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Olivier Barlet
268 abonnés
384 critiques
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5,0
Publiée le 1 juillet 2022
Ces magnifiques gestes de cinéma de chacun 45 minutes proposent à la fois une esthétique et une vision d'une féconde originalité. Dans Le Franc, au titre si ouvert, Marigo gagne à la loterie nationale, mais son approche poétique du monde fait qu'il est avant tout prêt à jouer pour les enfants et à partager avec eux son imaginaire et ses illusions. Dans La Petite vendeuse de soleil, malgré son handicap et le fait d'être une fille, Sili veut aider sa grand-mère en vendant des journaux. Elle partage l'argent gagné avec les pauvres et danse avec ses amies.Sur le modèle des enfants, les gens francs sont des artistes généreux. C'est ce viatique que nous lègue Djibril Diop Mambety. (...) Mambety ravive notre place de spectateur et c'est en cela que ce film dépasse sa propre histoire. Labyrinthe de visages, de regards, d’objets, d’images paradoxales et métaphoriques, Le Franc est un désordre que nous cherchons à décoder : ce travail est la condition d’une vision libre, la construction d’un nouvel ordre dont l’équilibre n’est pas la simple représentation de la réalité mais une nouvelle compréhension. Chacun relie à sa façon les éléments du puzzle défilant sur l'écran. Parce que ce langage cinématographique est un artifice et jamais une fin en soi, parce qu’il puise ses "histoires de petites gens" dans l’expérience quotidienne des "gens francs", ce corps à corps avec l’image s’apparente à une autodérision tragicomique dont la poésie touche au coeur et force à l’émotion. (...) De même, La Petite vendeuse de soleil n’est jamais factice car Mambéty sait se saisir du vide pour le remplir d’une réalité oscillant entre rire et tragique : ce sont les détails de la vie qui font la différence. De ce foisonnement d’images, de ce débordement de sens, ne peut que sourdre une liberté qu’on ne peut embrigader. (lire l'intégralité de l'analyse des deux films sur le site d'Africultures)