Votre avis sur Le Dossier Maldoror ?
3,5
Publiée le 16 novembre 2024
Le malaise est une constante des films de Fabrice du Welz et il atteint une sorte d'acmé dans Le dossier Maldoror (qu'en aurait pensé Lautréamont ?) qui évoque de manière très peu confortable spoiler: une affaire qui a traumatisé la Belgique : l'affaire Dutroux, pour ne pas la nommer.
Le film n'est pas centré sur la personnalité du monstre mais sur celui d'un policier (fictif) qui représente une sorte de conscience de même que le fantasme d'un homme qui avait tout compris avant tout le monde.et devient justicier solitaire. L’ambiguïté du métrage vient du mélange du faux et de l'avéré, dans un maelström de scènes, certaines à la limite du crapoteux, qui montrent la virtuosité du cinéaste mais aussi un certain goût pour une forme de perversité dont on est en droit de se demander quelles sont les véritables visées. L'une d'entre elles, évidente, est de faire état de la concurrence entre les trois corps policiers qui ont participé, peu ou prou, à l'enquête, tout en la ralentissant. Au-delà de l'affaire elle-même et de ses mises en cause jusqu'à des individus haut placés, le film s'intéresse particulièrement au caractère obsessionnel qu'il peut revêtir, dans le cas d'un flic intègre mais capable de passer outre les limites de sa fonction. Dans ce rôle; Anthony Bajon est époustouflant, phagocytant le film et laissant des miettes à des acteurs sous-employés et parfois moyennement crédibles dans leurs personnages, à l'instar de Sergi Lopez, Laurent Lucas ou Béatrice Dalle. Reste au final une œuvre puissante, trouble et équivoque, au sein d'une histoire bien glauque.
3,5
Publiée le 22 janvier 2025
Très fortement inspiré de l'affaire Dutroux, « Le Dossier Maldoror » se révèle être une enquête policière assez prenante malgré quelques lenteurs. Anthony Bajon convainc fortement en jeune policier dont l'affaire va devenir obsessionnelle. Certaines scènes sont assez violentes, c'est sombre mais toujours haletant. Le film aurait pu être raccourci, notamment concernant des scènes de vie privée un peu trop longues à mon goût. Un thriller dur mais efficace.

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2,5
Publiée le 22 janvier 2025
Une enquête sur la disparition d'enfants et les embrouilles des différents corps de police. Une intrigue intéressante mais malheureusement terriblement confuse. On ne sait plus trier les méchants, on peine à comprendre, on s'enlise dans les détours de l'enquête. Le jeune et bon gendarme est excellent mais pourquoi diable autant s'attarder sur son mariage ( bien fait mais interminable) et que vient faire Béatrice Dalle, la mère, là-dedans ? Il y a aussi une juge d'instruction qui apparemment instruit mal ou refuse d'instruire, des officiers véreux, des protections "venues de haut" mais tout cela terriblement emberlificoté. Le brave gendarme fait ce qu'il peut contre l'avis de ses supérieurs. Il fréquente des lieux inquiétants, manque de se faire dévorer par des porcs, récupère des preuves qu'il pose chez sa mère, se laisse emporter par la rage ... quel tourbillon ! Au secours on a perdu le fil ! Il aurait fallu considérablement alléger et éclairer le spectateur plutôt que de le laisser dans le coltard. Bien réalisé quand même et pas ennuyeux mais craignez quand même les maux de tête.
1,5
Publiée le 19 janvier 2025
Ce film interminable est incapable d'assumer le sordide de l'affaire ou d'aborder la complexité politique. Il en résulte une ribambelle de personnages sans intérêt et une intrigue grotesque. Mieux vaut revoir les documentaires de Karl Zéro.
1,5
Publiée le 22 janvier 2025
Dès le générique, insupportable au niveau sonore, j'ai compris que ce film ne me plairait pas. L'histoire est confuse, la réalisation est brouillonne avec des longueurs (en particulier les festivités du mariage au début). Personnellement, je n'ai pas accroché une seconde au personnage de cet inspecteur au visage juvénile. Deux personnes sont parties à la moitié du film ☹️.
2,0
Publiée le 18 janvier 2025
Deux jeunes filles ont disparu en Belgique en 1995. La police, déchirée par des rivalités intestines, ne parvient pas à les retrouver. L’affaire hante Paul Chartier (Anthony Bajon), un jeune gendarme obsessionnel. Son supérieur (Laurent Lucas) le charge de surveiller Marcel Dedieu (Sergi Lopez), un criminel récidiviste en liberté conditionnelle. Très vite, Chartier est convaincu que Dedieu séquestre les jeunes filles.

L’affaire Dutroux avait traumatisé la Belgique dans les années 90. Bizarrement, le cinéma ne s’en est pas saisi, sinon à ma connaissance dans un film belge de 1998, Pure Fiction, passé inaperçu. Cinéaste confirmé ("Inexorable", "Adoration", "Message from the King", "Calvaire", "Vinyan"), Fabrice Du Welz s’est colleté avec ce drame qui hante l’imaginaire collectif des deux côtés du Quiévrain depuis bientôt trente ans.

Il s’en est donné les moyens dans un film qui dure plus de deux heures trente et qui convoque le ban et l’arrière-ban : Anthony Bajon qui décidément s’impose comme l’un des espoirs masculins les plus prometteurs de la décennie, Alba Gaïa Bellugi, à laquelle on souhaite de s’affranchir de l’encombrante célébrité de sa sœur, Alexis Manenti, décidément cantonné dans les rôles de flics, Laurent Lucas, l’oeil borgne caché sous un bandeau et le visage mangé par une monstrueuse cicatrice, mais aussi Béatrice Dalle en mère alcoolo et repentante, Mélanie Doutey en procureure dépassée, Jackie Berroyer en pervers pépère ou encore Lubna Azabal impériale dans le rôle d’une cheffe de gang.

Le résultat n’est qu’à moitié convaincant. N’est pas David Fincher qui veut. "Le Dossier Maldoror" louche du côté de "Zodiac" mais ne lui arrive pas à la cheville. Le suspens est tué dans l’oeuf dès lors qu’on comprend sans doute possible la culpabilité de Dedieu. Reste l’entêtement obsessionnel de Chartier, ce jeune gendarme aux lourds antécédents familiaux, fiévreusement interprété par Anthony Bajon qui porte le film tout seul sur ses épaules. Il y a dans cet acteur au physique massif quelque chose de Gabin ou de Ventura en plus jeune, en moins sage, en plus éruptif.
2,5
Publiée le 19 janvier 2025
Référencé drame, policier, thriller. Ce qui fait beaucoup. Et dans le détail du scénario, trois entrées : un contexte familial (celui du jeune gendarme enquêteur), des faits divers (disparitions), une théorie ou démonstration du complot. Chaque thème aurait pu justifier un scénario ! Comme ici tout cela est mélangé et emberlificoté ça justifie 155 minutes ce qui est long. Trop long car il aurait pu en être retiré, mais à condition de choisir un registre principal et de s’y tenir, à la rigueur deux (suggestion : policier et thriller). Côté mise en scène, beaucoup de lieux glauques : des friches industrielles moches au possible, un habitat qui signe la misère sociale. Et puis une météo pluvieuse au rendez-vous qui ajoute de la boue, du crachin, de la grisaille. Et comme de nombreuses scènes sont nocturnes, vous n’y voyez pas toujours grand-chose ! A la longue (et puisque c’est long), c’est lassant. Le fil conducteur est par ailleurs assez confus. Tout de suite on est dans l’ambiance d’une affaire criminelle tristement connue. Mais comme ce n’est pas le sujet, mais un autre (de fiction), ça n’aide pas à se raccrocher.
2,5
Publiée le 20 janvier 2025
C n’est si sombre que le film - malgré ses efforts et sa qualité de tension-, n’éclaire rien de l’affaire dont il s’inspire, et que ses personnages secondaires., plutôt abscons, finissent d’obscurcir.
4,0
Publiée le 17 janvier 2025
Inspiré de l'affaire Dutroux, " le dossier Maldoror" est aussi ( et finalement surtout) le portrait d'un homme entré dans la gendarmerie dans un geste existentiel : quitter un entourage familial délinquant pour se placer du côté du Bien et de la Justice.

Le nom de l'opération choisie par un supérieur dont le visage illustre son âme à double face, "Maldoror " ( tiré du recueil poétique du XIX ème siècle de Lautréamont), personnage mauvais, nihiliste, préfigure l'affrontement auquel sera confronté le personnage principal.

Encore plus intense et risqué que de s'affranchir de tropismes familiaux délétères, ce gendarme, tout en étant affaibli car pris au piège de ses conflits intérieurs, sera confronté aux tréfonds de la bassesse humaine et sociale.

On a l'impression d'être en présence d'un film qui mêle cinéma social des frères Dardenne et cinéma de dénonciation des rouages nauséabonds d'institutions prétendument vertueuses à la " Serpico" de Sydney Pollack.

Apparemment le cinéaste belge auteur de ce titre, n'a jusqu'à lors cumulé que des échecs au box office. Il y a fort à parier que ce ne sera pas le cas avec " le dossier Maldoror" ; en tout cas ( à mes yeux) c'est une vraie réussite.
3,5
Publiée le 20 janvier 2025
Un film très souvent caméra sur épaule, avec gros plans afin d'être plus immersif. En contre-point, quelques plans d'ensemble qui évoquent une Belgique économiquement sinistrée. L'atmosphère de l'affaire Dutroux qui inspire le scénario est bien rendue. Le personnage principal, futur père, se sent viscéralement concerné par les disparitions de jeunes et bouscule les procédures en même temps qu'il risque sa vie dans son enquête. J'ai aimé.
4,5
Publiée le 11 janvier 2025
Vu en avant-première à l'UGC ciné Cité de Lille en présence du réalisateur Fabrice Du Welz.
Belgique 1995. la disparition inquiétante de deux jeunes filles bouleverse la population et déclenche une frénésie médiatique sans précédent. Paul Chartier,jeune gendarme idéaliste, rejoint l'opération secrète "Maldoror" dédiée à la surveillance d'un suspect récidiviste. Confronté aux dysfonctionnement du système policier ,il se lance seul dans une chasse à l'homme qui le fera sombrer dans l'obsession.
Une claque cinématographique !! Un film coup de poing qui nous met KO et dont on à du mal à se remettre longtemps après le visionnage.
Le climat sombre et pluvieux d'une Belgique face à ses démons,des plans mal cadrés et flous qui s'ajoutent à cette enquête inspirée de l'affaire Dutroux nous fait froid dans le dos .
Anthony Bajon nous livre une prestation magistrale dans le rôle du gendarme Paul Chartier (René Michaux dans la vraie affaire Dutroux) dont l'enquête virera à l'obsession au point de sacrifier sa vie personnelle.
Alexis Manenti est également exceptionnel dans un rôle du gendarme Luis Catano (Aimé Bille dans la vraie affaire Dutroux).
Ce film nous montre aussi la déficience profonde des systèmes judiciaires et policiers belges (perquisitions bâclées, mauvaise exploitation des données qui auraient pû sauver le vie des victimes.
Certains trouveront le film un peu trop long car détaillé avec une précision chirurgicale...
Fabrice Du Welz sait aussi jongler avec instant de bonheur (certains spectateurs peuvent également trouver la scène du mariage un peu longue et sans réel intérêt à l'histoire) avant de rentrer au cœur des ténèbres les plus sombres et malsaines.
Un film dans la lignée de Seven, Zodiac et La Proie.
Une mention spéciale pour les seconds rôles de Laurent Lucas mais surtout Sergi Lopez et Jackie Berroyer terrifiants à souhait.
Certaines scènes de sexe film sont à la limite du soutenable donc réservé à un public averti !!!!
À souligner également la bande son qui n'est pas sans rappeler le grand Ennio Morricone .
Un grand film d'utilité publique dont vous ne sortirez pas indemne !!!
1,5
Publiée le 22 janvier 2025
Un acteur principal qui a l'air concerné et une première moitié de métrage plutôt posée et prenante, malheureusement Fabrice Du Welz saborde ensuite le sérieux de son entreprise par une mise en scène aux effets pachydermiques (arrêts sur image, utilisation pompière de la musique, visuel vhs) et une écriture grossière voire risible des situations et personnages: le simili Marc Dutroux - un Sergi Lopez cabotin- , chantant et ordonnant à une gamine de spoiler: sucer le pied d'un cadavre
, le supérieur caricatural joué par Laurent Lucas, une attaque animale confuse pas indigne du très Z "Hannibal" de Ridley Scott, un final gênant spoiler: fleurant bon la loi du talion des bronsonneries de la Cannon.
On en ressort navré, dommage car la gravité du sujet aurait mérité beaucoup plus de finesse dans son traitement, ici on est plus proche des errances de Joel Schumacher avec Nicolas Cage ou d'un Yves Boisset dans ses mauvais jours, que de la pertinence, de la réflexion d'un Richard Fleischer quand il adaptait les faits divers tragiques et leurs tueurs en série.
4,0
Publiée le 22 janvier 2025
Des hauts (Calvaire, Alléluia, Inexorable) et des bas (Vinyan, Adoration) pour moi dans la filmographie éclectique du belge Fabrice du Welz. Il change une nouvelle fois de genre et de thématique. Il s’inspire cette fois (librement) de l’affaire Dutroux qui a choqué la Belgique dans les années 90. Le tout est solidement écrit et mis en scène. On ne s’ennuie pas malgré les 2h35. Quelques petites longueurs cependant. La scène du mariage est bien trop longue et ne sert pas à grand chose. Et la fin n’en finit pas d’en finir. Malgré tout cela, le sentiment d’ensemble est plutôt positif. Le casting est cinq étoiles. Anthony Bajon trouve là sans doute son meilleur rôle. Il est formidable en gendarme qui ne veut rien lâcher quitte à tout perdre. Il est parfaitement secondé par une belle brochette de seconds rôles : Alexis Manenti, Sergi Lopez, Laurent Lucas, Alba Gaia Bellugi, Lubna Azabal, Jackie Berroyer entre autres. Tous ou presque déjà passés chez le réalisateur. Le tout mis bout à bout nous donne un polar sombre et glauque, aux nombreuses scènes difficiles, qui ne laisse pas indifférent. On y pense encore longtemps après l’avoir vu. Un très bon Fabrice du Welz donc…
4,5
Publiée le 20 janvier 2025
"Le dossier Maldoror" de Fabrice Du Welz est un chef-d'œuvre de thriller policier, inspiré librement par l'infâme "affaire Dutroux" qui a profondément marqué la société belge. Ce film captivant excelle grâce à une mise en scène absolument incroyable, réussissant à maintenir une tension palpable qui s'intensifie au fur et à mesure que le personnage principal bascule dans la folie.

Le scénario est magistralement construit, exploitant pleinement la dimension tragique de l'histoire tout en jetant une lumière crue sur les dysfonctionnements institutionnels qui ont permis ce drame. Chaque scène est imbibée d'une intensité qui tient le spectateur en haleine, invitant à une réflexion sur les mécanismes sociaux et judiciaires défaillants.

Dans son dernier tiers, Du Welz choisit de s'affranchir de la réalité pour plonger dans la pure fiction, transformant le film en un exutoire cathartique aux traumas du passé. Cette audacieuse transition narrative non seulement élargit le champ des possibles du récit, mais offre également une nouvelle forme de rédemption ou de justice symbolique aux événements tragiques.

En somme, "Le dossier Maldoror" est une œuvre saisissante qui parvient à être à la fois un témoignage poignant de faits réels et une exploration fictive libératrice. Fabrice Du Welz livre ici un film remarquable, à la fois viscéral et émouvant, qui restera gravé dans les mémoires.
4,5
Publiée le 22 janvier 2025
Avec "Le Dossier Maldoror", préparez-vous à un thriller glaçant de 2h35 autour de l'histoire de l'un des plus gros criminels de l'histoire de la Belgique. Direction les années 90, avec Anthony Bajon dans le rôle d'un gendarme obsédé par une affaire d'enlèvements d'enfants et de suspicion de réseau pédocriminels. Confronté aux dysfonctionnements du système policier, il se lance seul dans une chasse à l’homme qui le met en danger et fragilise considérablement sa vie de famille. Pour information, la première partie semble fidèle aux événements, tandis que la seconde partie est fictionnelle. Un film brutal et viscéral qui vous prend aux trips et les serrent à chacune des révélations.
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