Les Inconnus vs le Splendid
2ème film pour Julien Hervé après le médiocre Doudou de 2017. A part ça, ce cinéaste de seconde – voire troisième – zone est surtout connu pour ses scénarios des Tuches et du très moyen Astérix et l’empire du milieu. Quel palmarès ! Sur le point de se marier, Alice et François décident de réunir leurs deux familles. Pour l’occasion, ils réservent à leurs parents un cadeau original : des tests ADN pour que chacun puisse découvrir les origines de ses ancêtres. Mais la surprise va virer au fiasco quand les Bouvier-Sauvage, grande famille aristocrate, et les Martin, beaucoup plus modestes, découvrent les résultats, pour le moins… inattendus ! 91 minutes qui prouvent que réunir deux des locomotives du « rire » français ne suffit pas à faire une bonne comédie. Et même quand on tient une bonne idée de scénario, ça ne suffit pas non plus, car il faut savoir la mener jusqu’au bout… et là, en l’occurrence, patatras !
Oui, au départ, le prétexte des tests ADN, très en vogues actuellement, se révèle un bon déclencheur de comédie. Vous n’êtes pas ce que vous croyez être. Voilà le ressort (?) psychologique (??) de ce grand moment de… beaufitude. Dialogues très ras des pâquerettes, situations convenues, rebondissements attendus, mise en scène inexistante, et surjeu permanent de la troupe. La 1ère moitié fait dans le théâtre filmé. Honnêtement c’est pas mal, car, l’obligation d’avoir tout son petit monde en permanence à l’écran, a contraint à resserrer un peu l’écriture et le rythme. – sans donner dans le génie, entendons-nous bien -. Mais, quand les couples se dispersent, ça devient ni plus ni moins qu’une succession de sketches à la limite du supportable. A vouloir surfer sur la vague de succès des Qu’est-ce qu’on a fait au bon Dieu ?, on ne fait pas mieux et on se contente de recycler les vieilles recettes du rire bas du front. Ici, on évite de parler des vrais sujets du racisme et, lâcheté suprême, ce sont les portugais, les allemands et les indiens d’Amérique qui en font les frais ensevelis sous un tsunami de poncifs, de truismes et autres clichés d’une vulgarité incommensurable. Invraisemblable de bout en bout, insupportable à bien des égards… et pourtant on se surprend parfois à rire, un peu honteux, du fait du choc entre les deux figures du Splendid et des Inconnus qui ont contribué aux plus belles pages du cinéma comique label France… C’était il y a 30 ou 40 ans… - Gros soupir ! -.
Je parlais plus haut des deux « locomotives » ultra bankables réunies pour la circonstance, vous le savez, il s’agit de Christian Clavier et Didier Bourdon. Chacun fait son numéro habituel. L’un de grand bourgeois prétentieux et insupportable. L’autre, de beauf professionnel franchouillard tout aussi insupportable. Les pièces rapportées, Marianne Denicourt, Sylvie Testud, Julien Pestel, Chloé Coulloud, émargent aux Chargeurs Réunis et en font donc des tonnes sans parvenir à rivaliser avec les deux stars. Pour l’occasion, on a même ressorti de la naphtaline, Patrick Préjean – 79 ans -, c’est vous dire… Voilà, tout est dit, une grosse comédie française qui tourne mal par faute de talent du réalisateur et du scénariste… Julien Hervé, cumulard et récidiviste.