Que dire, sincèrement ? Si ce n'est l'originalité du scénario et des scènes d'épouvante. Un film jonché de très bon rebondissements sans jamais nous en éloigner. Un très bon rythme.
Oeuvre féministe, au sens où c’est une réalisatrice qui se réapproprie un thème et un schéma narratif qui évoque parfois ‘Rosemary’s baby’, ‘Huesera’ (dont je reconnais ne pas avoir très bien saisi le sens du sous-titre) suit la grossesse d’une jeune femme, des prémices idylliques aux premières déconvenues, jusqu’à une plongée dans les ténèbres et la solitude que personne ne semble en mesure de comprendre dans son entourage. Michelle Garza Cervera, également scénariste, dissèque brillamment les angoisses qui saisissent la parturiente, puis la jeune mère, face à un nouveau statut qu’elle n’est plus si certaine d’avoir souhaité : l'incompréhension du compagnon, la désinvolture du médecin, les regrets de la vie d’avant et de sa liberté, le refoulement des ambitions personnelles, le poids de la famille et des traumas passés, qui peuvent tous être rassemblés au sein de l’interrogation centrale : est-ce que je désirais réellement cet enfant ou bien me suis-je soumise inconsciemment aux injonctions de la société sur ce que je devais être ? Fidèle à la réputation du cinéma sud-américain, ‘Huesera’ inclut plusieurs symboles allégoriques (le miroir, l’araignée,...) ainsi qu’un atmosphère imperceptiblement surnaturelle, élément que le spectateur n’est pourtant jamais incité à considérer comme “réel” mais plutôt comme une allégorie des névroses qui contaminent progressivement la psyché de Valéria. Par rapport à d’autres productions récentes qui creusaient aussi la veine du “réalisme magique” latino-américain, ‘Hueserá’ se montre beaucoup moins somnolent, capiteux et contemplatif, même si on reste (heureusement) encore très éloigné de la vaine agitatipn du fantastique hollywoodien.
Ce n'est pas un film d'horreur Quelques scènes à la limite un peu "creepy" mais rien qui s'apparente à de l'horreur Le film se perd totalement dans son discours sur la maternité et en oublie de faire de l'horreur au milieu
C'est long, très long, très très long
L'actrice principale a un jeu très monolithique avec une expression unique ce qui n'aide pas
Résumé à la con : Une nana voit sa vie basculer dans l’horreur pile au moment où elle a un polichinelle dans le tiroir.
L’avis cool : Pour un premier long métrage, force est de constater qu’il y a quand même de quoi s’en faire craquer les doigts en geste de satisfaction. La réalisatrice mexicaine Michelle Garza Cervera tient ses engagements en proposant un film à mi-chemin entre le cinéma social et la chocotte horrifique de haute volée, soulevant ainsi des questions relatives aux injonctions sociales.
L’avis moins cool : Même si l’introduction est des plus intrigantes, la psychologie des personnages creusée et le folklore mexicain bien représenté, le film souffre d’un manque de rythme évident. Bien que l’horreur soit traitée avec réalisme et originalité, on sent que la réalisatrice a un peu de mal à pimenter ses enjeux. Mais aux vues de ce premier essai, on a tout de même hâte de suivre ses prochaines sinistres aventures.
Si tu veux une double dose de drame-horreur avec des mères en galère : - MISTER BABADOOK, 2014 - Jennifer Kent - HÉRÉDITÉ, 2018 - Ari Aster
Valeria est une femme pétillante et enthousiaste à l'idée d'être enceinte. On sent que c'est un projet qui lui tient à cœur ainsi qu'à son mari Raul, mais lorsque leur souhait est exaucé, la jeune femme commence à se renfermer sur elle-même. L'impatience et l'excitation laissent place au stresse et aux craintes. Elle commence à voir des choses, elle perd l'appétit et du poids, mais surtout sa joie de vivre, le plaisir des choses simples et l'enthousiasme de devenir mère. Soumise à une forte pression qu'elle se met notamment elle-même par rapport aux attentes de sa famille et de la société, Valeria cède sous le poids des responsabilités et des conventions sociales, et entame une lente et brutale descente aux enfers qui lui fait perdre le sens de la réalité. Le fait de céder se caractérise par ces bruits de craquements d'os que l'on entend tout au long du film. Michelle Garza Cervera les utilise lors des quelques apparitions, mais aussi quand la jeune femme malmène ses doigts pour gérer son stress. Cette situation va isoler Valeria en plus de susciter l'incompréhension de sa famille. La réalisatrice utilise quelques codes du cinéma d'épouvante, mais les éléments se dissipent assez vite, ce qui est dommage, car on se retrouve assez vite face à un drame sur la dépression prénatale et post-partum. C'est pas mal, mais c'est redondant sur la durée.
Il y a les films qui font très peur et il y a ceux où l'on s'attend sans cesse à être effrayé, sans que cela n'arrive presque jamais. Huesera, le premier long-métrage de la Mexicaine Michelle Garza Cervera, appartient plutôt à la deuxième catégorie, y compris pour l'une des dernières scènes, plus répulsive que terrifiante, mais ô combien significative de ce qu'a voulu faire la réalisatrice, elle qui dit baser son travail sur "l'horreur sociale." Le thème évident de Huesera est la place de la femme dans la société mexicaine, qui passe pour une grande part par sa fonction maternelle, ou de reproductrice si l'on préfère un terme moins élégant mais répondant assez bien à la situation. Michelle Garza Cervera se tire plutôt bien des exigences du film de genre, avec une certaine fluidité dans son scénario et sa mise en scène mais l'on peut émettre quelques réserves sur le jeu de l'actrice principale, Natalia Solián, dont l'expressivité des mimiques semble parfois un tantinet forcée. Dommage également que ce film sur les affres de la grossesse néglige ses personnages secondaires, ceux (et surtout celles) qui sont en dehors de la norme, par exemple. Malgré des qualités indéniables, Huesera risque en définitive de frustrer les amateurs de cinéma d'horreur et de ne pas satisfaire les aficionados du cinéma d'auteur. Mais peut-être séduira t-il ceux qui appartiennent aux deux catégories, non ?