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Jorik V
1 279 abonnés
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2,5
Publiée le 15 juin 2023
Depuis une bonne dizaine d’années maintenant, et notamment depuis la consécration de Cristian Mungiu au Festival de Cannes avec la Palme d’or du film choc et réussi « 4 mois, 3 semaines et 2 jours », le cinéma roumain se fait connaître sur les écrans du monde entier et notamment francophones. La fin de l’ère Ceausescu (dont il est justement question dans « Radio Metronom »), faisant suite à celle de l’U.R.S.S., a permis à l’art de pouvoir renaître en Roumanie. Et bien sûr le septième art n’est pas en reste même s’il a fallu une bonne dizaine d’années pour voir éclore quelques auteurs incontournables tels que Mungiu justement, Puiu (« La mort de Dante Lazarescu ») ou encore Porumboiu (« 12h08 à l’est de Bucarest »). Grâce à ce nouveau film, on voit la naissance d’un auteur supplémentaire de cette cinématographie très dynamique depuis quelques temps.
Avec « Radio Metronom », Alexandru Belc est donc un élément en plus de cette nouvelle garde d’un cinéma de l’Est en pleine explosion. Le souci, c’est que leur cinéma devient de plus en plus caricatural, reprenant souvent les mêmes tics, sujets et façons de procéder. Et que tous ces auteurs cités (auxquels on pourrait en ajouter d’autres) semblent parfois être une seule et même personne. Lorsqu’on avance cela, on parle bien évidemment de longs plans fixes et figés, d’une austérité formelle très forte et assumée, d’un réalisme convolant parfois avec le naturalisme et le contemplatif ou encore de sujets très souvent politiques ou revisitant l’Histoire compliquée du pays. Des récurrences parfois déplaisantes et excessives qui deviennent un gimmick dont le cinéma roumain devrait vite se défaire avant de sombrer dans un pastiche de lui-même et dont ce « Radio Metronom » coche encore pas mal de cases.
Et les premiers moments rentrent tout à fait là-dedans puisqu’on voit un long plan fixe suivi d’un autre, plus mobile, mais sans dialogue. On commence donc à avoir peur. Puis le film met presque une heure à se lancer vraiment. L’exposition a beau être nécessaire pour prendre le pouls de la jeunesse sous l’ère Ceausescu, tout cela se traîne pour rien et s’apparente à du remplissage. Ensuite, quand la répression s’en vient, c’est un peu plus stimulant mais on n’apprend rien que l’on ne sait déjà sur ce type de régime et « Radio Metronom » semble enfoncer des portes ouvertes. Rugueux, finalement doté d’un script plutôt léger et parfois ennuyant, ce nouvel avatar du cinéma roumain ne convainc pas. On est certes loin de l’abomination « Bad luck banging and loony porn » qui avait reçu un Ours d’or il y a trois ans (!) mais on est très loin aussi de certains films de Mungiu également comme le bon « Baccalauréat ». Le cinéma roumain aurait do c tout intérêt donc à se renouveler, et vite.
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Chronique sobre mais un peu trop sage et manquant un peu de rythme d’une adolescence roumaine éprise mais empêchée de liberté sous la dictature de Ceausescu, portée par une héroïne lumineuse.
Le film repose pratiquement sur les jeunes épaules de Mara Bugarin, actrice débutante qui non seulement n’hésite pas de se mettre à nue mais parvient à traduire dans ses silences entêtés toute la sourde rébellion d’Ana, son personnage, dans une Roumanie despotique. Le réalisateur Alexandru Belc nous brosse deux portraits : celui d’une étudiante et la Securitate, police secrète de Ceausescu. Récit pessimiste d’une période de la Roumanie des années 70 où l’on incite tout le monde à surveiller tout le monde. La séquence où Ana et Roxana parlent de leur détention dans un café est subtilement révélatrice. Edifiant.
Au début des années 70 la musique pop et rock diffusée par une radio clandestine est la seule fenêtre sur le monde extérieur que peut avoir une bande de lycéens roumains. Mais la milice d'état de sécurité intérieure veille à ce que la jeunesse ne se laisse pas influencer. La chape de plomb qui recouvrait la Roumanie à cette époque se déverse également sur la salle et ses spectateurs. Il ne se passe rien, on s'ennuie, Metronom est très académique et paraît être tourné avec les caméras de l'époque. On dirait un film d'école et pas celui réalisé par les meilleurs élèves de la promotion. Comme sans doute un hommage involontaire à la période de terreur qu'instaura Staline dans l'URSS des années 30 ce film est une grande purge.
Radio Metronom avait un sujet intéressant à traiter : la jeunesse roumaine en quête de sens et de liberté à l'époque du socialisme et du renfermement du pays sur lui-même. Il se plante en proposant une histoire minimaliste d'une lenteur administrative, durant laquelle il a été difficile pour la salle de ne pas piquer du nez.
Présenté en compétition parallèle ( un certain regard) à Cannes 2022, " Métronom" a obtenu le prix de la mise en scène.
Le réalisateur Alexandru Belc, est un ancien collaborateur et compatriote de Cris Mungiu, cinéaste Roumain ( titulaire d'une palme d'or à Cannes pour " quatre mois..." et d'autres prix prestigieux dans les festivals internationaux de cinéma).
En s'appuyant sur un scénario ( sans doute un peu trop minimaliste), le réalisateur propose par petites touches une immersion dans une société totalitaire.
Le sujet a déjà été traité et sur ce point " metronom" ne fait certes pas figure de précurseur.
Une lycéenne est invitée à une soirée chez une amie afin d'écouter les programmes musicaux interdits de rock occidentaux, dans la Roumanie de Ceausescu
Interpellée par la police politique, la jeune fille dotée de rigueur morale, se voit proposer de devenir informatrice en échange de contreparties alléchantes et de sa liberté.
Porté par une problématique existentielle et politique, " metronom" séduit par le sujet traité, une mise en scène, une photo et des décors réussis qui nous plongent dans un univers qui fut celui des sociétés d'Europe de l'Est avant la bascule de 1989.
On regrettera néanmoins, un scénario qui manque de travail d'écriture qui produit (essentiellement dans sa première partie )un manque de rythme dommageable à l'ensemble et une actrice principale à la prestation inégale selon les scènes et surtout dépourvue de charisme.
Pourtant, malgré ses défauts, ce film d'auteur qui suscite adroitement la réflexion, comporte suffisamment de qualités pour mériter d'être vu, surtout par le spectateur curieux, intéressé par le sujet.
Le sujet m’intéressait, mais la mise en scène est vraiment trop austère et rébarbative. C’est d’une lenteur incroyable, et donc malheureusement on s’ennuye rapidementt. Je n’ai pas réussi à dépasser la première partie…
Une histoire accrocheuse qui nous emmène en Roumanie, précisément à Bucarest en 1972. C’est un groupe d’ados qui se rassemble pour discuter, rire, se confier, vivre leurs premières relations amoureuses et sexuelles, écouter de la musique, danser… Sous dictature, il est interdit de se rassembler, ces jeunes franchiront l’interdit pour entre autres écrire une lettre à Metronom, une émission de radio clandestine. La Securitate (les renseignements généraux) débarque chez Roxana où la fête clandestine est organisée. Ces jeunes ont été dénoncé-e-s mais par qui… ? Un ami, un voisin, un parent… un traitre c’est sûr mais qui ? Nous voyons toute la pression collective et individuelle qu’exerce la Securitate sur ces jeunes : violences physiques et/ou psychologiques. J’ai pensé à 1984, le roman d’anticipation de George Orwell. En voyant une scène, j’espérais que cela ne soit pas la dernière, car je voulais avoir la confirmation ou non de mes hypothèses mais le film s’arrête sur cette dernière scène remplie d’espoirs et de doutes.
La technique utilisée pour ce film nous partage la réception des émotions d’Ana qui est le fil conducteur de l’histoire. La première scène du film est émouvante, la parole n’a pas encore commencé que des émotions se ressentent. Les plans sont soit filmés par le regard d’Ana, soit elle est au début et/ou à la fin de la scène.
J’ai particulièrement apprécié le contexte historique dans son ensemble auquel le film nous plonge : la politique, le culturel, l’habillement, les musiques traditionnelles et contemporaines, les décors… Le travail de recherches en amont par le réalisateur qui souhaitait réaliser un documentaire porte ses fruits pour cette fiction. Je me suis attachée aux personnages d’Ana, de Roxana et au père d’Ana, j’ai aimé les relations entre Ana et sa meilleure amie Roxana, aussi entre Ana et son père. Ces deux relations sont pimentées de confidences, de révélations et de protections.
Un grand bravo aux jeux d’actrices et d’acteurs, bravo au réalisateur et à toutes les équipes. Je vous recommande ce film. Je regarderai le 1er long métrage documentaire du réalisateur "8 Mars".
Magnifique film retraçant très bien la vie des jeunes à l’époque. Les plans sont magnifiques et les musiques de même. C’est pour moi le film de l’année!
Un film austère et formel dont la facture cadre bien avec le contexte historique liberticide de la dictature de Ceausescu. Mais trop de forme, finalement, et le film se fige dans une posture esthétique où la mise en scène l'emporte sur le drame humain. Belle prestation, toutefois, de Mara Bugarin dont l'intensité du jeu tout en intériorité m'a sauvé d'un ennui presque total.