Les plus utilesLes plus récentesMembres avec le plus de critiquesMembres avec le plus d'abonnés
Filtrer par :
Toutes les notes
stanley
66 abonnés
756 critiques
Suivre son activité
4,5
Publiée le 1 novembre 2022
Saeed Roustaeed poursuit avec le plus grand des brios sa vision de la société iranienne contemporaine. Après la police et la lutte contre la drogue dans La loi du Téhéran où la mise en scène donnait au film un aspect ébouriffant rarement atteint, le cinéaste montre un autre aspect : l'aspect économico-social de l'Iran à travers les tribulations d'une famille nombreuse de Téhéran. La mise en scène ici, de la même tenue, verse plus dans l'intime même si les lieux de la ville sont d'une grande importance. A l'image de la course poursuite trépidante du film précédent, celui-ci démarre par un folle rébellion dans l'usine filmée avec force et réalisme. La suite est la monstration des relations conflictuelles et passionnées au sein d'une grande fratrie mais l'affection et l'amour seront permanents. Le film a des allures de tragédies grecques et évoque Le Parrain, dont le personnage du patriarche en est le héraut et dont les membres familiaux restent soudés. Les tribulations de ces frères et ces soeurs sont passionnantes et la typologie de ces êtres est parfaitement décrite, sans jugement moral. L'histoire est suivie avec passion et, malgré la durée du film, sans ennui. Un grand cinéaste est né et Leila et ses frères, grâce à sa force d'évocation et la qualité de ses interprètes, ne faiblit jamais.
A travers cette fresque cinématographique familiale, remarquablement filmée, le cinéaste nous livre tous les aspects de la société iranienne. C'est un film profondément féministe, l'héroïne, entourée de ses frères, est la seule à percevoir la réalité de la misère sociale dans laquelle se trouve sa famille.En même temps à travers son regard et ses initiatives beaucoup plus raisonnables que celles de ses frères pour s'extraire de ce marasme, on perçoit tout le mécanisme social de la société iranienne (poids des traditions familiales,cultuelles et culturelles). Certes le film a une durée peu habituelle, mais contrairement à certains films iraniens les séquences du scénario s'écoulent sans aucune longueur. Film à recommander.
Une famille iranienne (les vieux parents, Leïla et ses 4 frères) peine à gagner de quoi manger. Leïla encourage ses frères à acheter une boutique alors que le père brigue le poste de parrain de la communauté familiale. Après la Loi de Téhéran, Saeed Roustaee confirme qu'il est le nouveau grand réalisateur iranien que l'on attendait. Leila et ses frères est un "Affreux, sales et méchants" à la sauce iranienne. Avec un humour décapant, le film dresse un portrait d'une rare acuité de la société iranienne. Les acteurs sont tous excellents. Un film à voir !
Allégorie critique et oppresante, étude de moeurs d'un Iran en proie aux contradictions entre respect des valeurs traditionnelles et nécessités de survie économiques. Leila, seule fille d'une famille patriarcale se bat et transgresse tous les codes au mépris du culte de l'honneur et du respect dû au père. Elle se révolte et symbolise le retour des réalités face à un monde qui dénie aux femmes jusqu'au droit d'exister.
Un film qui "tient le mur" et l'affiche avec juste raison.
Décidément, le cinéma iranien se porte bien ! Ces dernières années, de nombreuses pépites se sont succédé à l'écran : les films de Farhadi ("Une séparation", "Un héros", etc.), mais aussi "Les nuits de Mashhad", "Le diable n'existe pas", et maintenant Saeed Roustaee avec "La loi de Téhéran" et "Leila et ses frères"...Tous ces films dépeignent à leur manière une société iranienne glaçante (misère sociale, condition des femmes, régime ultra-autoritaire...) mais toujours avec un ton très juste. Saeed Roustaee, donc, à 35 ans seulement, montre en deux films très différents qu'il est un réalisateur à suivre ! Contrairement à "La loi de Téhéran", thriller dense et pêchu, le scénario est simple et suit simplement les déboires d'une famille qui sombre peu à peu dans la pauvreté...tout cela pendant 2h40, mais pas du tout ennuyeuses : même si une bonne partie du film repose sur des dialogues, il y a de multiples rebondissements, et finalement on est tenu en haleine. Le point fort est justement la relation entre les membres de la famille, avec des conversations souvent agitées, menées par des acteurs qui jouent remarquablement bien (notamment le père, Leila, Alireza...). Il va falloir guetter avec impatience les prochains films iraniens, et notamment signés Roustaee...!
Sur un autre continent, une autre planète, là où les grands ont retiré leurs banderilles, un cinéaste iranien Saeed Roustaee écrit un nouveau chapitre de la Leçon de cinéma à l’intention des thuriféraires cinéphiles. Pourtant auteur du scénario, il ne le filme pas à la virgule près, laissant à sa caméra le soin de prendre le pouls de son histoire, de s’y installer sans prévention pour mieux cerner cette famille iranienne au bord de la décomposition. Il la filme à l’instinct et l’accompagne dans ses égarements sur lesquels Leila, la seule fille de la famille, tente de mettre le holà. Sa solution est pragmatique , mais le poids de la tradition enraie la belle mécanique. Saeed Roustaee ne fait pas mystère de sa vision militante et politique d’un pays en déséquilibre constant . Un pays qui s’essouffle … Mais il le fait avec une telle rage, une vision si pertinente, que l’image et le verbe laissent à la fiction le soin de la faire exister pleinement. Il est question d’humiliation, de déchéance et de rebondissements salutaires pour garder la tête haute et sauver l’honneur d’une famille. Pour des acteurs prodigieux, aux registres bien épars, mais si étroitement liés par la rage constructive de la mise en scène. Derrière son auteur, Taraneh Alidoosti, Navid Mohammadzadeh, Payman Maadi, ( il faudrait tous les citer) dégagent force et conviction, puissance et émotions. Dans un film qui n’en manque pas . Un très grand film . Pour en savoir plus : lheuredelasortie.com
Sur près de 2h40, le surdoué réalisateur iranien Saeed Roustaee nous offre une fresque familiale extraordinaire d’intensité, qui raconte les déboires de deux parents désargentés et de leurs cinq enfants trentenaires. Alors que ces derniers tentent de réunir une somme d’argent conséquente leur permettant d’ouvrir une boutique, ils apprennent que leur père a promis de financer le mariage de l’un de ses petits-cousins afin d’en être l’invité d’honneur et de retrouver, le temps d’une soirée, sa dignité perdue. Entre coups de sang, choix désastreux et haine larvée, le quotidien de cette famille appartenant aux perdants de l’Iran actuel se mue en une véritable tragédie, que viennent alléger de nombreuses séquences drôles et cocasses. Passionnant et bouleversant.
plongée dramatique dans les affres d'une famille iranienne aux prises avec les affres de la réputation, de l'honneur et de l'argent qui n'est pas là. Grande et magnifique tragédie, dont les quelques notes du parla piú piano de Nino Rota (Le Parrain) font un bel écho
Un vrai morceau de cinéma que maîtrise de bout en bout Saeed Roustaee pendant cette chronique familiale de près de 3h. La mise en scène et remarquable accompagnée d'un excellent casting, dont la Leïla du titre, extrêmement puissante, qui aurait mérité une récompense lors du dernier festival de Cannes. Trouvant des échos avec d'autres films "familiaux" comme le Parrain, le film ausculte brillamment une société iranienne exsangue entre le poids des traditions et de celui d'une économie en chute libre.
L'argent gère toutes les relations sociales que ce soit en Occident ou en Iran. On voit Leila et ses frères se débattre dans un univers "impitoyable" en Iran, où visiblement les sanctions américaines ont engendré une inflation démentielle (40% par an) ! Mais ce film est un poil long, une heure de moins aurait largement suffit. Mais c'est très instructif sur les conditions de vie des Iraniens qui essayent de survivre dans des conditions économiques terribles. Film à découvrir pour vivre la vie des Iraniens au quotidien
Très différent de son précédent film, La loi de Téhéran, (que j’ai classé comme meilleur film de l’année 2021), Saeed Roustaee revient avec une réalisation tout aussi ample et ambitieuse qui rappelle par bien des aspects le cinéma d’un autre réalisateur iranien talentueux : Asghar Farhadi.
Dans ce second long-métrage, Roustaee raconte vécu les tourments vécus par une famille iranienne dans laquelle les quatre frères de Leila, quatre quadras tous au chômage rêvent de s’offrir une boutique dans un centre commercial afin de redémarrer une nouvelle vie. Après une mise en place assez longue, il faut dire que le film fait 2h40, le réalisateur fait monter la tension petit à petit, plongeant le spectateur au cœur de la cellule familiale autour de laquelle gravitent tous les enjeux du film.
Danger cette société iranienne patriarcale, où la pauvreté gagne du terrain de jour en jour, les différents protagonistes vont voir leurs fondations familiales, déjà pas bien solides s’écrouler. En cause, la cupide, la tradition, l’orgueil, la pauvreté et l’hypocrisie. Dans une mise en scène encore une fois pleine de maîtrise, le réalisateur nous gratifie de quelques scènes impressionnantes à l’image de ce mariage auquel sont convies Leila et se frères ainsi que leur père et qui constitue le point de bascule du film Un film qui prend des allures de vaste et triste farce dans un pays ou l’on cache la misère derrière les apparences ou l’argent étalé aux yeux des convives et des mariés n’est que factice.
Le film de Saeed Roustaee se révèle assez fascinant et d’une redoutable efficacité dans la construction de son récit, dans les dialogues, dans la manière dont il dessine un tableau sans concession de la société iranienne qui semblent complètement happée par la culture américaine, une société où un simple tweet de Trump peur faire baisser la valeur du toman, la monnaie locale.
C’est bien un drame familial saisissant que Saeed Roustaee dresse dans son nouveau film "Leïla et ses frères". Le foyer, pièce centrale du long métrage, est confronté au chômage de tous ses enfants sauf un : Leïla. Souhaitant sauver sa famille de la misère, c’est elle, avec un soutien irrégulier de ses frères, qui lancera l’initiative de faire construire une boutique dans le grand centre commercial où elle travaille. Mais une pièce demeure manquante : l’argent. Sans lui, les cinq frères et sœurs ne peuvent rien faire. Vendant tout pour cette affaire, les enfants qui ne peuvent pas payer la totalité de la somme s’en remettent alors au père préférant sa satisfaction personnelle, symbolique et ostentatoire de devenir le parrain de la famille lors d’un mariage plutôt que de venir en aide à ses propres fils afin de leur construire un avenir décent et stable. Et c’est bien cette double impulsion antithétique qui vient bouleverser la famille et opposer tous ses membres : d’abord les enfants face à leurs parents, puis la sœur et ses trois frères face à Alireza et enfin Leïla, seule, face à ses quatre frères qui préfèrent signer leur perte par respect générationnel plutôt que de s’assurer une prospérité future. Saeed Roustaee dresse ici une véritable ode à la femme par le personnage de Leïla apparaissant comme un guide tout au long du film. La jeune iranienne, telle une Antigone moderne, se dresse devant l’homme âgé, son père ici, et sait lui dire « non » par le verbe puis par le geste. La totalité du long métrage aspire également à remettre en cause les liens régissant la famille traditionnelle en démontrant que les enfants, devenus adultes, n’ont pas toujours tort face à leurs parents, surtout lorsque leur propre vie en dépend. "Leïla et ses frères" est assurément un film représentant la déchéance de la progéniture d’une famille mais pas seulement. Même le père a perdu aux changes, sacrifié contre son gré. La frénésie visuelle, auditive et actionnelle couplée à la feinte supériorité du père laisse place aux insultes et à la chute au cours du mariage. La mort de ce dernier sera à la fois vécu comme une tragédie et une comédie par la danse d’Alireza succédant à ses pleurs et par le regard fort adressé par Leïla à son frère. "Leïla et ses frères", malheureux long métrage non récompensé à Cannes, est un film à ne pas manquer !
Le film rappelle plusieurs pièces du camarade Molière : L'avare poussé au drame, un Bourgeois Gentilhomme où Monsieur Jourdain n'aurait pas l'once d'une fortune. Le pauvre Esmaïl nous apparaît d'abord comme un vieillard un peu largué mais sympathique, avec un charme suranné ; il s'avère en fait assez vite secret, retors, égoïste et vaniteux, au détriment de sa fille Leïla et de ses quatre fils, espèces de pieds-nickelés iraniens. Leïla donne des femmes iraniennes une image d'intelligence, de finesse et de détermination, par opposition aux hommes, plus mous, souvent un peu lâches. La violence qui émane de son personnage surprend. Au delà de l'étude de caractères, Saeed Roustae nous livre une sombre image de l'économie iranienne : la fermeture d'une usine du fait de malversations, d'immense écarts patents de niveau de vie, la corruption privée omniprésente, la précarité du grand nombre dramatiquement aggravée par les sanctions américaines. L’hôpital est la seule institution dont Saeed Roustae semble vouloir donner, malgré la cohue, une image assez positive -faisant louer par Leïla l'engagement du personnel soignant-. Pendant plus de deux heures, on ne s'ennuie pas ; on a l'impression d'une descente progressive aux enfers avec une montée de la violence. La fin, charmante et glauque à la fois, est particulièrement réussie. Certains diront qu'elle est particulièrement bienvenue, après 2 h 35 de tensions...
Je craignais la longueur du film mais finalement on est emporté par cette histoire de famille où la sœur fait bouillir la marmite pendant que sombrent ses frères, victimes de la crise économique et que son père, toujours régit par les traditions dépense le peu qu'il reste. Belle interprétation et plongée dans la société iranienne