Le film met un peu de temps à démarrer mais quand il est lancé, on ne s'arrête plus ! Authentique, touchant, c'est du très bon cinéma et c'est un plaisir de découvrir l'Iran à travers le 7ème art
Après l'incroyable Loi de Téhéran, le réalisateur prend le contre-pied avec cette saga familiale assez bavarde, qui prend son temps avant de dévoiler toute son intensité. Un film somptueux sur une Iran aux abois, où le moindre dialogue passionne et dont le point d'orgue atteint un niveau d'émotion comme rarement vu au cinéma.
Allégorie critique et oppresante, étude de moeurs d'un Iran en proie aux contradictions entre respect des valeurs traditionnelles et nécessités de survie économiques. Leila, seule fille d'une famille patriarcale se bat et transgresse tous les codes au mépris du culte de l'honneur et du respect dû au père. Elle se révolte et symbolise le retour des réalités face à un monde qui dénie aux femmes jusqu'au droit d'exister.
Un film qui "tient le mur" et l'affiche avec juste raison.
Le jeune réalisateur Iranien passe, avec ce deuxième film, du « polar noir » (« La loi de Téhéran ») au thriller familial et social cher à Asghar Farhadi. Le résultat est probant, l’essai est transformé. Passée une première heure un peu longuette qui aurait mérité quelques coupes pour un traitement plus vif, le film prend de la densité avec la montée des conflits de famille produits par les différences de valeurs qui animent ses membres, bien sûr différemment sensibles au poids des traditions. Différences de valeurs qui sont autant d’approches de la vie. Saeed Roustaee filme ses personnages au plus près (quelle prestation de l’acteur qui joue le père !), et parvient à générer chez le spectateur une forme d’empathie avec eux quelles que soient les opinions que l’on peut en avoir. Le scénario recèle quelques surprises et rebondissements qui maintiennent une vraie tension et certaines scènes sont mémorables (en particulier celle du mariage). Une belle réussite donc, mais sans la construction machiavélique, la grande finesse et la subtilité qui caractérisent les meilleurs films (pas tous) du « modèle ».
trop long ! aurait eu plus de poids en étant plus condensé à mon avis. Montre le peu de place de la femme dans ces sociétés même lorsque les hommes montrés, surtout le père, sont loin d'être à la hauteur.
Leila a consacré toute sa vie à ses parents et à ses frères. Vieille fille, elle tient la famille à bout de bras, elle est la plus cultivée, la plus déterminée, la plus courageuse, la plus intelligente et la plus ambitieuse de la famille. Et oui, le propos de ce film iranien est très féministe ; car même si les hommes y tiennent une place prépondérante, c’est le personnage central de Leila qui tient les clés de l’espoir et de la réussite. Dans cette société iranienne corseté par son patriarcat, son économie au bord de l’implosion ; elle a une idée pour sortir la famille du marasme et active son réseau pour y parvenir. Mais les ambitions, les croyances de chacun et surtout la vanité du père vont avoir raison de ce beau projet. Et c’est une marque de fabrique du cinéma iranien, les individus ont beau se débattre, lutter contre la fatalité ; le système va les contraindre à leur condition ; voir pire, les condamner à une forme de déclassement. Il semble qu’en Iran, il est plus raisonnable de se contenter de son piètre sort que d’essayer de s’en sortir. Ici aussi, la mécanique de son intrigue est très vite implacable et l’issue irréversible. Saeed Roustaee, après l’époustouflant « La loi de Téhéran », prouve qu’à seulement 32 ans est déjà une pointure du cinéma iranien au même titre que Farhadi ou Panahi par exemple. En Perse, le cinéma se porte bien et il incarne sa modernité par une mise en scène haletante et virtuose ; certains pourraient être découragés par un cinéma très dialogué. Ce parti pris lui permet de tisser les liens entre tous les membres de cette famille et de donner à chacun une histoire dans l’histoire. Pour cela, il se donne le temps ; 2h45 de film tout de même ; le résultat est une fresque puissante et féministe avec un final magistral surtout dans la société iranienne. Du grand cinéma (rien de plus normal quand on parle cinéma iranien) sur un jeu de massacre dans une société hypocrite et corrompue TOUT-UN-CINEMA.BLOGSPOT.COM
Le film rappelle plusieurs pièces du camarade Molière : L'avare poussé au drame, un Bourgeois Gentilhomme où Monsieur Jourdain n'aurait pas l'once d'une fortune. Le pauvre Esmaïl nous apparaît d'abord comme un vieillard un peu largué mais sympathique, avec un charme suranné ; il s'avère en fait assez vite secret, retors, égoïste et vaniteux, au détriment de sa fille Leïla et de ses quatre fils, espèces de pieds-nickelés iraniens. Leïla donne des femmes iraniennes une image d'intelligence, de finesse et de détermination, par opposition aux hommes, plus mous, souvent un peu lâches. La violence qui émane de son personnage surprend. Au delà de l'étude de caractères, Saeed Roustae nous livre une sombre image de l'économie iranienne : la fermeture d'une usine du fait de malversations, d'immense écarts patents de niveau de vie, la corruption privée omniprésente, la précarité du grand nombre dramatiquement aggravée par les sanctions américaines. L’hôpital est la seule institution dont Saeed Roustae semble vouloir donner, malgré la cohue, une image assez positive -faisant louer par Leïla l'engagement du personnel soignant-. Pendant plus de deux heures, on ne s'ennuie pas ; on a l'impression d'une descente progressive aux enfers avec une montée de la violence. La fin, charmante et glauque à la fois, est particulièrement réussie. Certains diront qu'elle est particulièrement bienvenue, après 2 h 35 de tensions...
Malgré des longueurs et des clichés le film est une réussite. Le casting est totalement réussie avec spécialement une excellente Alidoosti incarcants des personnages à la fois atypiques et attachants auxquels le spectateur peut facilement s'identifier. Le scénario fait de péripéties rend le film captivant et rythmé. L'humour est d'une grande finesse avec des dialogues hilarants.
Ce film est un chef-d'œuvre, une pure merveille du cinéma iranien. Un film engagé, dépeignant une famille confinée entre les traditions et la nécessité de construire l'avenir au sein d'une société où le patriarcat et les pouvoirs publics autoritaires ne parviennent plus à répondre aux besoins d'une population en détresse.
Plongée dans l'Iran d'aujourd'hui et la pauvreté souvent engendrée par les traditions et le patriarcat. Seules les femmes pourraient changer les choses. Un pur régal
Une histoire de tradition et de modernité autour d'une modeste famille Iranienne. Quand les enfants pour conjurer leurs difficultés se lancent dans le projet d'une création d'un commerce, le patriarche rêve de reconnaissance au sein de sa communauté. Ce qui nous vaudra une scène de mariage magistrale. Saeed Roustaaee fait une radiographie de la société Iranienne, en proie à la crise économique et soumis aux poids des traditions. Il le fait à l'aide de sa réalisation à la fois fluide, belle et naturelle. Le film n'a quand même pas la force de sa Loi de Téhéran, il comporte, malgré les qualités citées, quelques longueurs et on peut penser que la situation est atténué, que la fratrie aurait explosé, au regard de la situation dans laquelle la famille est engluée avec tous ces mauvais choix. Enfin tout peut recommencer et c'est ce que nous dit la scène finale
Parmi les thèmes abordés nous retrouvons : la Famille, les manipulations, les crises économiques, l'écart de richesse entre les classes.
Les membres d'une famille de plus en plus pauvre cherchent à gagner leur vie. Bien que ce film dure presque 3h je n'ai pas ressenti de longueur.
Dans cette famille, chaque individu a son comportement auquel l'on peut s'identifier et c'est la force de ce film. Un peu comme les 7 nains de Disney (sans mauvaise blague). Ils ont tous leur propre façon de faire pour s'en sortir. Il n'y a pas UN personnage pour lequel nous pouvons éprouver de l'empathie, mais plusieurs. A titre personnel, j'en ai souvent éprouvé pour Alireza (qui est malgré tout plus souvent mis en avant), parfois pour d'autre, mais un autre spectateur pourrait l'avoir vécu pour d'autre personnage.
Autre bon point : on découvre l'envers du décor de la vie de tous les jours en Iran. Il y a l'image que nous avons du pays, de par son gouvernement et ses pratiques religieuses et totalitaires; et il y a la vie dans le foyer de cette famille qui est influencée par l'occident. Il n'en est pas (ou peu) question dans les dialogues, mais c'est montré.
Moralité de l'histoire : spoiler: quand on est au fond du trou, on peut toujours creuser plus.
J'ai préféré d'autres films iraniens sortis récemment, comme : "Yalda la nuit du pardon" ou "Le Diable n'existe pas" qui m'ont vraiment donné des frissons. C'est pourquoi je ne peux pas donner une meilleure note.