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Yves G.
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1,5
Publiée le 19 mars 2023
La mère de Carlos est en prison ; sa sœur aînée se prostitue. Le jeune homme vit à Bogota dans un foyer qui accueille des enfants des rues. La loi du plus fort sanctionne violemment toute défaillance aux codes hyper-machistes qu’elle y fait régner. Un soir de Noël, tout bascule quand Carlos, parti à la recherche de sa sœur, est violemment pris à partie….
Je reproche souvent dans ce blog à des films de ne pas être novateurs, de traiter un sujet qui l’a été mille fois. Des amis m’en ont fait la remarque : 1. Tu as peut-être déjà vu mille films sur ce sujet – et tu le mentionnes au passage très prétentieusement – mais, nous qui n’avons pas ta culture – ou ta monomanie – cinématographique ne les avons pas tous vus 2. Un film peut être très bon, même s’il traite d’un sujet rebattu : as-tu reproché à La La Land de raconter une histoire d’amour ? à Novembre son enquête policière ?
J’ai ce scrupule au moment de faire à "Un Varón" le procès déjà mille fois instruit : celui de raconter une histoire qu’on a déjà trop souvent entendu, celle de l’adolescent rebelle, sevré d’amour, qui cache derrière une apparente dureté, un immense manque de tendresse. On pense bien sûr aux "Quatre Cent coups" de Truffaut ou à l’adaptation de cet excellent roman autobiographique de Auguste Le Breton "Les Hauts Murs", qui ne valait pas tripette mais qui bizarrement m’a durablement marqué. Parce que l’action de "Un Varón" se déroule en Colombie, on pense à "La Vierge des Tueurs" – qui se déroulait à Medellín je crois – ou à d’autres films latino-américains comme le Chilien "Mon ami Machuca" ou le Brésilien "La Cité de Dieu", sinon bien sûr au Mexicain anthologique "Los Olvidados" de Bunuel. On pourrait encore citer, si l’on est sevré d’exotisme, l’Italien "Miracle à Milan", l’Iranien "Les Enfants du soleil" ou le Nigérian "Beast of No Nation".
Mais, je vais essayer d’écouter le reproche de mes proches, de faire abstraction de ces antécédents et d’examiner ce film-là en faisant abstraction de ces films-ci. Un Varón se situe sur la ligne de crête entre le documentaire et la fiction. J’allais écrire que c’est à la mode ("El Agua" utilisait le même procédé en glissant dans une oeuvre de fiction des interviews face caméra) ; mais je ne le ferai pas pour ne pas verser à nouveau dans le même biais.
Le personnage de Carlos est pour le moins troublant. On imagine qu’il cache un lourd secret, incompatible avec les lois de la rue : est-il homosexuel ? ou peut-êre même cache-t-il un corps de fille sous des vêtements de garçon ? On aurait aimé que ce film très (trop ?) court nous scotche avec un tel coup de théâtre. mais il n’en fait rien. Au contraire : il s’interrompt brutalement en plein milieu d’une intrigue dont on sort frustré de ne pas connaître le dénouement.
On se félicite bien sûr de voir traiter un tel sujet par un réalisateur colombien dans ce qui est son premier long métrage, un long métrage qui, tout en reprenant les traditionnels schémas des nombreux films s’intéressant aux gangs de jeunes hommes, à leur violence, à leur machisme, à leur sexualité, les prend ici à rebours en s’intéressant surtout à un jeune homme au cœur tendre, un jeune homme qui n’a pas vraiment de certitudes concernant sa virilité et qui n’a du macho « pur et dur » que le désir d’en être un pour, croit-il, être considéré comme étant un homme véritable. On se félicite, mais malheureusement, la réalisation n’a qu’à de rares moments les qualités de mise en scène et d’interprétation suffisantes pour que ce film présenté à la Quinzaine des Réalisateurs de Cannes en mai dernier, film remarquable par son sujet, le soit aussi en tant qu’œuvre cinématographique. Critique complète sur https://www.critique-film.fr/un-varon/
Un varón raconte l’histoire de Carlos, jeune garçon qui vit dans un quartier difficile. Pour survivre, il va devoir adopter les codes de la masculinité toxique. Parcours touchant, captivant. Plusieurs scènes magnifiques.
Les images sombres, noirs, poétiques au cœur de la ville de Bogota sont fabuleuses. Film à voir, il est pour les photographes et sociologues mais également pour tous les publics car le film est extrêmement touchant, plein d’humanité et permet un réel voyage.
Si on en croit le résumé du film, "Un varon" est l'histoire de Carlos, un jeune adolescent de Bogota forcé d'afficher les codes de masculinité virils et extrêmement violents de la rue, alors qu'il cache une sensibilité à fleur de peau. Il joue les durs à cuire au milieu d'une bande de machos attardés, alors qu'il ressent un immense manque de tendresse. Peut-être… Le problème c'est que cela ne ressort pas de cette espèce de montage bout à bout de plans séquences sans début, sans fin, sans queue ni tête, balbutiant entre documentaire et fiction, que j'ai vu. A la base, il y avait vraiment un scénario ? Tout donne l'impression que le réalisateur a filmé son acteur sans aucun souci de mise en scène, dans un environnement restreint, puis monté les différentes prises dans l'urgence de faire un long métrage ! J'ai également été surpris par la diction atone de l'ensemble des acteurs (à l'exception de "Carlos" qui tire son épingle du jeu) : c'est l'accent Colombien qui veut cela ?! Il n'en reste pas moins que, même si l'intention de départ est admirable, ce film n'a aucune qualité cinématographique. Mortel ennui. N'est ce pas étonnant qu'à ce jour (21 mars 2023), 8 des 10 internautes (sur 18 au total) attribuant cinq étoiles à ce film n'aient à leur actif qu'une seule critique, dithyrambique mais peu argumentée, sur ce seul film ?! Histoire de faire monter artificiellement sa cote ?!
Ce film est un incroyable voyage dans les quartiers chaud de Bogota et Fabian Hernandez nous fait vivre cette expérience. Les acteurs sont incroyables et la manière dont c'est filmé et rythme du film nous plonge au coeur du guetto et nous met témoin. Une pépite comme on en a pas depuis la cité de Dieu.
Lorsqu'il a présenté Un varón au Festival Biarritz Amérique Latine, son réalisateur, Fabián Hernández, a eu cette phrase définitive : "j'ai voulu faire un film honnête sur un sujet traité le plus souvent d'une manière qui ne l'est pas." En gros, ce que le cinéaste n'apprécie pas, ce sont les stéréotypes accolés à la Colombie, drogue et crimes au premier plan, et une sorte d'esthétisation sordide de la violence, à des fins de divertissement. Ce qui l'a intéressé, au sein du quartier de Bogotá où il a grandi, c'est aussi de déconstruire cette image toxique de masculinité à laquelle se heurte son jeune héros, qui semble ne pas avoir d'autre choix que de montrer sa virilité pour être accepté dans la jungle urbaine de la capitale colombienne. Être ou ne pas être un mâle (varón) et en explorer les racines, telle est donc la question. Un peu heurté dans ses premières minutes, le film ne cesse de s'améliorer au fil des minutes, concentré sur les failles de son personnage principal, jusqu'à un moment crucial de sa jeune existence, traité avec une grande économie de moyens qui n'empêche pas l'efficacité. Le casting, essentiellement local et non-professionnel, participe à la crédibilité d'une entreprise effectivement honnête et qui se refuse à se compromettre avec le graphisme habituel de la violence. Le film y gagne en sincérité, ce qu'il perd, un peu, en intensité.
Rare sont les films qui nous proviennent de la Colombie et celui ne déroge pas à la règle, en l’occurrence la description de la vie dans la ville de Bogota ou règne la violence. Un Varon (le mâle en espagnol), nous fait suivre le parcours d’un jeune, Carlos, dont la vie va de la rue, en foyer et dans la chambre de sa sœur. Quelque-soit le lieu, le plus important et de paraitre fort, agressif et surtout un mâle. Aucune place est laissée à la faiblesse. On remarque bien que le personnage principal qu’est Carlos est loin d’être heureux dans ce monde qui laisse peu de chance à s’en sortir. Ce film réalisé par Fabian Hernandez, peut sembler être un documentaire mais il s’agit bien d’un film de fiction grâce au jeu d’acteur du jeune acteur principal, Felipe Ramirez. Peu de copie de ce film (44) qui passe dans 3 salles parisiennes. J’en profite pour vous conseiller ce film sorti en 2000, d’une poésie et d’une violence incroyable qu’est « La vierge des tueurs » réalisé par Barbet Schroeder en Colombie.
Un film sur les codes de la masculinité des gangs de rue, sans complaisance ni esthétisation de la violence, mais avec intelligence et sensibilité... À voir !
Le film colombien "Un Varon" ( un homme en Espagnol ) est un film qui pose des questions intéressantes sur la masculinité voulue ou subie dans les pays latins.
Carlos vit dans un foyer du centre de Bogotá, un refuge à l’abri duquel la vie se fait un peu moins violente qu’à l’extérieur. C'est Noël et Carlos aimerait partager un moment avec sa famille. À sa sortie du foyer, Carlos est confronté à la rudesse des rues de son quartier, où règne la loi du plus fort. Carlos doit montrer qu'il peut lui aussi être l’un de ces mâles alpha. Il lui faudra choisir entre adopter ces codes d’une masculinité agressive, ou, à l’opposé, embrasser sa nature profonde.
Le film volontairement ou non floute la limite entre documentaire et oeuvre de fiction en insérant des vignettes de témoignages face caméra qu'on croirait sortis d'un documentaire.
L'ensemble est convaincant et on sort de ce film avec l'impression d'avoir transpercé un part de l'inconscient des "latin lover"
Vu en avant-première et plutôt déçu je dois dire. J'ai trouvé le film assez plat. Il raconte une histoire déjà vue maintes fois. Les personnages manquent de relief, les dialogues sont parfois creux. Il ne dure pas très longtemps mais certaines scènes m'ont semblé lentes. J'aurais aimé en savoir plus sur l'histoire du personnage principal.
Le point fort de ce film est le jeu du principal acteur. Sinon, il ne se passe pas grand chose et on a une impression de déjà vu. De plus, la fin nous laisse sur notre fin.
Fabián Hernández réalise un film magnifique analysant sa vision de la virilité toxique à travers le regard et les déambulations du jeune Carlos dans les rues de Bogotá. Le jeune acteur qui joue le rôle de Carlos, Felipe Ramirez est d'un charisme exceptionnel. Les émotions qui se dégagent de son regard sont tellement puissantes que même durant les moments d'inaction, d'observation, de réflection, l'émotion est permanente. Un film totalement bouleversant.