Scénario fantomatique
Bon, d’emblée, le nom de Gil Kenan, malgré ses 19 ans de carrière, ne brille pas au firmament hollywoodien, c’est le moins qu’on puisse en dire. Mais, avec ces 116 minutes de comédie d’épouvante, j’avais envie d’une petite dose de régression, en souvenir du plaisir que j’avais pris il y a 40 ans, en 1984 puis en 1989 avec les deux premiers volets avant que ça ne tourne au grand n’importe quoi, sans compter les pâles remakes qui ont suivi dans les années 2010. La famille Spengler revient là où tout a commencé, l'emblématique caserne de pompiers de New York. Ils vont alors devoir faire équipe avec les membres originels de S.O.S. Fantômes, qui ont mis en place un laboratoire de recherche top secret pour faire passer la chasse aux fantômes à la vitesse supérieure. Lorsque la découverte d'un ancien artefact libère une armée de fantômes qui répand une menace de glace sur la ville, les deux équipes S.O.S. Fantômes doivent unir leurs forces pour protéger leur maison et sauver le monde d'une seconde ère glaciaire. On a donc tenté l’astuce suprême, faire coexister la nouvelle équipe avec les membres fondateurs de la plus célèbre chasse aux fantômes du cinéma. Pourquoi pas ? Mais ça fait flop par faute d’un scénario véritablement original. Bien fait, mais sans intérêt.
Ce revival, - comme on dit quand on veut faire branché -, est incontestablement meilleur que les versions des années 2010, mais ne fait pas oublier les versions originales, même si techniquement, les effets spéciaux sont beaucoup plus impressionnants… et réussis. Et puis on retrouve, - pour les plus anciens comme moi – pas mal de clins d’œil aux films d’origine, en particulier dans les décors envahis d’objets, de machins, de gadgets divers et variés généralement tenus par des morceaux de scotch un des matériaux de choix de la saga… bref très loin de la technologie à la Star Wars. Bref, on a joué la carte du vintage, de la chasse à l’ancienne, mais hélas, le scénario lui aussi est vintage et à l’horizon des de nos héros, jeunes anciens, rien de nouveau.
Paul Rudd et Carrie Coon, en parents parfois un peu dépassés, jouent leurs cartes avec aisance. Les jeunes Finn Wolfhard et McKenna Grace, sorte d’Harry Potter au féminin, s’en sortent très bien. Kumail Nanjiani, nouveau venu dans la saga apporte une touche un peu nouvelle. Et puis il y a le retour des grands anciens, Bill Murray, Dan Ackroyd, Annie Potts et Ernie Hudson, qui cabotinent avec gourmandise - Il ne manque qu’Harold Ramis, décédé en 2014 -. Bref, pas infâmant, mais pas révolutionnaire non plus, à faire du neuf avec du vieux, on ne risquait pas non plus de renverser la table, même si on a essayé de jouer la carte de l’écoanxiété propre à notre époque. Le plus fantomatique dans tout ce bazar, c’est bien le scénario.