Cette histoire de trafic d’essence qui baigne ce premier long métrage de fiction de Lotfy Nathan, un réalisateur aux origines égyptiennes, né à Londres et vivant aux Etats-Unis, n’est sans doute pas anodine : le film a été tourné à Sidi Bouzid, la petite ville tunisienne d’où est parti le Printemps arabe, le 17 décembre 2010, avec l’immolation de Mohamed Bouazizi, lui aussi marchant ambulant, devant le siège du gouvernorat. Plus de 10 ans après, que reste-t-il de ces moments d’espoir pour des populations vivant chichement, entourées par l’injustice et la corruption ? Pas grand chose, semble-t-il, et c’est ce que nous montre "Harka" ! Harka, un mot arabe qui semble avoir de nombreuses significations, différentes peut-être d’un pays à l’autre. D’après le réalisateur, harka signifie brûler mais désigne aussi, en argot tunisien, un migrant qui traverse illégalement la Méditerranée en bateau. Deux significations qui collent parfaitement avec le film : d’un côté, une histoire inspirée par Mohamed Bouazizi, de l’autre, un personnage principal qui rêvait de partir vers l’Europe. Le tableau que dresse Lofty Nathan de la Tunisie d’aujourd’hui est désespérant, et, même si son film, tourné en 35 mm, souffre un peu d’hésiter entre conte pour adultes, ce à quoi fait penser l’utilisation en « voix off » de la voix de la sœur d’Ali, et brûlot politique, il arrive à nous faire entrée en sympathie avec le personnage d’Ali. lire critique complète sur https://www.critique-film.fr/critique-express-harka/