On y parle de difficulté de l’Europe à être un continent uni par des valeurs communes, mais aussi en symétrie, de cette relation mère/fils si âpre. Avec cette affirmation en ellipse, que communément, tout est toujours la faute de la mère, comme tout est toujours la faute à l’Europe… C’est un film subtil sur les contradictions et les impossibles.
Au-delà des dérives continentales, entre misère humanitaire d’une partie du globe et l’immorale impudeur des dirigeants européens, c’est constamment en parallèle la dérive du lien mère/fils, qui s’est délité au point de l’abandon, par notamment un choix de vie, un choix de femme, celui de partir avec une autre. C’est toute la question de la liberté, notamment celle de l’émancipation féminine, de l’envie de vivre autrement que dans l’assignation du statut maternel. Si les dialogues font très souvent mouches, les situations burlesques s’enchaînent dans un rythme pour le moins déconcertant.
Pour autant, dans son rythme de comédie très à l’Italienne, La dérive des continents (au sud) se manifeste par une prise de risque qu’il convient de saluer dans cet audacieux mélange des genres, ponctuées d’étrangetés souvent bien sidérantes. Isabelle Carré est impériale, comme toujours. Ce rôle de femme forte qui justement étale ses fragilités comme qui rigole, lui va à ravir. Elle sublime tout ce qui passe dès qu’elle est à l’écran. Autant drôle que très touchante, sa palette est interminable. Elle porte le film avec passion et engagement, c’est un plaisir de chaque instant, un total régal.
Au final, La dérive des continents (au sud) aurait pu continuer son mouvement vers encore davantage de subversif, mais clairement c’est une œuvre particulièrement originale, qui se regarde avec curiosité et plaisir.
En 2013, j’avais adoré la comédie politique du suisse Lionel Baier, Les Grandes ondes (à l’ouest). Cette fois, on ne sait pas grand-chose sur cette comédie dramatique sinon qu’il a été présenté à la Quinzaine des Réalisateurs au Festival de Cannes 2022. Nathalie Adler est en mission pour l’Union Européenne en Sicile. Elle est notamment chargée d’organiser la prochaine visite de Macron et Merkel dans un camp de migrants. Présence à haute valeur symbolique, afin de montrer que tout est sous contrôle. Mais qui a encore envie de croire en cette famille européenne au bord de la crise de nerfs ? Sans doute pas Albert, le fils de Nathalie, militant engagé auprès d’une ONG, qui débarque sans prévenir alors qu'il a coupé les ponts avec elle depuis des années. Leurs retrouvailles vont être plus détonantes que ce voyage diplomatique… 90 minutes qui laissent un sentiment étrange d’inabouti. Beaucoup de bonnes intentions, mais le film se perd entre deux histoires très différentes sans jamais choisir. Le spectateur se perd aussi. Autant le volet politique s’annonce passionnant voir subversif, autant le volet drame familial s’étire en longueur. Fustiger l’Union européenne incapable de faire face aux tragédies humaines sur son propre sol est un objectif louable voire utile. Traiter le sort réserver aux migrants sur le sol italien – le film est tourné en Sicile, à l’époque de Salvani -, sous l’angle de la satire voire du burlesque est un pari osé mais, en l’occurrence, gagnant. Hélas, le mélo familial prend trop rapidement le pas sur le pamphlet politique. La comédie de mœurs n’étant pas vraiment palpitante, même mêlée d’absurde et d’étrange, un petit goût d’ennui s’empare du spectateur et c’est bien dommage car le casting est épatant. Le scénario s’interroge sur l’engagement, qu’il soit politique ou personnel. Bravo ! Mais deux films en un… il y en a forcément un de trop. Isabelle Carré est une merveilleuse actrice, d’une justesse et d’une sobriété jamais prises en défaut. Le jeune Théodore Pellerin lui donne la réplique ainsi que l’impeccable Ursina Lardi. Citons encore Ivan Georgiev, Tom Villa et Adama Diop. Tout serait bien, si ce drame des sentiments égarés n’était pas mélangé à ma satire politique. On aurait aimé s’intéresser au deux, en fin de compte, on n’y arrive pas. Qui trop embrasse mal étreint…
Ou encore un film qui montre qu'Isabelle Carré sait bien les choisir. Elle y est encore radieuse, drôle parfois aussi et émouvante. Pendant un (bon) moment du film, je savais que j'avais déjà vu Theodore Pellerin mais après vérification c'était dans Juste la fin du monde. Bilingue qui tombe à pic pour ce film. Il a aussi des répliques drôles et qui font mouche. Mais j'ai été aussi surprise par le rôle de Tom Villa . (Je n'aime pas quand on ne parle pas des seconds rôles lol). Très crédible dans ce rôle de pseudo conseiller. Et les meilleurs répliques ne sont pas que dans la bande annonce. Un joli comique de situation m'a fait bien rire. Très fort de se rappeler avec humour de quelque chose qui nous fut désagréable. Certaines prises d'image pour des scènes sont bien réussies.
Isabelle Carré fait à nouveau mouche dans cette comédie, mini tragédie familiale. On prend un malin plaisir à voir s'organiser la Grande réception, tout comme le rabibochage familial. Les dialogues sont majoritairement savoureux. Le canadien Théodore Pellerin est parfait pour donner la réplique, parfait bilinguisme. J'avais déjà beaucoup aimé "Les grandes ondes".
Sur des thèmes ultra vus et revus (conflit parental, crise des migrants), le film distille une fantaisie inattendue et gère avec brio le rythme assez enlevé des séquences. Une vraie bonne surprise.
Le film est en prise directe avec l’actualité, racontant la rencontre impromptue entre Nathalie Adler (Isabelle CARRÉ), chargée par l’Union Européenne d’organiser en Sicile, à Catane, en mars 2020, la prochaine visite du président français Emmanuel Macron et de la chancelière allemande Angela Merkel, dans un camp de migrants, et son fils, Albert, 21 ans, militant de l’O.N.G. World Citizen et avec qui, elle n’a plus de contact depuis son divorce il y a 9 ans. Malgré de bonnes idées (épinglant les cadres européens privilégiant les images et la communication et le cynisme des dirigeants), le film est brouillon et court après 2 lièvres à la fois (la question migratoire et les relations mère-fils) ; il a même du mal à conclure spoiler: et a recours à la chute d’une météorite (sic) qui détruit le véhicule de Natalie et Albert près de Gibellina (province de Trapani) [village qui fut détruit par un séisme en 1968 et où a été édifiée une œuvre monumentale Grande Cretto par Alberto Burri en 1989, labyrinthe de ciment en hommage aux 370 victimes] pour un happy end convenu. Le sujet des migrants a déjà été traité plusieurs fois au cinéma (fictions et documentaires) et aurait pu faire l’objet d’une comédie en court métrage. Quant à la relation mère-fils, elle manque d’originalité et abonde de clichés (spoiler: rapport à la judéité du fils qui est odieux envers sa mère lesbienne ).
Je suis d'accord avec une majorité des critiques: ça démarre fort et promet beaucoup et puis au fil du temps, on ne sait plus trop quel chemin suivre.
C'est dommage, il y a quelques bons passages, des moments drôles, des scènes grinçantes, mais c'est insuffisant et cela laisse une impression de gâchis.
Reste que le film se laisse regarder et on passe malgré tout un bon moment.
Eh bien, vraiment très agréable. J'ai été agréablement surpris.e par ce film. Je pensais être parti.e pour aller voir quelque chose de sérieux et de diplomatique mais alors pas du tout. Au contraire, un très beau mélange de joie,de sérieux, d'action et d'humour. À aller voir!
Film irréaliste qui ne reflète absolument pas les conditions de vie sur les camps de migrants. Le film parle très peu de ce sujet d'ailleurs. Certaines scènes sont tirées par les cheveux.
Critique comique plutôt réussie de l'UE. Excellente Interprétation d'Isabelle Carré d'une fonctionnaire UE avec sa sensibilité et ses problèmes personnels.
J'ai trouvé les critiques des spectateurs bien sévères ! On ne s'ennuie pas une seule seconde, on rit même si le propos peut sembler parfois caricatural. Le réalisateur mêle Europe/réfugiés/ et vie personnelle de l'héroïne de manière fluide. C'est un peu rapide mais pourquoi pas ! Les acteurs sont excellents. J'ai passé un bon moment .
Un sujet sensible traité avec réalisme et humour. L'Europe face à l'afflux de migrants cherchant l'Eldorado et les difficultés politiques et humanitaires que cela engendre. Sur cette toile de fond d'une actualité récurrente, les relations compliquées d'une mère et de son fils que la vie a éloignés. Isabelle Carré incarne majestueusement cette mère pleine de doutes et de culpabilité.
Très déçu par ce film qui n'apporte aucune information sur les camps de migrants actuels. Tout au long du film on assiste à un conflit ennuyeux entre mère et fils. Isabelle carré qui est pourtant une bonne actrice, parrain narcissique dans ce scénario qu'elle a mal choisi.
Huppert toujours en vérité dans son role....sans doute pas un film pour ado...ou ado pré mature . Film sensible sans temps mort sur la maternité et la filiation ;