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    Road to Revenge
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    🎬 RENGER 📼
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    0,5
    Publiée le 30 juin 2022
    Un ex-flic reconvertit en chauffeur de limousine, va se transformer en justicier pour combattre un culte satanique.

    Road to Revenge (1993) est aussi appelé "Geteven" ou encore "Champagne & Bullets" car il existe 3 montages alternatifs, avec des reshoots sur plusieurs années (notamment en 2007), raison pour laquelle le film est sorti sous différents titres au fil des ans. Il s’agit du premier long-métrage de celui que l’on pourrait comparer à Tommy Wiseau (The Room - 2003), celui que l’on accuse (ou remercie, tout dépend de votre niveau de masochisme) d’avoir réalisé « le pire meilleur film des années 2000 ».

    Pourquoi une telle comparaison ? Parce que tous les deux sont doté d’une incroyable absence de talent et que cela ne les a pas empêché d’aller au bout de leur rêve. Ce sont des "self-made man" et tous les deux auront été multi-casquettes sur leur film et ces derniers auront même fini par rencontrer une certaine renommée à travers les innombrables séances de minuit ou festivals où ils auront été projetés.

    John De Hart réalise ici son premier film et ne s’est pas contenté que d’un seul poste puisqu’il aura été à la fois l’acteur principal, le (co)réalisateur & producteur ! Sans oublier qu’il va jusqu’à pousser la chansonnette et puisqu’il s’avère être à la fois un piètre acteur & réalisateur, il va aussi en être de même en tant que chanteur. Le souci, c’est que l’on ne s’invente pas acteur, on le devient à force de travail et de persévérance. Et ça, John De Hart l’a sans doute oublié puisqu’au moment de tourner son film, il terminait ses études pour devenir, non pas acteur mais… avocat ! Personnellement, après l’avoir vu dans ce navet, pour rien au monde je ne voudrais lui confier ma défense face à un juge.

    Le film est un patchwork, un véritable imbroglio incompréhensible où il est question d’un culte satanique, d’un trafic de drogue, d’un juge crapuleux, de sacrifices de bébés et d’un ex-flic qui s’entraîne aux arts-martiaux avec son caniche (ce dernier est même ceinture noire… imaginez la tronche du clebs avec sa ceinture). Un bon gros bordel incompréhensible dont une infime partie de l’histoire serait inspirée d’une histoire vraie (celle de la secte satanique, d’après une interview accordée par le réalisateur).

    Si seulement il n’y avait que le scénario qui manquait de clarté, on aurait pu faire l’impasse et se rabattre sur le reste, sauf qu’il en sera de même avec la mise en scène ! C’est simple, tout est raté dans ce film, que ce soit les scènes dans le bar (où il y a zéro ambiance alors que sur scène, une greluche entame un strip-tease), les scènes de fight (chorégraphiées comme une merde avec des acteurs qui se battent au ralenti pour être sûr de ne pas se faire mal), même les plans érotiques sont mauvais, voir gênants (tout comme l’étaient ceux du film de Wiseau). D’ailleurs, il est intéressant de voir à quel point le réalisateur aura rentabilisé la présence de Pamela Jean Bryant. Les scènes de nudité purement gratuites et inintéressantes s’enchaînent les unes après les autres (scène au lit, dans le jacuzzi, devant la cheminée, …), elle se désape pour un rien.

    Mais le pire reste à venir, avec la présence de John De Hart en tant qu’acteur. A l’image de Tommy Wiseau, on ne s’invente pas acteur et le résultat face camera ne laisse aucun doute là-dessus. Il ne sait absolument pas jouer, n’a aucun charisme et ne dégage aucune conviction. Même lorsqu’il chante, ce sosie tout frêle de Chuck Norris fait plus de peine qu’autre chose. A noter aussi dans les seconds-rôles, la présence haut perché (sans doute sous coke ?) d’un Wings Hauser (Street Asylum - 1990) complètement méconnaissable.

    Histoire de nous assommer définitivement, le film abuse de scènes de remplissage de conversations à rallonge (chiantissimes) sans queue ni tête (sans parler des faux-raccords) et d’une B.O. à l’image du film, à savoir totalement WTF. Certaines musiques sont composées (et ou chantées par John De Hart) et parfois, on a même droit à "L’Hymne à la joie" (9ème symphonie) de Beethoven, du grand n’importe quoi.

    Enfin, pour la petite anecdote, l’un des hommes de main du juge véreux se fait appeler Scar et à une balafre sur le visage, exactement la même que celle de Scar dans Le Roi Lion (1994). Si le film de Disney est sorti un après le film de John De Hart, est-ce que le personnage de Scar aurait été rajouté à l’occasion des nombreux reshoot ? On ne connaîtra jamais la réponse, mais on pense la connaître.

    Bref, un navet à ne réserver qu’aux amateurs du genre, si vous ne craignez pas de voir des scènes érotiques gênantes, de piètres acteurs, une mise en scène absente et une B.O. aussi bordélique que le film lui-même.

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