Ne venez qu'à 1h30 de film, c'est là que le méchant arrive. Auparavant, du remplissage avec du fan-service sorti du congélateur, sans saveur. Cet opus mise tout (encore) sur la nostalgie de nos joujoux d'enfant, agités sous notre nez sans réelle envie (le plan de la tête de lion devant la bibliothèque en boucle), avec maintenant un aveu criard qu'il y a une check-list "fan-service" à cocher :
Ray s'arrête pour taper sur l'épaule d'un gars en disant "Ah ça fait longtemps !", avant de repartir et qu'on ne le voit plus jamais (bon... c'était qui ? Le proprio de la biblio du 1, non ?), et fait carrément demi-tour dans la bibliothèque car il a oublié de nous refaire la scène de la mamie "chut" du premier film.
On en est là. Les anciens reviennent cinq minutes à l'écran pour ne servir à rien dans le scénario, mais pour faire la chasse à la scène "qu'on peut refaire à l'identique", et c'est épuisant. On a donc
le méchant du 2 qui revient pour prononcer les mêmes répliques qu'il y a 40 piges, on a l'interrogatoire avec le casque "passoire", on a la fuite des fantômes de la caserne (oui, "encoooore"),
on a le "Êtes-vous le Maître...", on a Bouffe-tout qui traverse Finn Wolfhard deux fois (des fois qu'on n'a pas compris la réf)... Bref, un tour au micro-ondes, et c'est immangeable. Enfin presque. On sauve le personnage de la petite-fille de Spengler, on voulait vraiment explorer son univers après l'introduction du précédent film, voilà chose faite (on aime bien ce personnage). On sauve aussi le final dynamique, et c'est à peu près tout. Car pour le reste, on a un montage de scènes qui ressemble à un patchwork (il manque le liant entre plusieurs scènes, qui font très "ah oui j'ai oublié d'expliquer ça, ça va resservir plus tard"), on rêve encore vainement de voir un jour un fantôme cool rejoindre la team (on y a cru, avant qu'on nous remplace la
sympathique Melody par San Goku en armure qui fait des kaméhaméha ridicules à la fin...
Pire personnage de ce film), et même Finn Wolfhard ne sait pas ce qu'il fait dans ce film (cette incroyable scène où
toute la famille aide la petite à tenir son pistolet à protons, sauf qu'il n'y a plus de place pour passer un bras, alors il se met derrière elle et plisse les yeux...
Fou-rire dans la salle). Pas plus à dire sur le monstre qui arrive à 25 minutes de la fin du film (et ce n'est pas comme Alien, si on ne le voit pas, ce n'est pas qu'on le cache, c'est qu'on s'en contrefiche pendant 1h30, les jeunes sont trop occupés à explorer leur psycho familiale, et les anciens à rejouer toutes les scènes des premiers films). Le monstre ? Pas le temps, alors qu'il a pour une fois un super design, des bons effets spéciaux, et un vrai pouvoir maléfique (sauf qu'il ne s'en sert jamais... Il pourrait tuer vingt fois les Ghostbusters, il s'arrête toujours à la simple menace, allez savoir pourquoi...). On ne comprend pas plus comment
il a su où étaient ses cornes, ni pourquoi Ray laisse sans surveillance sa prison sphérique juste après avoir dit qu'elle refermait probablement un esprit maléfique puissant
(ça n'a aucun sens)... Bref, un scénario vide, qui ne se concentre que sur l'exactitude des scènes à refaire dans la check-list du fan (trop) nostalgique, et à ce stade on a beau être vraiment très fan de l'univers, avoir grandi avec les films et la série animée Extreme Ghostbusters, avoir été dans le 1% d'hérétiques qui aiment le 2016, on est dépassé par l'idée que se fait ce film de nous, un grand bébé incapable d'évoluer et d'aimer les changements... Un opus creux, qui n'est qu'un fan-service surgelé.