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Yves G.
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3,0
Publiée le 4 juin 2019
Carey Scott (Jane Wyman) est une jeune veuve que l'héritage confortable de son mari tient à l'abri du besoin. Ses deux enfants ont quitté la maison familiale pour poursuivre leurs études à New York : Ned fait du droit, Kay des sciences humaines. La petite ville cossue de Nouvelle-Angleterre où Carey habite est volontiers portée aux ragots. Elle pousse Carey à se remarier avec un veuf qui lui ressemble. Mais le cœur de Carey va s'enflammer pour Ron Kirby, son jardinier, qui vit dans la campagne sans se mêler des affaires des hommes. Leur couple se heurte vite à la réprobation générale.
Ce film tourné en 1955 met en scène une héroïne très moderne. Cette cougar avant l'heure défie les conventions de la société pour l'amour d'un homme plus jeune qu'elle, issu d'une autre classe sociale. Il y a quelque chose de "L'Amant de Lady Chatterley", l'érotisme en moins, dans "Tout ce que le ciel permet". L'effet en est un peu édulcoré par le choix de Rock Hudson pour interpréter le rôle du séduisant jardinier. Séduisant, Rock Hudson l'est assurément. Mais il est trop vieux pour le rôle - ou Jane Wyman trop jeune pour le sien. Et le spectateur aujourd'hui connaît son orientation sexuelle qui rend les baisers échangés moins crédibles.
"Tout ce que le ciel permet" est un des films les plus connus de Douglas Sirk, le réalisateur de "Écrit sur du vent" et "Le Temps d'aimer et le Temps de mourir". On y retrouve les principales caractéristiques de ses grands mélodrames : la dénonciation du conformisme et de la bienpensance, un romantisme assumé - qui lui font parfois dangereusement tangenter le roman-photo - des couleurs chaudes, saturées, la symbolique des décors (escaliers, fenêtres)...
À sa sortie, "Tout ce que le ciel permet" avait fait un flop. Puis Douglas Sirk a été redécouvert. Aujourd'hui, ses films produisent un effet ambigu : ils sont si démodés qu'ils en deviennent intemporels.
Belle histoire d'amour entre deux personnes de différentes classes sociales. Les rumeurs perturbent leur liaison et pose la question de l'Amour malgré des différences. Beau film avec une belle réalisation, un beau mélodrame à voir pour toujours croire en l'Amour.
J'ai pris un certain plaisir à revoir ce long métrage de Douglas Sirk qui possède une photographie en Technicolor magnifique, ainsi qu'une histoire particulièrement romantique. De plus, l'interprétation de l'ensemble du casting est vraiment très bonne, mention spéciale d'ailleurs à Jane Wyman qui s'avère bien attachante dans le rôle d'une riche veuve. Il s'agit donc d'un mélodrame qui se regarde avec beaucoup d'intérêt et qui s'impose comme l'une des plus belles oeuvres chez ce réalisateur.
Dans un décor rayonnant, l’univers de la mise en scène est radieux, ces acteurs jouent à merveille leurs rôles, toute façade parfaite contienne une contrariété. Un amour en douceur, avec délicatesse que tout oppose, l’âge les séparent et les enfants adultes universitaires aussi en mémoire fidèle à leur père subitement disparu, l’impossible dans cet idéal fondé socialement, le veuvage en est son symbole. Surmonter des obstacles dans les rapports relationnels au sein de son entourage, famille et ami hostile à l’union anticonformiste. Il manque plus qu’une touche mélancolique de maladie romantique pour être sublimée par la grâce. Les retrouvailles hivernales enneigées après tracas survient l’accident sans voix et bruit si loin pour se faire entendre du bonheur, une tournure dramatique qui prend son ampleur. L’inquiétude pour le jeune grand légume vert du jardin amoureux, plus de peur que de mal au réveil doux mielleux par l’amoureuse entreprenante mûre comme le fruit.
Film très beau, avec de très belles couleurs. Une belle histoire d'amour assez original pour l'époque dans le sens où elle est plus âgée que lui. On ne s'ennuie pas
Un beau mélo par le maître du genre. J’ai quand même préféré Le Secret magnifique, qui avait presque un côté second degré avec son scénario à rebondissements digne d’un soap opéra. Ici, l’histoire est moins exubérante et se marie un peu moins bien avec l’esthétique kitsch de Sirk. Les enjeux du récit ont vieilli, mais ça reste toujours un bonheur pour les yeux.
Je suis un peu partagé sur ce film car j'ai adoré jusqu'au dernier quart d'heure on va dire, qui lui m'a laissé assez dubitatif. Déjà visuellement le film est juste sublime (et encore je l'ai vu dans une qualité sur Mubi qui était loin d'être optimale), ces décors automnales avec cette perpétuelle lueur de coucher de soleil qui vient réchauffer les cœurs alors que l'on voit déjà les premiers signes du froid arriver. Le jeu sur les couleurs, bien que classique fonctionne à merveille ici. Froid et bleu lorsque les personnages sont sur le point de se séparer, avoir de revirer à un rouge vivifiant lorsque l'orage et le tourmente sont passés. Disons que durant tout le début du film c'est un film dans lequel il ferait bon vivre et on ne peut plus réjouissant. Je crois que c'est la photographie qui apporte le plus de chaleur que j'ai pu voir depuis Winter Sleep. Par contre j'avoue avoir du mal avec la structure du film. Tout était là pour faire un drame fort et poignant, le film avait plusieurs occasions de s'arrêter et jamais il ne les saisit et termine sur ce final qui me semble sorti de nulle part, voire même détruisant toute la construction tragique qu'il y avait dans les minutes précédentes. Parce que franchement voir dès le début la fille annoncer à la mère que les femmes en Égypte étaient emmurées avec leur mari comme une de leur possession et donc faire une promesse au spectateur que c'est ce que risque le personnage principal... puis la voir se faire visuellement enfermer dans le cadre de la télévision qui est là pour lui tenir compagnie et qu'elle ne se sente plus jamais seule, malgré le départ de ses enfants pour lesquels elle a tout sacrifié, c'est d'une puissance évocatrice rare et d'une violence absolue. Ce qui suit me semble inutile, inintéressant... pire, là juste pour que la fin soit plus acceptable... La fin me donne le sentiment d'être bricolée... artificielle, là où tout le reste du film était d'une immense justesse, notamment avec un duo d'acteur absolument parfait pour lequel on sentait une réelle alchimie. J'ai donc passé un excellent moment, mais je suis vraiment partagé sur la fin qui n'est pas aussi satisfaisante qu'elle aurait pu l'être et pas aussi tragique qu'elle aurait pu l'être également...
C'est une belle romance dans une Amérique divisée entre la haute société et les petites gens. L'histoire se situe dans une petite ville située dans l'Etat de New York, là ou les tradition n'ont pas des lustres. Une affaire de oui dire et de on dit, des commérages de femmes membres d'une société faussement idéale.
Belle histoire d'amour, d'un couple faisant face au préjugés et aux convenances de l'époque dans cette Amérique conservatrice. Le mélo sauce bourgeoisie des années 50, le charme du technicolor et des acteurs et actrices font de ce film un classique du Cinéma.
Film déchirant, d'une violence morale insoutenable, "Tout ce que le ciel permet" évite l'écueil de l'illustration et donc de la condamnation superficielle pour se centrer pleinement sur les personnages, leurs désirs et leurs contraintes. La complexité que trouve Sirk tient à unir deux personnages qui s'aiment mais qui ne partagent pas le même rapport aux autres. Si Cary Scott imagine pouvoir se marier avec Ron Kirby, c'est seulement pour convertir le pépiniériste à une société huppée dont il ignore et méprise tous les codes; mais le dîner censé l'introduire tourne court, tant l'invité est moqué par les amis de Cary, déjà lors de l'arrivée du couple en voiture – à ce propos, on note la finesse de Sirk de filmer la voiture comme une preuve essentielle d'appartenance sociale. Au contraire, Kirby ne se soucie jamais du jugement de ses connaissances car les apparences n'ont aucune importance dans le monde qu'il côtoie. Si le frottement de ces deux univers inconciliables porte le film sur le terrain de la critique, l'histoire d'amour et l'incertitude du couple lui donne toute sa puissance émotionnelle. Ce qui bouleverse, c'est de voir les moments de tendresse comme ceux de reproche exprimés dans leur littéralité absolue, de même que la tension de Cary avec ses enfants est dépourvue de sous-entendus. Chez Sirk, on ne cache pas ses sentiments, on les partage malgré le poids de la société et la souffrance des proches pour, si le ciel le permet, connaître l'issue la plus heureuse qui soit.
Connaissant des déceptions dans sa carrière aussi bien aux États-Unis qu'en Allemagne, Douglas Sirk se décide à revenir dans les années 1950's vers l'Amérique où il rencontre le succès avec ses mélodrames dont le plus culte et le plus apprécié est Tout ce que le Ciel Permet. Ce classique hollywoodien parle d'oppositions et d'affirmation, d'une idylle impossible entre une veuve issue de la société mondaine et d'un homme plus jeune et bien bâti. Un portrait manichéen aurait été très facile à peindre pour interpeller le spectateur sur la frontière entre les quartiers aisés et les familles modestes mais Douglas Sirk n'emprunte pas la voie de la facilité et ne ment pas sur les modes de vie des ménages. Le milieu humble est naturellement plus mis en valeur que la bonne société mais les intérêts et les vraies pensées des foyers sont évoqués, il faut savoir contre-peser le pour et le contre, il n'y a pas de secret, la seule solution pour bien vivre au-delà des moyens financiers est l'amour, peu importe le jugement d'autrui. Jane Wyman et Rock Hudson forment un couple emphatique et magnifique, la première manquant d'assurance pour assumer son désir et le deuxième lui transmettant sa force et sa vivacité au fil du film. Ce combat pour se libérer est orné de couleurs chaudes, de scènes délicates et d'une réalisation ravissante au service d'un message puissant. Une superbe histoire à se remémorer encore et encore.
Un film magnifique, à voir ou à revoir. Tout est magnifié, tout porte au rêve. Un mélo sombre et radieux à la fois. Tout a été dit. Pour ma part je suis et reste un admirateur du grand Douglas Sirk, maître du genre.
« Tout ce que le ciel permet » est une sorte d’instantanée dans l’Amérique idéale des années 50 : une petite ville bourgeoise de banlieue, avec ses allées pavillonnaires propres et élégantes et son église. Et surtout sa population de parfaits WASP friqués, tous modèles de moralité et de vertu. Dans ce décor de carte postale, Sirk imagine une situation incongrue et immorale pour l’époque : une jeune veuve entre deux âges tombe amoureuse de son jardinier, plus jeune qu’elle et de condition sociale inférieure. Avec une étonnante acuité, le réalisateur confronte ainsi l’Amérique puritaine et réactionnaire et l’Amérique libérale et progressiste, annonçant avec près d’une décennie d’avance les mutations sociales à venir (marches des droits civiques et mouvements hippies). Une nouvelle fois, Douglas Sirk se sert du mélodrame pour dénoncer l’hypocrisie d’une « bonne » société dont le moralisme et la bien-pensance ne constituent qu’une façade (à l’image du mari d’une des amies de l’héroïne, qui n’hésite pas lui arracher un baiser et qui se mêlera plus tard à la foule des effarouchés), la communauté s’apparentant au final à une prison dorée étouffante, ne permettant pas l’épanouissement personnel hors de ses propres normes. L’héroïne, pourtant femme sage à la conduite irréprochable, devra ainsi faire face aux rumeurs, aux cancans, et, pire encore, au chantage affectif de ses proches, qui feront tout pour la ramener dans le droit chemin de leur conformisme social. C’est dans son dernier quart d’heure que le film trouvera toute sa puissance, l’héroïne voyant le reflet de sa solitude à venir dans l’écran d’un téléviseur que ses enfants lui offrent en guise de compagnie, plutôt que de tolérer un beau-père socialement inacceptable pour eux. La référence du titre est ainsi un pied-de-nez à cette société que Sirk brocarde : c’est justement « Tout ce que le ciel permet », à savoir l’amour et l’épanouissement personnel, qui est rejeté tel un péché par la foule des moralistes. Encore une fois, un très grand Sirk.
"Tout ce que le ciel permet", réalisé par le grand maître du mélodrame Douglas Sirk, nous raconte l'histoire de Cary Scott, une veuve qui vit dans une agréable banlieue américaine. Désormais seule, elle se réjouit quand ses deux enfants passent la voir à la maison tandis qu'elle évite du mieux qu'elle peut tous les cocktails mondains organisés dans son quartier, cocktails remplis de gens vains et méprisants qui ne vivent que pour les ragots. Et question ragots, ils vont être servis. En effet, Cary tombe peu à peu sous le charme de Ron, son beau jardinier de quinze ans son cadet. Alors qu'elle vit un amour qu'elle n'espérait plus, elle se rend compte que personne, pas même ses enfants, ne voit d'un bon œil cette relation qui fait jaser. Mélo par excellence, ayant inspiré des variations par Rainer Werner Fassbinder ("Tous les autres s'appellent Ali") et par Todd Haynes ("Loin du Paradis"), "Tout ce que le ciel permet" confirme l'aptitude de Sirk de pointer du doigt les travers d'une société américaine figée, incapable d'accepter l'amour d'une femme pour un homme plus jeune alors qu'elle n'a aucun mal à accepter le mariage d'une jeune femme avec homme beaucoup plus âgé. C'est sur une bourgeoisie complaisante et méprisable que se penche le film, dénonçant avec vigueur le regard des autres qui devrait dicter la conduite d'un individu. Douglas Sirk reste cependant optimiste et le message qu'il tâche de faire passer est clair : il ne sert à rien de rester passif devant la vie (métaphore représentée par la télévision que tout le monde semble vouloir s'acharner à offrir à Cary) mais il faut la croquer à pleine dents, quitte à ce que notre univers se retrouve bousculé. Pour cela, Sirk utilise tout ce qu'il a sous la main en commençant par Russell Metty, son directeur de la photographie. Les couleurs du film, baignant dans des atmosphères automnales et hivernales, sont magnifiques, venant souligner les sentiments ressentis par les personnages. Le couple formé par Jane Wyman et Rock Hudson y est également pour beaucoup. Pas étonnant que Hudson, véritable sex-symbol à l'époque, fasse chavirer le cœur de Cary, découvrant à ses côtés un nouveau mode de vie, éloigné de la bourgeoisie matérialiste. Et puis surtout il y a Jane Wyman. L'actrice est absolument impeccable dans son rôle de femme découvrant l'amour (qu'elle n'a sûrement jamais connu avant, mariée à 17 ans à un business-man typique des années 50) et en proie à ses doutes assénés par tous ses proches. Bien qu'un peu trop classique (bizarrement "Loin du Paradis" est plus réussi), "Tout ce que le ciel permet" n'en est pas moins un modèle absolu du genre, portrait d'une femme brisant les conventions pour vivre sa vie filmé dans des couleurs somptueuses. Il aurait peut-être fallu que le film dure un peu plus longtemps pour mieux développer le lien unissant Cary et Ron. Mais qu'importe, les beaux sentiments sont là et Sirk les exprime à merveille.
Je ne sais pas comment ce film a pu avoir tant de bonnes évaluations, mais pour moi il est un de plus ennuyeux, même si l'histoire est globalement intéressante, dans son déroulement on est souvent face à des moments lourds, fades voire surfaits. A force de vouloir susciter le sentiment, l'auteur est allé trop loin dans la construction du mélodrame. En effet, il y a des détails que je trouve un peu grotesques et exagérésspoiler: ( un jeune homme qui tombe subitement amoureux d'une femme mûre qui elle-même parle de ses enfants qui devenaient un obstacle à leur relation comme s'ils étaient encore au berceau alors qu'ils ont tous les deux atteints l'âge adulte). Il aurait pu y avoir mieux comme scénario. Ce film ressemble d'ailleurs en tout point à celui du même réalisateur " Le secret magnifique", c'est-à-dire, potable mais pas très convaincant.