Love Lies Bleeding est le deuxième long métrage de la réalisatrice britannique Rose Glass, après Saint Maud, qui explorait les thématiques de la foi et de la folie. Elle explique : "Les deux films abordent des personnages en quête de changement et les dynamiques de pouvoir dans les relations intimes. L’amour est souvent perçu comme un but à atteindre, quelque chose qui vous rendra meilleur, mais la réalité est bien plus complexe. Love Lies Bleeding évoque les aspects toxiques de l'amour et comment il peut susciter à la fois l'excitation et la terreur."
Pour ce film, Rose Glass a cherché à remettre en question les clichés habituels sur les femmes au cinéma : "Je voulais surtout m’interroger sur ce que signifiait réellement un 'personnage féminin fort'. Je voulais faire quelque chose autour d’une bodybuildeuse, un personnage féminin fort, à la fois mentalement et physiquement, mais aussi montrer comment sa force peut être exploitée et manipulée."
Rose Glass a choisi de situer l'action du film dans le monde du culturisme des années 1980 : "Il nous a semblé que c’était la décennie de l’excès, avant que tout bascule dans le nihilisme des années 90. Le culturisme et les stéroïdes pris par Jackie reflètent les dangers de l'artificialité et de l'ambition sans limites."
Si Kristen Stewart s’est révélée être une évidence, il a été plus difficile de trouver l’actrice idéale pour incarner Jackie. Au départ, Rose Glass avait dans l’idée de choisir une véritable culturiste, qui n’avait aucune expérience du métier d’acteur et que le public pourrait découvrir en même temps que Lou.
Alors que les recherches s'éternisaient et que le tournage approchait, les inquiétudes devenaient de plus en plus grandes jusqu'à ce qu'un nouveau visage apparaisse, celui de Katy O'Brian, apparue dans des franchises comme Ant-Man et The Wasp : Quantumania ou encore The Mandalorian.
Il n’a cependant pas été facile pour la comédienne d'accepter le rôle : "Quand j'ai lu le scénario, j'étais vraiment terrifiée. Je savais qu’il s’agirait du rôle le plus difficile de ma carrière. Je me sentais à la fois intimidée et excitée. J’ai été captivée par le personnage de Jackie et je devais absolument l’incarner."
La costumière Olga Mill, connue pour son travail sur Hérédité d'Ari Aster et Sur le chemin de la rédemption de Paul Schrader, s'est concentrée sur les aspects les moins reluisants des années 80. "Les gens ont une vision glamour des années 80, mais Rose et moi voulions quelque chose de plus authentique, tout ,en respectant les éléments fantastiques du scénario", explique-t-elle.
Love Lies Bleeding a pour décor une Amérique sordide symbolisée par une salle de sport miteuse et un club de tir. Rose Glass et la scénariste Weronika Tofilska racontent : "Il nous a fallu du temps avant de choisir les États-Unis. Nous avons envisagé l’Ecosse dans un premier temps, mais l’Amérique était le choix le plus logique."
"C’était le seul endroit où il était possible de trouver autant de muscles et d’armes à feu. C’est une vision déformée et exacerbée de l’Amérique. Weronika et moi ne sommes pas américaines, il y a dans le film une part de réalité et une part de fantasme, influencée par les films et les séries."
Rose Glass a collaboré avec le même directeur de la photographie que sur Saint Maud, Ben Fordesman. Il confie : "Nous voulions que notre film soit imprégné de la culture américaine. C’est pour cette raison que je me suis particulièrement inspiré du travail du directeur de la photographie Robbie Müller sur Paris, Texas et de William Friedkin sur Police fédérale, Los Angeles."
"J'aime leur utilisation de la lumière naturelle et notamment l'éclairage des lampadaires qui produit une teinte bleue/verte qui m’a beaucoup marqué. Nous avons voulu recréer cet effet grâce à des éclairage LED modernes associés à la lumière bleue de la dernière heure de la journée. C'était vraiment magique, donc nous en avons profité pour tourner le plus possible dans ces conditions."
Durant les préparatifs pour le tournage, Rose Glass a conseillé à l'équipe de regarder un très large choix de films, allant du thriller érotique Showgirls de Paul Verhoeven, à Crash de David Cronenberg en passant par A Snake of June, le récit cyberpunk de Shin'ya Tsukamoto sur la sexualité destructrice, jusqu’au road-movie hypnotique de Wim Wenders, Paris, Texas.
A noter la présence d'Ed Harris dans la peau de Lou Sr., le père de Lou. Ce dernier, trafiquant d'armes, criminel et collectionneur de scarabées, dirige la petite ville du Nouveau-Mexique. L'acteur affirme : "Les gens devraient-ils craindre mon personnage ? Eh bien, tout dépend du comportement des gens qu’il rencontre. S'ils se conduisent bien envers lui, ils n'ont aucune raison de le craindre. C’est quelqu'un de plutôt sympa."
"Mais si vous faites quelque chose qui ne lui plaît pas, là vous pouvez vous sentir en danger. Ça ne lui pose aucun problème de s'occuper des gens qu’il n'aime pas."