Un énième film qui traite des conséquences du patriarcat sur les enfants dans un pays dit en voie de développement : Le Pakistan. Il mérite néanmoins le détour car les personnages sont attachants et le scénario bien ficelé...
A Lahore, au Pakistan, de nos jours, un jeune couple marié selon la tradition, Haider et Muntmaz, vit dans la maison familiale du mari sous l’autorité du père, avec le frère, la belle-sœur et leur quatre filles. Haider, homme doux, indécis, soumis à l’autorité du père et du frère aîné est au chômage et aide sa belle-sœur dans les tâches ménagères pendant que Muntmaz travaille dans un salon de coiffure. Haider finit par trouver un improbable emploi de danseur dans la troupe de Biba, une trans. Cette rencontre va avoir une influence décisive sur leurs vies… Le film, nous immerge dans une famille de la société moyenne pakistanaise, traditionnelle, dominée par le patriarcat, reléguant les femmes à la maternité et aux tâches ménagère mais aussi dans ses marges, incarnées par la troupe de danseurs de « théâtre érotique » et par sa meneuse, Biba, la charismatique trans. Le scénario est très fort, la mise en scène remarquablement maîtrisée, le propos passionnant, la tension dramatique intense. Excellent film.
En dépit de quelques scènes superbes le film pêche par un montage plutôt mou et parfois incompréhensible. Donc lenteur plus ou moins assumée. Mais jeu d'acteur est remarquable - le personnage de Biba en particulier - et on en apprend beaucoup sur les moeurs du Pakistan. Le poids du père qui organise les mariages et régente toute la famille. Le poids des traditions. Ici comme ailleurs les réseaux sociaux vibrionnent et les "portables" incandescents. C'est une assez jolie peinture du pays, avec des trouvailles de mise en scène le tout, hélas, un peu gâté par des des ellipses dérangeantes.
Le début du film, sage et assez banal, a l'élégance de ménager le vrai sujet qui se déplie lentement : quelque soit le cercle où vous vous tenez (couple, famille, quartier, travail), vous êtes observé et jugé. Et socialement pénalisé si vous vous écartez de la ligne. Étouffant. Ce film a un tact et une profondeur rares.
Tout est abordé avec délicatesse et humanité dans le film "Joyland". Saim Sadiq signe un premier film traité avec brio où les talentueux acteurs nous immergent dans une intimité qui révèle des frustrations diverses exacerbées par le poids des traditions. Les tabous tombent, non sans douleur, spoiler: et abordent l'homosexualité, la transgenrité ou encore la liberté des femmes . Des questionnements courageux dans le Pakistan du 21ème siècle filmé dans un format carré inhabituel. A voir !
La mise en scène est très belle et travaillée, les personnages fins et intelligents et le récit passionnant. Dommage que la fin laisse de côté l'un des protagonistes.
Joyland est le premier long-métrage du Pakistanais Saim Sadiq, qui a également signé le scénario en s'inspirant largement de son enfance et de son adolescence : "c’est devenu le moyen de questionner mon propre statut de jeune homme qui n’a jamais été suffisamment viril pour vivre dans une société patriarcale". C'est un film délicat et sensible centré sur Haider, tiraillé entre Mumtaz, sa femme qui étouffe dans l'enfermement social et familial, et Biba, danseuse de cabaret trans en combat permanent pour s'affirmer. Le film montre de manière éclatante la force destructrice des injonctions à la soumission pour les unes et à la virilité pour les autres. Les interpètes sont remarquables.
Très beau film, où l'on entre par une petite porte dans le quotidien d'une famille pakistanaise. Le père des deux fils, adultes et mariés, décide de la façon dont doivent vivre chaque membre de cette communauté. Le rôle de chacun chacune est fixé, les femmes doivent rester à la maison, faire des enfants, s'occuper du foyer; les hommes doivent travailler et être virils. Les aspirations personnelles divergentes ne sont pas les bienvenues. Les personnages sont magnifiquement interprétés, les souffrances des uns et des autres subtilement et pudiquement exprimées, c'est bouleversant.
Une vison du Pakistan et de sa société où l'ordre morale et familiale est encore très, trop, présent. L'homme doit subvenir aux besoins de sa famille. Parmi les hommes d'une même famille le respect et la parole appartiennent a l'ancien.
Haider homme, en charge de famille n'assume pas son role social, c'est sa femme qui travaille, gagne l'argent du couple. Pour y remédier il trouve un emploie mais pas un emploie "respectable" dans le milieu artistique dans une boite de travesties où il devient danseur.
Film décrivant la pression sociale, la fascination pour le milieu, la découverte de tendances sexuelles. Un film très variés avec de multiples lectures.
Un film pakistanais dont l’interet est de montrer la société pakistanaise patriarcale de l’intérieur. Malheureusement même si ce n’est pas nul, c’est beaucoup trop lent et c’est assez vite l’ennui qui l’emporte. Difficile pour moi de comprendre les critiques hyper élogieuses…
Le Pakistan contrairement à l’Inde ne nous avait habitué qu’à être sujet aux infos. Ce film apporte un éclairage nouveau sur la société pakistanaise. Courez voir ce film sensible, aux acteurs attachants, à la réalisation raffinée.
Très beau premier film, tout en subtilité. Dépaysement garanti et réelle immersion dans la société pakistanaise. Les thèmes traités sont variés et entremêlés : condition de la femme et formes multiples de la féminité, sexualités plus ou moins assumées, poids des traditions et normes sociales, primat du collectif (familial) sur l'épanouissement individuel... Belles images et scénario bien emmené. A voir
Un film d’une sensibilité extrême, avec un montage tendu, un format 4/3 pour nous faire mieux pénétrer dans le vécu de cette famille et de son enfermement, des images de qualité avec des lumières nocturnes chaudes, le rouge présent tout du long.
Il offre le tableau saisissant d’une famille pakistanaise, où l’on est à la fois très uni et très à l’étroit dans son logement. Sans surprise les hommes vivent l’injonction de devoir travailler et les femmes d’avoir des enfants (mâles de préférence) et de gérer le domicile. Ces femmes sont fortes intérieurement, tandis que les hommes sont surtout forts de l’autorité incontestée de leur statut. Mais grâce au caractère très personnel de l’inspiration du réalisateur, les personnages sont tous dotés d’une belle humanité, aucun n’est tout blanc ou tout noir. Ce réalisme donne une force incroyable au propos.
Le véritable sujet du film est universel, celui de la liberté d’être soi-même : liberté ici contrainte par le patriarcat, mais en d’autres lieux contrainte par les injonctions sociales ! Violer cette liberté est une violence mortifère nous dit Saim SADIQ. Notons que la transsexualité – qui n’est pas un sujet tabou au Pakistan nous dit le réalisateur – n’est pas au centre du film, elle est une des entrées de cette liberté d’être soi-même, et traitée ici avec pudeur.
Quelle découverte pour un premier long métrage, et pour le premier long métrage pakistanais jamais présenté à Cannes !