les destins contrariés des membres d'une famille pakistanaise dominée par le patriarche et les conventions étouffantes d'une société bloquée. le scénario est bien plus qu'une histoire transgenre et dénonce l'archaisme de l'islam pakistanais. femmes et hommes sont broyés par le poids des traditions incomprises et mortifères. un film bouleversant et puissant incarné par des comédiens engagés.
Ce film est absolument magnifique et plein de sensibilité. Il aborde un éventail grand ouvert de sujets aussi subtils et intéressants les uns que les autres. On sort de la projection avec le sentiment d'avoir été aidé à ouvrir les yeux et avec à l'esprit, une foule de questions à creuser. Si c'était le but des auteurs, c'est parfaitement réussi !
Une très jolie découverte d'un cinéma que je ne connaissais pas et qui mérite plus que le détour. Les plans sont travaillés, la lumière est très belle, esthétiquement le film est vraiment réussi, et la trame paraît improbable dans ce pays, mais c'est bien mal connaître son histoire, dixit les explications du réalisateur. J'ai passé un très bon moment en immersion, happé par l'intrigue et fasciné par les images, portée par une bande son très contemporaine. C'est un film à voir, mais surtout à regarder.
Un très grand film d’un pays méconnu le Pakistan. Hormis les clichés des informations et autres faits politiques. C’est un film magnifique, raffiné, fabuleusement écrit. Une œuvre qui permet de mieux connaître le Pakistan, la vie des hommes et des femmes tentant de vivre ou de survivre. Apprendre et connaître, voilà ce que le cinéma doit nous apporter.
a force de Saim Sadiq est de parvenir à sonder les zones frontières, entre le féminin et le masculin, le jour et la nuit, la liberté et la contrainte, le dit et le tu, avec nuance et délicatesse. Le suivre est une expérience troublante et hypnotisante.
Ne vous fiez pas au titre, le film n'est pas franchement joyeux, tant la petite bourgeoisie patriarcale de Lahore qu'il dépeint est dure à tous ceux qui sortent du moule - pas simple d'être homo dans cette société -. Toutes celles aussi, car la condition des femmes, surtout considérées pour leur capacité à mettre des garçons au monde, n'est guère réjouissante (la manière dont la vieille voisine obligée de découcher est traitée par son fils est terrible). Cette chronique d'une vie familiale où s'accumulent les frustrations m'a paru subtile et intéressante. Le film est également construit comme une tragédie grecque, qui démarre de manière plutôt légère, avec notamment des scènes de danse de cabaret qui apportent des respirations bienvenues, une drôle de relation amoureuse qui se noue, mais dont l'impossibilité apparaît rapidement, et des personnages qui prennent progressivement de l'épaisseur et de l'humanité (notamment la belle-soeur). Bref, un film original qui vaut le détour tant pour sa dimension "exotique" (je crois n'avoir jamais vu de film pakistanais jusqu'ici) que pour son scénario.
Whaow grand Glop ! Un Pakistan en pleine mutation. C'est fin, nuancé, émouvant, drôle, enrichissant, dépaysant + interprétation et tournage au top. Must see.
Du cinéma pakistanais on ne connait pas grand chose sinon qu’il existe à Lâhore sous une forme bollywoodienne. Joyland est un drame social teinté de romance transgenre qui reçut la Queer Palm et le prix du jury Un certain regard (Cannes 2022)... et un accueil critique favorable mérité. Le film va à l’encontre des clichés occidentaux sur la société pakistanaise (république islamique), car au départ, c’est l’homme qui reste à la maison, pour s’occuper des enfants de son frère, et sa femme qui travaille. On verra que revenir à «la norme» peut avoir de terribles conséquences. Joyland ne dénonce pas seulement le patriarcat ambiant, il donne une vraie visibilité aux femmes trans, importantes dans le pays, à travers le très beau personnage de Biba, danseuse vedette. Un film sensible et très prenant.
J'ai été vraiment très déçue de ce film car entre la bande d'annonce totalement queerbait et la réalité du film pendant le visionnage c'est un monde entre les deux qui s'offrent à nous ! Les acteu•rices jouent globalement plutôt bien à part peut être spoiler: la scène où Haider pleure dans les bras de son épouse. Je ne comprends pas qu'on fasse encore des films où la transidentité est une caution, un prétexte pour faire un film en plus totalement dramatique à la Roméo & Juliette façon trinôme où triangle amoureux ! Le potentiel romantique positif et happy end n'est pas exploité ! Pour en plus nous faire un Haider avec des penchants homosexuels passif alors que Bobbi ne réclame que d'une chose : ... d'un homme... hétéro ! On ressent aussi particulièrement de la peine pour sa femme (Haider) qui spoiler: finit à la fin du film enceinte d'un petit bébé pour ensuite spoiler: se suicider face à la situation dramatique qu'elle vit avec son mari ! Ce film montre bien à la fois comment les hommes cis random se comportent face aux femmes trans et cis de manière générale dans la société... Je reste donc vraiment déçue de celui-ci. Dommage ! Le film aurait mérité un bien meilleur scénario bien moins larmoyant mélodramatique pour servir son sujet d'une bien meilleure manière !
Joli film sur des vies empêchées par le poids des convenances et du patriarcat. Les personnages ont une certaine profondeur et le film évite toute caricature.
Une réflexion poétique sur le besoin de liberté, sur les frontières imposées par les rôles gendrés, sur la domination masculine et la façon dont elle suffoque des destins.
Regard sur le Pakistan d'aujourd'hui, film superbe, qui confronte les traditions patriarcales, la condition à la fois des femmes sous tutelle et des hommes qui ne correspondent pas aux schémas de la virilité. À la fois esthétique et politique, ce film nous montre une société fracturée entre désir et poids des traditions.