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    The Hours (Metropolitan Opera)
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    Ninideslaux
    Ninideslaux

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    4,0
    Publiée le 12 décembre 2022

          Je ne sais pas  ce que les musicologues distingués penseront de l'opéra créé pour le Met, par Kevin Puts pour la musique et Greg Pierce pour le livret, mis en scène par Phelim McDermott, inspiré par le film homonyme de Stephen Daldry (réalisateur du très réussi Billy Elliott), lui même tiré du roman de Michael Cunningham.
          Le point de départ est le roman de Virginia Woolf, (tout d'abord titré The Hours), Mrs Dalloway. La romancière lutte contre ses idées suicidaires, son mal être; elle ne voudrait pas faire souffrir son mari Leonard qui est si aimant, si prévenant, qui la maintient en vie.
            Clarissa Dalloway est une femme du monde, Mrs Dalloway tient son rang, mais Clarissa aspire à autre chose. Comme Virginia Woolf, elle se sent déchirée en deux. Dans son journal de 1922, Virginia a écrit : « J’y esquisse une étude de la folie et du suicide ; le monde vu par la raison et la folie côte à côte. » Elle est parfaitement interprétée par Joyce di Donato.
            Dans les années 50, Laura est une parfaite desesperate housewife. Elle sait qu'elle doit se lever pour aller préparer le petit déjeuner de son mari (Brandon Cedel, une parfaite caricature de l'américain à la mode de ce temps, mâchoire et carrure carrées, sourire émail diamant accroché au visage) et de son charmant petit garçon, mais elle voudrait lire encore une page de ce merveilleux roman, Mrs Dalloway, bien préservée de tout dans son lit....Elle sait que sa survie mentale ne peut être préservée que si elle fuit.... Kelli O'Hara, incarnation parfaitement juste encore, est sans doute celle qui tire vocalement le mieux son épingle du jeu.
            Dans les années 2000, Clarissa Vaughan est éditrice. Elle veut organiser une très belle fête pour Richard (Kyle Ketelsen), qui va recevoir un prix littéraire alors qu'il est en train de mourir du Sida, Richard qui l'appelait Mrs Dalliway pour se moquer gentiment, et dont on comprend à la fin qu'il est ce fils que Laura a finalement abandonné. Ils se sont aimé, ils auraient pu s'aimer, mais Richard préférait les garçons, et Clarissa vit maintenant avec une femme, qui de plus veut un enfant... Cinq ans loin de la scène opératique font que Renée Fleming n'est plus que l'ombre d'elle même, mais elle a toujours autant de charme et de charisme.
           La mise en scène est très vivante, avec des décors qui bougent tout le temps pour coller aux différents univers, parfois il y en a deux sur scène simultanément, puis trois pour ce finale où ces femmes se rencontrent. Il y a une multitude de figurants, choristes, danseurs, toujours là, s'infiltrant dans les maisons, symbolisant les autres, ces autres qui nous épient, nous observent, nous jugent....
          Tirer un opéra de cela c'est une gageure mais en même temps, un formidable effort que je salue: il s'agit de rendre à l'opéra son côté populaire, comme il pouvait l'avoir au temps de Mozart et encore de Verdi, quand le cinéma n'avait pas fait captif le public populaire. Loin de la comédie musicale tout autant que de l'opéra savant en musique sérielle, réservé à un tout petit public très cultivé musicalement, cette chose qui ne ressemble à rien me convainc, moi, qu'il fait persévérer dans cette direction!

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