Cela commence comme un drame rural mélangé d'une intrigue policière (qui l'est jusqu'au bout), mais se greffe en cour de route des accès de violences inouïes digne d'un torture porn. Anil Kapoor, en policier vieux beau vieillissant qui s’ennuie dans son secteur, se retrouve à essayer de comprendre ce qui se passe: un corps mutilé est retrouvé, des disparitions. Près de la frontière pakistanaise, donc avec des trafiquants, qui sont peut-être responsables. Et il y a Harshvardhan Kapoor, l'étranger qui débarque dans le village, mutique (il n'a pas quasiment de dialogue), suspect pour le policier, mais le lien avec les trafiquants n'est pas évident. Ajoutons Fatima Sana Shaikh qui avec son charme campe la femme d'un des disparus.
Les images sont sublimes, haute définition, sensées figurer une zone en frontière avec le Pakistan, désert, collines arides, vieux forts abandonnés. Petit village avec des gens simples. L'intrigue dans cet ensemble est renforcée et donne au film une texture particulière, mélange de beauté des décors, avec des séquences d'horreurs égrenées, que nous ne comprenons pas, mais qui s'éclaircissent une fois que le film progresse.
Le film, par ses décors, par son histoire, avec le shérif, l'homme de nulle part, le saloon, ses décors, n'est pas sans rappeler le western étatsunien ou spaghetti. Mais ici les variantes torture porn sont Indienne.
Un prisme de vision du film, est d'étudier la condition des femmes: le film montre comment elles sont traitées: comme devant être au foyer ou un objet sexuel. Elles servent les hommes. Elles se font battre. Elles se font violer. Ce cinéma là ne décrit pas l'Inde comme elle devrait être, mais comme elle est.