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Hakima B
2 abonnés
2 critiques
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5,0
Publiée le 29 janvier 2023
Comment une révolution peut être transformée en tragédie permanente .Avec une intelligence Ce premier long métrage de Youssef Chebbi est tout simplement excellent! Enfin autre chose que ce qui se répète en boucle sur cette belle révolution tunisienne mais pas que! Cette révolution qui avait entrainé des mouvements similaires à l'est comme à l'ouest de la Tunisie qui entonnaient ces deux vers de Abou Kacem Chebbi ajoutées en 1955 seulement à l'hymne national tunisien . "Quand un jour, le peuple décide la vie, le Destin ne peut qu'acquiescer à sa décision l m Merveilleux appel contre cette conception d'un Destin immuable auquel les hommes ne peuvent que se soumettre, tellement ressassée dans ce sud méditerranéen! Les répétitives scènes de prières en mosquée si intelligemment filmées jusqu'à celle des ablutions si "réalistes" viennent à point . Pour nous permettre de nous rappeler ces 2 vers là?
Une révolution commencée et interrompue, dans un quartier où Les Ben Ali et leur monde, avaient fait main basse, avec ces pharaoniques constructions inachevées et interrompues elles aussi; La mani're de filmer toute cette athmosphère est celle du documentaire! Mais un documentaite qui epouse le fantastique! Ce film qui aboutit à cette tragédie des révolutions inachevées , trahies , récupérés par des systèmes est digne des tragedies grecques. Avec ce feu impossible à eteindre qui nous dit inlassablement " ça brûle"..."ça brûle" pour ce peuple qui va décider de brûler aussi . Mais dignement. Sans se soumettre A la fin de ce film on a l'impression d'avoir le même visage ravagée de cette formidable policière Fatma Ousseifi ! Merci Youssef Chebbi et à ce qu'il promet!
Décevant. Pourtant le point de départ est accrocheur : de mystérieuses immolations en série sur des chantiers d'une banlieue de Tunis. La conclusion est politiquement audacieuse. Mais entre le début et la fin, quel ennui abyssal. Le film porte mal son nom : L'enquête de Tunis. Des victimes, on ne sait pratiquement rien. Le réalisateur semble fasciné par la poésie des chantiers, des amoncellements de gravats, des herbes folles qui poussent entre les immondices. Cela vaut au spectateur d'interminables déambulations dans des décors de désolation - mais ce n'est pas avec cela que l'on fait un "thriller"...
Ashkal, l'enquête de Tunis est une œuvre bien plus ambitieuse qu'elle n'y paraît par son titre. L'intrigue est intéressante mais est en fait au second plan du film, avec des dialogues épurés et beaucoup de temps laissé au spectateur pour contempler l'image et la mise en scène très riches. C'est un feu d'artifices de plans, qui font la part belle aux Jardins de Carthage, l'environnement du film.
En matière de film de genre, ici le polar, le film est une réussite : vues aériennes surprenantes, bâtiments en construction, en restructuration, en destruction, aux façades géométriques qui nous égarent comme dans une toile de Chirico, flics errant entre visites de chantiers, non-dits, recherche d'indices dévastés par les flemmes, tensions entre les différents services de police, cheffe de police -le rôle principal- hypnotique (l'actrice est remarquable). A cela s'ajoute la dimension mythique du feu. Film des plus recommandables donc. Reste que l'absence, m'a-t-il semblé, de la moindre note d'espoir, de la moindre possibilité aperçue de rédemption de la société tunisienne telle qu'elle est brossée dans la fiction de cet opus, en diminue la portée ?
Certains se demandent si ce monde est bien sérieux, Youssef Chebbi s’inquiète avant tout de savoir s’il existe réellement. En compagnie de son co-scénariste, François-Michel Allegrini, il écrit une histoire où les protagonistes ( flics et victimes ) se perdent dans une même bulle confusionnelle, où aucune issue ne semble possible. Des hommes enquêtent sur des immolations en série au cœur de Tunis à peine remise de sa révolution. Une commission de réconciliation tente de remettre l’Histoire de ce pays en ordre de marche. Elle vise parfois ces inspecteurs de police qui à l’époque encadraient la dictature de manière très servile… Il faut oublier, effacer, mais l’implication indirecte de la commission dans les investigations, via les immolations, l'ensemble dessine une société qui se terre et devient témoin actif. Si la parole se libère , il faut surtout qu’elle soit entendue nous dit le réalisateur qui paradoxalement commente la situation de façon assez abstraite. De la confusion nait une vérité terrible et très actuelle sur l’état de la société tunisienne. Ce film est incroyable ! Pour en savoir plus : lheuredelasortie.com
Ce premier long-métrage de ce réalisateur tunisien tourné dans un quartier de Tunis en reconstruction est un thriller particulier. Nous suivons tout au long de ce film noir l’enquête d’un couple de policier sur plusieurs cas d’immolations à répétition où se greffe l’aspect politique de l’après BEN ALI. Malgré une bonne mise en scène qui reconstitue bien l’atmosphère glauque de ce quartier tunisien, le film reste mystérieux et finalement pas trop bien abouti au niveau du scénario.
Un polar étrange dans le contexte de la Commission Vérité et Réconciliation qui a fait un temps la chasse aux "suppôts" de Ben Ali et aux policiers plus ou moins pourris qui avaient commis des exactions sous son régime.
Youssef Chebbi filme superbement le quartier "Les Jardins de Carthage", décor de béton brut d'un chantier luxueux inachevé, rêve grandiloquent inabouti...
Les personnages-clé sont convaincants et sympa. Belle tension.
La chute, déroutante, justifiera des commentaires qui continueront après le film...
Les festivaliers de Visions d'Afrique 2022 en auront profité en avant-première !
(...) La révolution, la religion et le feu sont les ingrédients de l’Histoire tunisienne récente comme de ce film fascinant qui s’éloigne de la réalité pour l’interroger par la fiction. Ses références cinéphiles renforcent ses dimensions mystérieuses et mystiques (Hitchcock / Antonioni / Kiyoshi Kurosawa). La reprise des travaux des Jardins de Carthage est un épiphénomène de l’échec révolutionnaire : la reproduction des inégalités. Que sera ce chantier dans quelques années ? Pour l’heure, Ashkal le campe avec brio dans un imaginaire mâtiné de science-fiction où l’étrange fait œuvre d’aiguillon à la réflexion politique. (extrait du compte-rendu du festival de Cannes 2022 sur Africultures)
Repéré avec Black Medusa, qu'il a coréalisé, le cinéaste tunisien Youssef Chebbi se lance cette fois en solo avec Ashkal, un faux thriller qui est surtout un constat social sans aménité sur ce que son pays est devenu, plus de 10 ans après la révolution de jasmin, qui avait commencé avec l'immolation de Mohammed Bouazizi. De feu, il en est énormément question dans le film, au-delà de l'enquête de deux policiers sur des corps calcinés, une piste narrative qui est traitée mais qui ne constitue qu'une trame symbolique d'une Tunisie où rien n'a fondamentalement changé depuis la fin du régime de Ben Ali. A ce propos, les décors principaux de Ashkal n'ont pas été choisis au hasard : les Jardins de Carthage, ces résidences pour riches, dont la construction a été interrompues par la révolution et qui devrait reprendre bientôt. Ces lieux bétonnés et déserts sont le théâtre idéal pour que le film, en grande partie nocturne, prenne progressivement des teintes fantastiques. En tous cas, dans cet âge du feu, Youssef Chebbi se montre adepte d'une combustion lente de son intrigue, laquelle aurait pu sans doute gagner en intensité car son rythme est parfois excessivement ralenti par des digressions du récit ou, au contraire, des répétitions inopportunes. Reste tout de même à saluer cette fiction fascinante, audacieuse et riche en atmosphère, et dont le message sera vraisemblablement perçu avec le plus d'acuité par les citoyens tunisiens eux-mêmes.
La qualité des images et la musique qui les sublime dépassent le récit qui est, lui, impalpable. Un film dérangeant et à la fois inspirant, qui invite à s'interroger sur le vide de notre existence et l'art qui en jaillit.
Un film prenant, angoissant, la police Tunisienne doit faire face à une série d'immolations un suspect semble survivre tel le Fenix. Le désespoir, la corruption semble laver par les flammes de cet être mystique et mystérieux... un film noir et que les flammes éclairent violemment de leur implacable constat.