Leila et ses frères
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Sébastien B.
Sébastien B.

20 abonnés 146 critiques Suivre son activité

4,5
Publiée le 13 octobre 2023
Un an après un sidérant « La Loi de Téhéran », le cinéaste change de registre (mais déploie toujours autant de talent) pour conter une magnifique fresque familiale contemporaine évoquant avec autant de délicatesse que de pudeur l’intime, mais aussi (et de nouveau) avec férocité toutes les scléroses et hypocrisies de la société iranienne. Il brasse tour à tour : le carcan féminin, l’asphyxie clanique, le patriarcat toxique, le marasme économique, le poids suffocant de la tradition et les illusions fragiles qui se brisent sur le mur de la paralysie totalitaire. Le plus épatant c’est qu’il arrive à ponctuer son récit de respirations salvatrices, grâce à l’humour (parfois noir), la somptuosité de ses plans et la qualité de ses dialogues. Moins sec et ramassé que son précédent film, plus ample et porté sur l’émotion, il expose le portrait d’une famille inoubliable, une figure de femme dont la volonté de vivre marquera les esprits assez longtemps. Un grand film, encore.
Aubert T.
Aubert T.

131 abonnés 142 critiques Suivre son activité

5,0
Publiée le 8 novembre 2022
Pour qui se donnera la peine de s'intéresser à cette famille où rien ne fonctionne, ce film complexe mais limpide réservera un immense plaisir de cinéma. Scénario, mise en scène, jeu d'acteur : tout est parfait, limpide, brillant.
La palme d'or 2022, elle est ici.
Ninideslaux
Ninideslaux

88 abonnés 246 critiques Suivre son activité

4,0
Publiée le 13 septembre 2022
On sait maintenant que Saeed Roustaee est un grand; on a un peu de mal à rentrer dans ce film exagérément long -parce que nous sommes dès l'abord confronté à un aspect de la civilisation iranienne assez déconcertant.
Le père (Saeed Poursamini), vieillard irascible, autoritaire, capricieux et avare (et pour finir, devenu opiomane...) héberge de plus ou moins bon gré une partie de ses quatre fils et sa fille. L'acteur rend magnifiquement le côté odieux du patriarche... Leila (Taraneh Alidoosti) est là parce que son père a toujours empêché ses projets de mariage. Elle travaille, mais elle doit aussi seconder sa mère, naturellement inconditionnelle de son seigneur et maitre...
Pour les frères, rien n'est simple. Parviz (Farhad Aslani) travaille, lui aussi, mais il est affligé d'une monstrueuse obésité et de cinq adorables marmottes de moins de sept ans....Manouchehr (Payman Maadi) trafficote et Farhad (Mohammad Ali Mohammadi) conduit un taxi. Enfin, Alireza (Navid Mohammadzadeh), le plus pondéré, le plus raisonnable, vient de se faire licencier d’une entreprise en faillite frauduleuse, ce qui veut dire, en gros, qu'il n'aura droit à aucune indemnité.... Une belle scène d'introduction montre les ouvriers quittant l'usine la tête basse, alors que dans la mosquée, les têtes s'inclinent sous le poids des commandements saints.... Comprenne.... qui voudra.....
Dans ces grandes famille chiites, la tradition veut qu'il y ait un parrain, choisi parmi les anciens. Dans son nombreux et riche cousinage, le père fait figure de minus. Et pourtant, à la mort du présent parrain, lui, le fauché avec sa famille de bras cassé, il rêve de lui succéder.... d'être la vedette... de présider, sur l'estrade, aux réunions de famille, et très vite, au mariage du fils d'un opulent cousin. Elle sera grandiose, la cérémonie (les femmes d'un côté, les hommes de l'autre), des centaines de musiciens, un orchestre, un somptueux buffet.... Oui mais, c'est le parrain qui doit faire le plus gros cadeau (en gros, il paye le mariage...). L'opulent cousin lui fait bien comprendre qu'il n'est pas le bon candidat. Eh bien, si: il les a, les quarante pièces d'or....Il la vivra, cette soirée de rêve. Il sera, brièvement, celui à qui tous rendent hommage.... Oui, il les a économisées, pendant que sa famille vit dans la mouise... Vous comprenez que ce côté là de la société iranienne nous surprend et nous déconcerte.
Mais dans la famille il y a un mec: c'est Leila. Qui veut acheter un local dans l'immeuble où elle travaille, bien placé (même si pour le moment ce sont des toilettes) pour ouvrir une boutique dont tous les frères pourront vivre. Dans une scène d'une incroyable violence, elle en va jusqu'à gifler ce père que les garçons, eux, ne peuvent que continuer à respecter parce que les traditions l'imposent. La fin est absolument désespérante: revendre le local? Mais c'est la crise de l'uranium enrichi, et le sanctions internationales font que la monnaie iranienne se dévalue et que le local ne vaut plus rien, par rapport à son prix de départ....
C'est un film, contrairement à d'autres, récents, fait pour être projeté en Iran. La preuve: les femmes gardent le foulard, même chez elle, en présence de leur père et de leurs frères. Même si, pas une seule fois, le nom du prophète n'est prononcé! Apparemment, le famille se fiche de la religion. Pour nous, c'est un film qui, outre ses grandes qualités formelles, nous fait découvrir encore un peu plus profondément cette civilisation à la fois si lointaine et si proche...
inspecteur morvandieu
inspecteur morvandieu

45 abonnés 2 849 critiques Suivre son activité

4,5
Publiée le 18 mars 2024
Leila, au milieu de ses quatre frères, est la plus déterminée à sortir la famille de la pauvreté. Quitte à s'affranchir des règles patriarcales et des traditions iraniennes. On verra jusqu'où Leila poussera son rejet dans une scène éminemment politique.
Elle n'est toutefois qu'une des composantes de la famille que met en scène Saeed Roustayi entre drame et comédie.
Adossé aux réalités sociales de l'Iran et à la coutume -où l'on découvre celle, essentielle dans le scénario, du parrain- le film n'est pas dépourvu d'humour. Son sens de la dérision, une certaine truculence et ses personnages ne sont pas sans rappeler la comédie italienne de la grande époque. Le réalisateur est habile dans le dosage de gravité et de comédie; il ne perd jamais de vue le sens engagé de son film, de telle façon que la famille du patriarche Heshmat n'est jamais dans la bouffonerie ou le misérabilisme.
Précisément, le rôle du père octogénaire est un personnage prépondérant et extraordinaire (incarné par un remarquable comédien, Saeed Poursamimi), vieil obstiné, si loin si proche de ses enfants, et dont les excès évoquent par instants certaines figures entêtées de Molière. Il est au coeur de la scène prodigieuse et emblématique du film, spoiler: le mariage du cousin,
et incarne avec sa femme l'Iran d'avant, auquel règlera Leila son compte dans une séquence mémorable.
Etonnant que ce film, ses comédiens, ses personnages, son scénario, qui témoigne de la qualité d'un cinéma iranien pourtant généralement entravé, soit reparti bredouille de Cannes...
Pascal
Pascal

176 abonnés 1 800 critiques Suivre son activité

4,0
Publiée le 31 mars 2024
Le cinéaste Iranien S. Roustaee après son très remarqué " la loi de Teheran " ( sans doute une des réalisations parmi les plus accomplies sorties en France en 2021), porte de nouveau, avec " Leila..." reparti bredouille de Cannes un regard sur la société persane.

Autant dire que le constat est loin d'être brillant, et les autorités iraniennes auraient récemment pris des dispositions restrictives de liberté à l'égard du réalisateur.

Sachant que les aînés de Roustaee, Rassouloff et Panahi ont été récemment incarcérés pour avoir contrevenu aux obligations judiciaires dont ils faisaient l'objet, l'avenir s'est soudain obscurci pour le jeune réalisateur.

Pour revenir au film, c'est à partir d'un investissement familial, modeste en soi, important pour les intéressés et symbolique (l'ouverture d'une boutique qui serait située dans les toilettes d'un centre commercial) que "Leila et ses freres" vont devoir affronter la figure tutélaire paternelle.

Destiné avant tout aux amateurs de cinéma d'auteur, alors que " la loi de Teheran " était plus accessible au grand public, " Leila et ses freres" par ses non dits, nécessite sans doute un investissement interprétatif plus grand de la part du spectateur.

Le dernier opus de Roustaee aborde ( c'est ce qui en fait sa richesse) plusieurs thèmes à la fois d'ordre social, sociétal et psychologique).

Il est ici question de la place de la femme dans une société où elle est considérée comme un être inférieur à l'homme, tandis que le rôle majeur des parents dans la transmission de névroses à leurs enfants est ici montré par petites touches ( le père manipulateur et la mère sont ici d'une grande toxicité pour leurs progénitures) sans que ces derniers n'en soient même conscients ( sauf sans doute Leila).

Enfin, la critique sociale du pays est clairement exposée ( cf partie consacrée à l'usine et celle qui traite de la vente des pièces de monnaie)

Si le film est d'une très grande grande qualité il peut légitimement aussi susciter quelques. ( petites) réserves.

La première heure est parfois noyée dans des dialogues continus qui entrecroisent plusieurs personnages et laissent peu de moments de respiration au spectateur lors de la première vision.

Certes, il faut comprendre Roustaee qui a tant de détails à nous transmettre, que d'écourter les échanges auraient sans doute amoindri la profondeur du propos.

Si le jury du festival de Cannes (2022) est passé à côté de ce film ( sans doute un des plus relevés de la compétition officielle et qui gagne même à être revu ), la critique internationale ne s'y est pas trompée en lui délivrant son prix.
anonyme
Un visiteur
4,5
Publiée le 5 septembre 2022
Trois ans après La loi de Téhéran, thriller redoutablement efficace sur la guerre policière contre le traffic de drogue, le réalisateur prodige Saeed Roustaee fait son retour sur les écrans français avec Leila et ses frères. Une vision plus intime, mais non moins monumentale, de la société iranienne contemporaine.

Qui ne s’est jamais plaint de sa famille ? Pourtant, elle n’est sans doute pas aussi compliquée que celle de Leila. La jeune femme se démène depuis toujours pour faire vivre les siens. Mais entre son père avare, sa mère jalouse, son frère lâche, celui malhonnête, celui indécis et celui tout simplement bête, ce n’est pas une mince affaire. À travers ce portrait complètement loufoque, néanmoins réaliste et bizarrement universel, le réalisateur peint le tableau d’une société profondément dysfonctionnelle. La famille est à la fois motif et cause, en s’y dévouant, Leila doit nécessairement délaisser une part de son identité. L’intimité y est inexistante : chacun nourrit des desseins et ambitions différentes mais n’hésite pas à s’approprier les moyens des autres pour y parvenir.

Or c’est bien une famille dans son dénuement le plus total que Saeed Roustaee nous donne à voir. Cette ambivalence constante lui permet de mettre en scène une fracture, voire une incompréhension, générationnelle. Les traditions sont détournées, abusées. Et lorsque chacun doit répondre de ses actions auprès de la collectivité, l’égoïsme et la méfiance en sont exacerbés.

À l’aide de dialogues extrêmement fins et d’une panoplie d’acteurs superbement justes, le réalisateur érige la fresque exaltante d’une famille et d’une société, pourtant toutes deux à bout de souffle. C’est un chaos magnifique et troublant. (lire la suite sur : cultureauxtrousses.com)
Isabel I.
Isabel I.

41 abonnés 317 critiques Suivre son activité

4,0
Publiée le 8 septembre 2022
Chronique de vie d'une famille face à la crise économique en Iran. Quand la tradition se heurte au monde moderne.
Il y a dénonciation  de l'influence de  la culture ancestrale :  la scène du mariage est merveilleuse de vitalité et pourtant elle dit tout le poids de ce passé que ne veut pas passer et la puissance néfaste de l'argent.
Ici le  rôle principal, rôle féminin, est porté avec force et pudeur par Taraneh Alidoosti qui interprète  le personnage de Leila. Évidemment je suis très sensible à ce rôle de femme.  Leila si forte et si  incomprise une féministe en toute discrétion mais comment se battre devant tant de tradition. L'histoire dénonce sans brutalité par les silences et les regards,  mais avec force,  l'injustice. Ce n'est pas un féminisme hystérique c'est un féminisme réfléchi, sans ostentation qui marque d'autant plus les esprits. Le film est constat mais sans critique.  L'argument n'a mème pas vraiment sa place, il suffit  juste de suivre ce récit, c'est suffisant pour être révolté. La timide évolution de la femme est amorcé mais si complexe. Et pourtant qui serait Leila sans ces frères, sans sa famille ? N'est ce pas aussi la fragilité de ces hommes un peu paumés qui lui permette d'exister.
La scène finale est d'une grande délicatesse, là encore rien est dit de manière  directe et pourtant la tristesse nous envahit aussi.
Ce film c'est tout ça et bien plus encore
Patjob
Patjob

35 abonnés 632 critiques Suivre son activité

4,0
Publiée le 26 septembre 2022
Le jeune réalisateur Iranien passe, avec ce deuxième film, du « polar noir » (« La loi de Téhéran ») au thriller familial et social cher à Asghar Farhadi. Le résultat est probant, l’essai est transformé. Passée une première heure un peu longuette qui aurait mérité quelques coupes pour un traitement plus vif, le film prend de la densité avec la montée des conflits de famille produits par les différences de valeurs qui animent ses membres, bien sûr différemment sensibles au poids des traditions. Différences de valeurs qui sont autant d’approches de la vie. Saeed Roustaee filme ses personnages au plus près (quelle prestation de l’acteur qui joue le père !), et parvient à générer chez le spectateur une forme d’empathie avec eux quelles que soient les opinions que l’on peut en avoir. Le scénario recèle quelques surprises et rebondissements qui maintiennent une vraie tension et certaines scènes sont mémorables (en particulier celle du mariage). Une belle réussite donc, mais sans la construction machiavélique, la grande finesse et la subtilité qui caractérisent les meilleurs films (pas tous) du « modèle ».
gonin.robert
gonin.robert

5 abonnés 73 critiques Suivre son activité

5,0
Publiée le 18 septembre 2022
Plongée dans l'Iran d'aujourd'hui et la pauvreté souvent engendrée par les traditions et le patriarcat.
Seules les femmes pourraient changer les choses.
Un pur régal
Dzibz
Dzibz

80 abonnés 11 critiques Suivre son activité

4,5
Publiée le 19 février 2023
C'est l'un des deux chefs-d'oeuvre de l'année 2022. Je ne sais trop qu'en dire pour ne pas vous gâcher le plaisir de sa découverte, alors je vais me taire (ouais, 2h39, un film iranien sur fond de crise économique : moi aussi ça me bottait bof sur le papier. Mais soyez intelligents une fois dans votre vie, vous vous remercierez).
Soquartz
Soquartz

26 abonnés 82 critiques Suivre son activité

4,0
Publiée le 13 septembre 2022
Beaucoup aimé ce film qui nous parle de l'Iran, de la misère, de la famille avec beaucoup de tendresse et de délicatesse, sans mièvrerie ni complaisance. Il y a quelques imperfections bien sûr, les acteurs, notamment Tanareh Alidoosti (Leïla) , manquent parfois un peu de naturel, mais cela ne gâche en rien le film qui est construit et maîtrisé de bout en bout.
christophe D10
christophe D10

19 abonnés 700 critiques Suivre son activité

3,5
Publiée le 28 mai 2023
Le debut (la première demi heure) est un peu long, mais une fois lancé, on est vraiment pris et intéressé par l’histoire de ces frères et sœur qui cherchent a se sortir de la misère, en iran.
J’avais déjà beaucoup aimé ´la loi de Téhéran’ et ce second film ne m’a pas déçu.
Passé le début un peu laborieux, on ne s’ennuie plus jusqu’à la fin.
Pierre Phdb
Pierre Phdb

15 abonnés 249 critiques Suivre son activité

4,0
Publiée le 31 août 2022
Un film fort, avec peut être parfois un peu de longueur mais les plus de deux heures trente se regarde sans ennui.

Film fort et des plans magistraux comme ceux du début de l'évacuation des ouvriers d'une usine. C'est simplement dantesque!

L'histoire, deux visions qui s'opposent: "le paraitre" c'est a dire pour une famille occuper au sein de son clan le rang qu'il estime être sien; "le réel" c'est a dire comment survivre, gagner de l'argent dans une société où il faut plutôt vivre de combines plus ou moins légales. Le paraitre étant la préoccupation du patriarche, le réel la préoccupation de la jeune génération. Mais on a beau être jeune on est quand même imprégné par les traditions.

Un film qui se plonge dans les arcanes de ces conflits et où bien sûr et c'est peut être le plus important il faut être attentif au lieux montrés, a la vie en Iran, l'usine, les hôpitaux...

A voir
Simon Bernard
Simon Bernard

162 abonnés 601 critiques Suivre son activité

3,5
Publiée le 31 août 2022
Une belle fresque familiale dans l'Iran d'aujourd'hui, axée sur la question de l'argent. Un peu trop long et quel dommage qu'un film avec une si belle BA se retrouve finalement sans musique.
Sylvain M.
Sylvain M.

12 abonnés 169 critiques Suivre son activité

4,5
Publiée le 24 août 2022
Un bonheur, encore mieux que La loi de Téhéran. Joue avec beaucoup de justesse, très bien construit narrativement. Le film est assez long et lent mais on s'y plonge avec bonheur.
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