Un peu généreux sur la note, mais : Très beaux décors, bellissime Essined Aponte, quelques sourires à lâcher ( surtout au début ), et une ou deux scènes de cascades correctes, dont un combat d'arts martiaux succinct mais assez maîtrisé.
Pour autant, comme d'hab, on sent que F.Gastambide se fait surtout plaise, seul et avec ses potes...
Certes, l'enthousiasme n'est pas interdit en la matière, c'est même mieux d'avoir l'envie en fait, mais ça ne suffit pas pour autant à faire un film qui entraîne le spectateur ... ça peut même créer un genre de distance entre lui et des protagonistes qui restent davantage des acteurs en voyage que des personnages auxquels on s'identifierait... Déjà, trop d’invraisemblances majeures pour venir justifier une succession de scènes d'action comme "télescopées", patchwork de déjà-vus dans différents blockbusters connus, mais en +cheap ; On sent l'envie de cocher chaque case d'un cahier des charges reprenant toutes les scènes hollywoodiennes en la matière pour démontrer qu'on saurait faire également... Ce qui n'est clairement pas le cas, même si parfois certains hommages ne sont pas si mauvais non plus : ça aurait pu faire un pastiche tout à fait décent de films d'action si l'humour potache ou l'humour noir du début avaient su être préservés jusqu'à la fin, et mieux distillés. Là, on navigue entre une première partie de comédie de mauvais goût et un téléfilm d'action un peu ennuyeux, se prenant trop au sérieux en seconde partie... Par moment les deux tendances viennent se télescoper, parfois étrangement pour le meilleur, mais quand même souvent pour le pire.
Sinon, soyons honnêtes, Mike Tyson ne sert à rien, à part apporter son nom à l'affiche, et il joue plutôt mal.
Essined Aponte, seul rôle féminin, après avoir été exploitée pour ses formes en bikini au début, sert de "faire-valoir amoureux" improbable à Gastambide tout au long du film : Un sexisme à peine dissimulé par un petit background écrit pour son personnage, ce qui est déjà mieux que dans les précédents Gastambides, mais qui reste léger comme un string. Du coup, chaque membre de la fine équipe aura le droit de la prendre dans ses bras avant la fin du film, même si à aucun moment cette interaction entre les personnages incarnés n'est justifiée ou crédible, surtout dans l'unité de temps très comprimée du film ; On dirait qu'on se fait plaise ?
...Ramzy, lui, cherche apparemment, un peu en solo, à se faire recruter dans le cinéma et donc incarne son personnage en se la jouant héros solitaire, l'air grave et solennel, seule caution dramatique du film, posée là comme un cheveux sur la soupe, et supposée entraîner au final l'empathie du spectateur, sauf qu'à ce stade des événements, ça fait longtemps qu'on ne croit plus à ce que l'on regarde, et qu'on ne continue qu'avec l'espoir d'encore quelques gags pas trop pourris... Alors ce collage dramatique à grosse ficelle lors de la fin ne passe pas du tout, même si Ramzy y mets pourtant du sien.
Bref, malheureusement, plus on s'approche de la fin et plus c'est nul, en fait.
A noter aussi quand-même, en plus du sexisme rétrograde, une certaine tendance validiste cherchant à faire rire du handicap que peut constituer le nanisme : Certes, les acteurs se connaissent et n'en sont pas à leur première comédie lourdingue, et oui, on peut supposer qu'il s'agit d'autodérision davantage que de moqueries, sauf que ça, nous, spectateurs, on n'en est pas sûrs : Peut-être qu'en échange d'un chèque, on peut être tenté d'accepter d'être moqué pour son handicap même si ça nous fout les boules... Et du coup ça rends certains gags pas mal cringe ! Quand on voit par exemple dans une scène que
"seuls les vrais hommes ont le droit d'apprendre à se servir d'une arme", en mettant de côté que les armes c'est moche de toute façon,
ça crée vraiment un sentiment d'élitisme viriliste excluant !
Dommage que tout ça vienne gâcher l'expérience, parce que tout n'est pas non plus à jeter dans ce film.