Très certainement le meilleur film de Douglas Sirk. Tant pour sa mise en scène, certes académique, mais plutôt bien léchée, que pour son scénario, brillant, osé pour l'époque, inventif et surprenant. Une œuvre magnifique dans son intensité mélodramatique.
Un splendide mélodrame par LE maître du genre. Je n'ai hélàs pas assez vu de films de Douglas Sirk pour savoir si «Tout ce que le ciel permet» est sa meilleure oeuvre mais je pense pouvoir conclure en tous les cas qu'elle fait partie du meilleur de sa filmographie. L'histoire en elle-même est pourtant tout ce qui y a de conventionnelle mais la mise en scène extrement raffinée du cinéaste la transfigure grâce notamment à une utilisation très ingénieuse des teintes hivernales et automnales de la superbe photographie en Technicolor de Russell Metty. Jane Wyman et Rock Hudson, qui n'a jamais été aussi bien dirigé, quand à eux sont magnifiques. Un chef d'oeuvre.
Plus que sur les sentiments intérieurs, Tout ce que le ciel permet insiste sur le point de vue que la société porte à l'amour des deux héros. Pour Cary, toute la question est de savoir si elle doit ou non quitter le cocon protecteur de sa vie monotone mais bien réglée pour affronter la violence soudaine - la violence est soudaine, par définition - des habitants de sa bourgade, ainsi que celle de ses enfants. Par la même occasion, Sirk nous parle de la difficulté de faire des choix, avec ce personnage finalement sartrien qu'est Ron Kirby, le jardinier jouer par Rock Hudson : nous ne sommes que la somme de nos actes, il faut alors assumer nos décisions et les prendres seuls, "en homme". Tout ce que le ciel permet livre aussi un magnifique portrait de femme, une femme arrivée à l'âge de changer de vie, tiraillée entre son amant et ses enfants pas encore complètement adultes ni indépendants. Très ancrée dans ses valeurs par simple habitude, respectueuse d'une certaine morale et de la mémoire de son mari, elle est à la fois effrayée de quitter ce carcan et angoissée de rater l'amour de sa vie, et de finir par la même occasion vieille fille cloîtrée dans sa maison, s'ennuyant devant son poste de télévision. Sirk dénoue le dilemme par un évenement extérieur, un aléas du quotidien, ce qu'il faisait déjà dès La fille du marais, son deuxième long-métrage de 1935 et dans lequel un meurtre commis par un inconnu venait élucider le triangle amoureux. On ne peut oublier de mentionner que, pour mettre en scène ces turpitudes amoureuses, Sirk réalise un travail d'esthète impressionant, que ce soit par le choix des cadres et des décors, des déplacements des personnages, et, évidemment, le travail sur les couleurs. Rock Hudson nous est très sympathique, mais Jane Wyman sidérante le surpasse et lui vole presque la vedette - ce qui n'empêche le duo d'offrir une symbiose parfaite. Le tout porté par un thème musical parfaitement mélancolique (...) Chef d'oeuvre.
Un chef d'oeuvre de Douglas Sirk de plus! Ici, une comédie intimiste d'une simplicité absolue et diablement subtile en fait, avec la dose de mélo nécessaire. J'avoue ma faiblesse pour l'extraordinaire scène où le fils offre à sa mère - qui n'en voulait pas.. - une télé pour la récompenser d'avoir renoncé à son amour !! On n'a rien dit de plus méchant sur la télé.. La scène finale est d'une beauté sidérante.
Tout ce que le ciel permet, Tout ce que le cinéma permet, des envolée lyriques, un déluge de délires chromatiques, une histoire qui frise avec le tragique, des larmes qui coulent à flot et une vision de la société occiedentale bien pensante cruel d'autant plus qu'elle est montrée dans son plus simple aspect. L'histoire : elle aime Rock (star fabriqué homosexuel qui plaisait aux femmes, tu m'étonne qu'elle carrure, attention bon acteur tout de même, je trouve) mais ce dernier est un reclus de la société, il est pauvre et fut le jardinier de l'amoureuse. Inutile de dire qu'une union la tiendra à l'écart d'une société à laquelle elle tient, pire encore, ses enfants la menace de la quitter. Simpliste et déjà vu certe mais c'est Douglas Sirk qui s'y colle alors sortez les mouchoirs. Premier argument, l'utilisation de la couleur comme artifice totale et assumé mais qui étrangement sert mieux à retranscrire les sentiments des personnages. Pas de psychologie, que du ressentie, le jeu des lumieres et des couleurs servent mieux une approche purement émotionnel que psychologique (voir plutôt le cinéma des 70, Le Laureat par exemple). Je commence à être un mordus du cinéma de Sirk, un plaisir pour les yeux et d'une subilité redoutable.
Le meilleur du roi du mélodrame à savoir douglas sirk. Ecrit sur du vent ou mirage de la vie ne parviendront jamais à atteindre un tel degré de lyrisme malgré leurs qualités indéniables.
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4,0
Publiée le 17 janvier 2008
Douglas Sirk rèalise un film lyrique,une chronique intimiste au merveilleux technicolor!L'histoire est toute simple mais le film est très fort!Cette bourgeoise et ce jardinier qui n'ont rien en commun et que tout oppose est superbement interprètè par Jane Wyman et Rock Hudson qui se retrouveront la même annèe dans le sublime film "Le secret magnifique" toujours dirigè par Douglas Sirk!Un mèlo flamboyant ou plane les mesquineries,les conventions,la solitude mais ou,l'amour est plus fort que tout!Un très grand film...
un film lyrique et magnifique, une grande finesse de touche, la cruauté de l'opinion publique, la force des sentiments, l'amertume du renonceemnt : tout est en place pour toucher le spectateur en plein coeur. A ne pas manquer, le couple d'acteurs est magnifique.
Deux acteurs merveilleux pour un film d'amour ou la morale serait : "Ne laissez personne d'autre décider à votre place". La magie du cinéma hollywodien de ces années là!