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Roub E.
947 abonnés
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2,5
Publiée le 19 juin 2023
L histoire d un âne avec un regard plein de mélancolie qui va au grès des événements se promener en Pologne et rencontrer divers autochtones . Eo est un joli film plein de compassion pour les animaux avec son âne personnage principal qui n’est pas humanisé. Très bien mis en scène et bénéficiant d’une belle image, il est agréable à regarder. Mais cela reste un film sur un âne et dans le genre il n’atteint jamais la puissance de « l ours » par exemple.
Film extraordinaire, fable, conte, rêverie, poème, pamphlet, qui est avant tout, avant que nous voulions lui mettre une étiquette, un film magnifique, beau, sensuel, émouvant et incroyablement novateur bien qu’il soit réalisé par un vieux briscard de 84 ans et qu’il rappelle un autre chef-d’œuvre, Au hasard Balthazar, de Robert Bresson (1966), mais sans le plagier une seule minute. Cette balade philosophique au sein d’une nature éblouissante et d’une humanité affligeante – à l’exception de deux personnages ! – nous emporte et nous serre le cœur. Étant moi-même bourricot, je n’ai pas toujours compris le sens des allégories mais je suis encore perturbé par la noirceur suintant de tant de beauté. EO quant à lui s’évade sans arrêt, s’entête à vivre libre et à rêver en rouge son monde animal. Une œuvre superbe de beauté et emplie de sens, accompagnée par une musique magnifique, chargée d’une profonde émotion.
Je ne m'attendais clairement pas à aime autant un road trip avec un âne. Mais la réalisation est tellement géniale, la mise en scène est hyper intéressante, la caméra est souvent près du sol et le réalisateur arrive à capter les émotions de l'âne en filmant de près ses deux gros yeux, vraiment je pense qu'il faut donner un oscar a l'âne parce qu'on ressent sa détresse lorsqu'il est dans le cirque. Tout est très bien éclairé, avec une photographie rouge a certains moments que j'adore. Tous les acteurs sont très bons mais on se concentre ici surtout sur l'âne donc on ne peut pas vraiment juger leurs prestations. Bref, c'est un film avec un rythme assez lent mais que si l'on prend le temps, on peut clairement l'apprécier avec une mise en scène très bien maîtrisée et artistiquement hyper intéressant.
A 84 ans, le réalisateur polonais Jerzy Skolimowski est toujours derrière la caméra. S’il convient de reconnaître la qualité esthétique de ce film sorti en 2022 (photographie, plans à caractère onirique, accompagnement sonore, etc.), on peut s’interroger sur son contenu. Au-delà de la maltraitance animalière, c’est surtout la vision pessimiste du comportement des êtres humains qui est abordée à travers des saynètes assez décousues (en particulier celle faisant intervenir Isabelle Huppert). De fait, le spectateur erre comme ce petit âne abandonné à travers les villes et les campagnes à la rencontre d’un meilleur destin. Bref, une fable abstraite mais non dépourvue de sensibilité.
Coécrit et realisé par Jerzy Skolimowski, Eo est un long-métrage dramatique aussi beau que cruel. L'histoire nous fait suivre le destin d'un âne provenant d'un cirque, qui va se retrouver confronté à un exode à la fois libérateur et le menant à une vie d'errance, faisant sur son passage des rencontres changeant son chemin. Ce scénario parvient à nous happer immédiatement dans ce récit créant des sentiments ambivalents, à l'image des scènes poignantes se suivant tout du long, entre joie, espoir et tristesse. Ce parcours, d'une heure et vingt minutes, est une véritable ode à la faune en traitant en profondeur le sujet du bien-être animal. La thématique est abordée avec dignité et réalisme à travers cet âne totalement attachant en plus d'être particulièrement photogénique. Sa bouille et son regard fendent le cœur. Le reste de la distribution comporte une belle promesse avec Sandra Drzymalska et une actrice confirmée faisant une apparition en la présence d'Isabelle Huppert. Cependant, ces rôles humains sont en retrait par rapport à l'animal, en témoigne les dialogues peu nombreux. Mais si cette œuvre est si magnifique, c'est en grande partie grâce à son esthétisme. Celle-ci est somptueusement mélancolique. La réalisation de Jerzy Skolimowski offre des plans divins et des mouvements de caméras osés. Sa mise en scène comporte de la narration visuelle, fourmille d'idées et s'écarte des conventions. Elle dégage une beauté naturelle et capte sous tous les angles chaque réactions d'Eo afin de nous faire ressentir ce qu'il vit à travers ses yeux qui reflètent son point de vue. De plus, elle évolue dans des décors variés, tantôt très sombres, tantôt pleins d'espérances. Ceux-ci sont parfaitement mis en avant grâce à un jeu d'éclairage et d'étalonnage remarquable. Ajoutez à cela une photographie sublime et vous obtenez un visuel tout simplement mirifique. Ce dernier est en plus magnifié par une b.o. parfaitement dans le ton. Ses notes sont en totale adéquation avec les situations et savent laisser place aux bruits environnants et aux silences quand nécessaire, afin de renforcer l'atmosphère pesante. Cette destinée pleine de souffrance se conclut sur une fin aussi marquante que traumatisante, venant mettre un terme à Eo, qui s'avère être une petite pépite grâce à son propos traité avec justesse et sa forme lui conférant un cachet singulier mettant en lumière le fond.
Ce film polonais, qui a reçu le prix du jury à Cannes en 2022, se rapproche d’un documentaire animalier. L’idée est de montrer la vie d’un âne jusqu’à sa destination finale en Italie, et les évènements extérieurs avec des hommes souvent plus « bêtes » que lui. Les prises de vues sont très réussies, et le réalisateur démontre son amour des animaux. Je n’ai par contre pas du tout compris la fin, avec une incursion de Isabelle Huppert venant comme un cheveu sur la soupe. Mais ce film original est à voir.
"Eo" est un film à part, difficile à classer, essentiellement parce que son personnage principal est un âne et que le récit est abordé de son point de vue, ou du moins du point de vue imaginé par le réalisateur.
Jerzy Skolimowski réussit, avec une mise en scène assez inventive, à nous plonger, nous, en tant qu'humains, dans un méandre de sensations confuses, impossibles à décrire avec des mots. Certains plans laissent une impression d'incompréhension, on se demande pourquoi ils sont là, quels rapports ils entretiennent avec le film, parfois au point de questionner la pertinence de ceux-ci dans le film : si ça peut donc donner l'impression d'un fouillis peu maîtrisé, il n'en reste pas moins que l'intention, visant à faire cafouiller notre système de compréhension du réel pour nous placer dans le même vertige que celui d'Eo, fonctionne très bien.
Le film a l'extrême l'intelligence de montrer que le militantisme radical, sans mise en place de vrais systèmes de réhabilitations personnalisés et à long terme des animaux exploités, est tout aussi stupide et égoïste que les entreprises qui exploitent ces animaux dans le but de faire de l'argent.
On n'expulserait pas de son foyer un enfant battu par ses parents en se contentant simplement de le mettre dans un bus qui le conduirait dans une ville voisine où il serait ensuite lâché librement dans une ruelle.
"Eo" est non seulement un très bon film, mais un cri de détresse silencieuse et sans mot, nécessaire. Les faits sont montrés et les vraies questions sont posées.
Qu'allons-nous donc faire de ce sujet maintenant ?
Oui, oui, « Au hasard Balthazar » a inspiré et ému Jerzy Skolimowski. Tant mieux pour lui. J’ai assez déblatéré sur Robert Bresson l’automne dernier après avoir vu cinq films pour la plupart douloureux. Robert Bresson avait chargé son âne de toute l’inhumanité de l’homme avec une dimension religieuse ; la vision de Jerzy Skolimowski ne culpabilise pas autant l’homme car non seulement ils ne sont pas tous mauvais à part des supporters grossièrement dégénérés mais par rapport à Bresson il pousse la maltraitance animale au-delà de son personnage central : EO. En effet, à travers EO, le réalisateur parle de tous les animaux. Par contre comme Balthazar, EO se dirige vers une fin inéluctable. Et peu importe la version, l’inéluctable demeure déchirante. J’ai beau ne pas apprécier le film de Bresson, je ne peux rester indifférent au sort ultime de son Balthazar.
Désolé de tempérer l’enthousiasme général, le film est piqué de séquences à mon goût tout à fait inutiles et par voie de conséquences aurait mérité dix minutes de moins. Il aurait fallu nous épargner spoiler: le chauffeur égorgé, mais je dois avouer qu’il fallait bien trouver un stratagème pour permettre à EO de poursuivre son odyssée ; mais là c’est radical. Entendu, le réalisateur veut nous dire combien l’homme est un loup pour l’homme. Comparer l’homme à un loup, c’est insulter le loup. Je devrais écrire que la cruauté de l’homme pour son semblable est malheureusement sans limite. Et il aurait aussi fallu nous épargner la présence inutile d’Isabelle Huppert. Franchement à quoi sert-elle ? Attention, j’apprécie l’actrice mais son apparition m’interroge encore. Le réalisateur s’est appliqué à nous donner le point de vue de l’animal ; avec lui, on découvre sa protégée Kassandra et d’autres personnages qui ont un lien direct avec lui spoiler: comme cette femme qui lui propose une carotte dans la ferme thérapie, laquelle permet à des enfants en situation de handicap de côtoyer des ânes ; comme cet employé qui sélectionne des chiens viverrin (?) pour les abattre et récupérer leur fourrure etc.
Mais Isabelle Huppert ?! EO n’a aucun lien avec elle ! spoiler: Son personnage tient à savoir pourquoi son fils est revenu. Ce dernier ne nous dira rien. Tant mieux parce que je m’en moque éperdument.
Conclusion : séquence tout à fait INUTILE ! A moins que sa présente illustre une subtilité qui m’a échappé. A cela s’ajoute une paire de ski qui… skie !
Cela dit, Skolimowski se fait plaisir avec quelques effets visuels et sonores étonnants ; un récit sensoriel dans la mesure où sa caméra colle au plus près de la respiration de l’âne. De plus, il prête des rêves à EO puisque Kasandra occupe son esprit et semble être la motivation de son odysée pour la retrouver. Touchant. La vision de Skolimowski tranche avec celle de Bresson qui était nettement plus austère et dénuée de tout critère esthétique.
Dommage, j’ai été capté durant une bonne heure puis petit à petit le rythme manquait de souffle car « EO » ne tient pas dans la durée, selon moi.
En décentrant le point de vue de l'humain à l'animal et en filmant à hauteur d'âne, Skolimowski invente un nouveau langage cinématographique mâtiné de psychédélisme à la beauté stupéfiante. Au fil de ses pérégrinations, l'âne Eo contemple le vivant qui l'entoure, et observe les hommes - certains bons, d'autres pas - et leurs rituels étranges et souvent destructeurs. Pour Skolimowski, pas de doute, les animaux ont une âme, des sentiments, peut-être même un libre-arbitre, et posent un regard plein de jugement sur notre façon de les exploiter - les références récurrentes à la religion n'étant certainement pas innocentes. Le plaidoyer est aussi édifiant qu'inventif ; Eo ménage ainsi certaines des plus belles scènes et idées de réalisation vues au cinéma ces dernières années.
J'aurais aimé mettre une bonne note car le film est émouvant mais on s'ennuie beaucoup trop. Bonne idée mais beaucoup trop long ou mal rythmé, mal ficelé... Au delà de l'ennui le film peut également affecter sérieusement votre enthouisiasme car c'est quand même très sombre (réaliste)
Un film intimiste et poétique filmé à hauteur d'âne. Surprenant, même si cet éloge de la simplicité s'encombre d'effets inutiles et que le film devient rapidement redondant. Et puis les critiques se sont un peu enflammées : c'est juste le voyage d'un âne...
Conseiller de ne pas mettre aux yeux des enfants après une bande annonce qui est trompeur, sinon, mon regard d'adulte à trouvé ce film plutôt pas mal ! Jerry Skolimowski ne travaillé pas chez Disney et nous le montre avec un long métrage auquel on suit le regard, les mouvements d'un âne venant du monde du cirque avec une maîtresse attendrissante envers l'animal mais les chemins doivent se séparer. 'EO" fera un long voyage, passant par exemple sur un match de foot amateurs l'emmenant jusqu'à la troisième mi-temps arrosé, allant jusqu'à chercher sa maîtresse dans ses visions d'animal. Un long métrage un peu violent comme le chauffeur routier se faisant zigouiller par la gorge. Jerzy Skolimowski filmé souvent la mélancolie et le ressenti de l'âne qu'il réussit à y transmettre à l'écran. Après, on aime ou pas, ce n'est pas du sentimentalisme dégoulinant. A noter, Isabelle Huppert a un petit rôle de passage.
Remake moderne de Au hasard Balthazar de Bresson (forcément plus de 50 ans après...). Le film est clairement engagé pour dénoncer la cruauté envers les animaux. On suite ici les déambulations d'un âne parvenu à s'échapper d'un cirque (enfin il a un peu été laissé de côté). Très peu de dialogue, l'accent est mis sur le ressenti de l'animal ou plutôt l'incompréhension, il n'en voudra jamais aux humains et se contente de .... suivre sa route sans vraiment comprendre ce qui lui arrive. On déplorera quelques passages creux ou le manque de liens entre certaines scènes.