Une histoire accrocheuse qui nous emmène en Roumanie, précisément à Bucarest en 1972. C’est un groupe d’ados qui se rassemble pour discuter, rire, se confier, vivre leurs premières relations amoureuses et sexuelles, écouter de la musique, danser… Sous dictature, il est interdit de se rassembler, ces jeunes franchiront l’interdit pour entre autres écrire une lettre à Metronom, une émission de radio clandestine. La Securitate (les renseignements généraux) débarque chez Roxana où la fête clandestine est organisée. Ces jeunes ont été dénoncé-e-s mais par qui… ? Un ami, un voisin, un parent… un traitre c’est sûr mais qui ? Nous voyons toute la pression collective et individuelle qu’exerce la Securitate sur ces jeunes : violences physiques et/ou psychologiques. J’ai pensé à 1984, le roman d’anticipation de George Orwell. En voyant une scène, j’espérais que cela ne soit pas la dernière, car je voulais avoir la confirmation ou non de mes hypothèses mais le film s’arrête sur cette dernière scène remplie d’espoirs et de doutes.
La technique utilisée pour ce film nous partage la réception des émotions d’Ana qui est le fil conducteur de l’histoire. La première scène du film est émouvante, la parole n’a pas encore commencé que des émotions se ressentent. Les plans sont soit filmés par le regard d’Ana, soit elle est au début et/ou à la fin de la scène.
J’ai particulièrement apprécié le contexte historique dans son ensemble auquel le film nous plonge : la politique, le culturel, l’habillement, les musiques traditionnelles et contemporaines, les décors… Le travail de recherches en amont par le réalisateur qui souhaitait réaliser un documentaire porte ses fruits pour cette fiction. Je me suis attachée aux personnages d’Ana, de Roxana et au père d’Ana, j’ai aimé les relations entre Ana et sa meilleure amie Roxana, aussi entre Ana et son père. Ces deux relations sont pimentées de confidences, de révélations et de protections.
Un grand bravo aux jeux d’actrices et d’acteurs, bravo au réalisateur et à toutes les équipes. Je vous recommande ce film. Je regarderai le 1er long métrage documentaire du réalisateur "8 Mars".