Comédie noire, coécrite et réalisée par Jonathan Barré, Bonne Conduite est un long-métrage franchement moyen. L'histoire nous fait suivre Pauline, une formatrice en sécurité routière le jour, mais qui à la nuit tombée traque les chauffards et les tues en les envoyant dans le décor à l'aide de son bolide. Ce scénario, d'environ une heure et demie, se laisse regarder mais aurait pu être bien meilleur. On assiste pendant toute cette durée à une intrigue mettant en parallèle les mises à mort routières et une enquête policière, traitant d'un thème intéressant, tout en le détournant, mais qui peine à être captivante à cause d'un manque d'ambiance et de rythme global. Pourtant, il tente de créer une atmosphère, mais celle-ci ne convainc pas. Le problème majeur du film provient de son ton se voulant décalé, ayant le popotin entre deux chaise, en étant ni sérieux, ni marrant. En effet, cette comédie n'arrache que très peu de sourires et se rate totalement à ce niveau là. Ce n'est pas drôle, malgré un humour sordide propice aux rires. La faute à des personnages très clichés, interprétés par des comédiens convaincants mais sans fulgurance dans leurs jeux. La distribution comporte entre autre Laure Calamy, David Marsais, Grégoire Ludig, Thomas VDB, Sixtine Aupetit et Tchéky Karyo. Malheureusement, seul le duo du Palmashow parvient à nous distraire. Les autres rôles font pales figures à côté d'eux concernant l'aspect comique. Tous ces individus entretiennent des relations basées sur l'absurdité, qui ne fonctionnent pas vraiment. Cela est notamment dû aux dialogues peu inspirés sortant de leurs bouches. Là ou le long-métrage se rattrape, c'est sur sa forme. La réalisation de Jonathan Barré s'avère de bonne facture. Sa mise en scène joue plutôt bien avec son sujet. De plus, la photographie s'avère travaillée et offre quelques plans appréciables, en particulier de beaux paysages de la Bretagne, lieu de naissance du cinéaste, où se déroule l'action. Ce visuel honorable est accompagné de bout en bout par une b.o. très présente signée Charles Ludig. Ses compositions à majorité électro collent bien à l'ambiance et aux images. Cette leçon de morale extrême s'achève sur une fin acceptable, venant mettre un terme à Bonne Conduite, qui, en conclusion, est un film loin d'être indispensable et vite oubliable, méritant la moyenne surtout pour son esthétisme.