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    Out of the Box
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    3,0
    Publiée le 30 juin 2022
    Laurent Durieux est un designer belge mondialement connu depuis une dizaine d’année, après s’être fait remarquer par des revues spécialisées et surtout, depuis sa collaboration avec la célèbre galerie américaine Mondo, basée au Texas et avec laquelle il a réalisé depuis bon nombre d’affiches alternatives. Il est à la fois affichiste, illustrateur et graphiste, mais c’est aussi et surtout un génie du pinceau (ou du stylet tactile).

    Out of the box (2020) de Laurent Frapat revient sur son parcours, de ses débuts lorsqu’il réalisait des œuvres rétro-futuristes ou des affiches alternatives des créations de Charles Monroe Schulz. Puis, c’est en réalisant des affiches de films alternatives qu’il s’est fait repérer par des galeristes et des réalisateurs de renoms tels que Francis Ford Coppola et Steven Spielberg avec lesquels il collaborera.

    Le film se focalise sur la commande qui lui est faite de réaliser une affiche alternative du mémorable thriller The Silence of the Lambs (1991) de Jonathan Demme. On assiste donc à tout son cheminement intérieur et son processus créatif pour mener à bien cette œuvre de commande. Pendant que l’on assiste aux prémices de cette création, le réalisateur le questionne sur ses envies, ses choix artistiques et ses motivations. On apprend notamment qu’il a été inspiré par des artistes tels que Mœbius (Jean Giraud) ou encore Antonio Petruccelli.

    Entrecoupé d’anecdotes sur ses rencontres professionnelles (avec Coppola notamment), le réalisateur nous donne l’occasion de voir les différentes étapes préparatoires et divers projets pour mener à bien cette commande. Des projets qui seront soient refusés par le commanditaire, soient abandonnés par l’illustrateur. Les esquisses s’enchaînent et le graphiste fourmille d’idées, reprenant divers éléments de l’œuvre de Jonathan Demme pour s’en inspirer et donner vie à son illustration, on découvre notamment un dessin reprenant le dôme de Florence, un autre avec le masque d’Hannibal Lecter, le suivant avec une boite à musique avant de finalement s’arrêter sur un mannequin de couture. C’est à ce moment-là que l’on va rentrer dans le vif du sujet, découvrir la façon avec laquelle l’illustrateur va transformer ses coups de crayons hésitant en une œuvre bluffante et qui fourmille de détails (au premier plan, derrière le mannequin, des photos de l’une des victimes d’Hannibal et au second plan, Clarice Starling qui se dirige vers la maison).

    Pendant ce temps-là, Laurent Durieux revient sur quelques-unes de ses précédentes créations pour le compte de la galerie Mondo, en les analysant, les décortiquant parfois, laissant entrevoir avec quelle minutie il parvient à créer ses œuvres, notamment King Kong (1930), Breakfast at Tiffany's (1961), Days of Heaven (1978), Pulp Fiction (1994) et ses nombreux easter eggs, The Birds (1963) ou encore Die Hard (1988).

    Ses œuvres fourmillent de détails que la plupart des collectionneurs (ou fans de l’artiste) ne soupçonnent pas. Ils sont tellement petits, insoupçonnables ou cachés. Comme sur l’affiche de Psycho (1960) où le papier-peint renferme certains motifs. Il a le souci du détail et prend un certain plaisir à manier ce qu’il appelle « la couleur rare », à savoir qu’il utilise une couleur une seule fois pour la faire ressortir, permettant ainsi d’accentuer le mystère du film, comme ce fut le cas avec l’affiche alternative de Jaws (1975) où à travers une portion du parasol, en utilisant une seule fois la couleur noir, il parvient à faire ressortir un aileron de requin, ou encore à travers l’affiche du Silence des agneaux où la seule couleur rouge sera celle de la chair qui apparait à travers le mannequin de couture.

    Laurent Frapat réalise ici une sorte de making-of où durant près de 85min, on découvre un artiste de talent à pied d’œuvre pour donner vie à sa création. C’est passionnant, on découvre sa minutie et sa patience (3 semaines en moyenne pour réaliser une œuvre, dont certaines peuvent prendre jusqu’à 3 mois comme ce fut le cas avec Forbidden Planet - 1956), son souci détail et le soin qu’il apporte au retour des lumières et aux dégradés. Le réalisateur met au centre de son film les créations de l’illustrateur et pour cause, le film a été tourné intégralement en noir & blanc, il n’y a que les œuvres de Laurent Durieux qui apparaissent en couleurs, comme pour mieux renforcer la puissance qu’elles dégagent. Le résultat est tout simplement bluffant, très didactique et passionnant.

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