harpo dans ses mimiques et réactions, le film empreinte d'ailleurs pas mal au muet mais d'un autre côté il y a cette dureté, cette bestialité omniprésente qui vient toujours rompre le charme (n'entends pas ça comme un reproche c'est aussi la force du film) parce qu'en définitive c'est profondément tragique.
Mise en scène épurée et froidement maîtrisée pourrait on dire. Le paradoxe est d'autant plus fort tant l'œuvre de Fellini réveille des émotions opposées pour ses deux personnages. Le destin de Gelsomina est tragique et pathétique. Celui de Zampano l'est peut être encore plus... A noter le jeu d'acteur magnifique et incarné des deux principaux comédiens
N'étant qu'une cinéphile lambda et non initiée il m'est difficile de noter ce film de Fellini, porté aux nues par la critique et les cinéphiles avérés. Anthony Quinn et Guilietta Masina incarnent des personnages que tout oppose, si ce n'est une volonté commune de s'en sortir, leur physique, leurs caractéristiques et leurs aspirations demeurent totalement différents. Ce qui m'a gêné c'est que les personnages restent figés dans un rapport bourreau/victime un peu monotone qui ne laisse pas de place à la nuance ni à la complexité. Je m'attendais à beaucoup plus d'émotions, et malgré la fin tragique, ce film ne m'a fait ni chaud ni froid. Je suis peut être mauvais juge car je ne connais pas les outils cinématographiques, mais il me semble, qu'avec les critères actuels, ce film est au final bien fade, malgré une musique splendide et un très bon jeu de l'excellent Anthony Quinn. Dans un autre registre mais dans une même veine "Rocco et ses frères" de Visconti m'a semblé beaucoup plus abouti et bien plus intense.