L’éloge du mensonge
Pourquoi le titre original, Fly Me to the Moon, du 2ème film de l’américain Greg Berlanti a-t-il été raccourci par un distributeur aussi zélé que stupide ? Mystère ! A part ça, ces 131 minutes, parfois un peu longuettes, de comédie romantique sont sympathiques, originales sur le fond, mais assez banales sur la forme. Chargée de redorer l'image de la NASA auprès du public, l'étincelante Kelly Jones, experte en marketing, va perturber la tâche déjà complexe du directeur de la mission, Cole Davis. Lorsque la Maison-Blanche estime que le projet est trop important pour échouer, Kelly Jones se voit confier la réalisation d'un faux alunissage, en guise de plan B et le compte à rebours est alors vraiment lancé... Tout public mais hautement évitable.
Greg Berlanti est un passionné des conquêtes spatiales et a eu l’opportunité d’avoir accès à des images inédites datant de l’époque d’Apollon 11, qui ont guidées les choix de mise en scène. De plus, le film a bénéficié du concours de la NASA et de plusieurs conseillers techniques qui ont été impliqués sur la vraie mission. Les récits complotistes se sont multipliés à propos de cet événement. Il s’agit ici, à la fois, de « faire la peau » à la plus répandue d’entre elles et surtout de rendre un hommage appuyé à la NASA. Le budget dépasse les 100 millions de dollars et le réalisme est tout à fait remarquable. Reste la bluette d’un convenu et d’une fadeur ahurissante. Le film aurait pu s’intituler « Gnangan à Cap Canaveral ». Mais le tout est bercé par une bande originale sixties qui fait avaler beaucoup de choses. Défendu par des acteurs maquillés comme des milk-shakes., le projet tente de brasser large : dénonciation du patriarcat relou, l'honnête société civile palliant les failles du gouvernement, victoire des cœurs brisés. Mais dans ce film qui pourrait être insignifiant, on peut discerner une satire du cinéma américain comme vecteur de propagande officielle. Donc, je le répète, film sympathique en forme rom-com classique, dont la principale originalité réside dans sa toile de fond et son contexte historique.
Scarlett Johansson produit pour la 1ère fois un long-métrage avant de passer à la réalisation en 2025. Toujours aussi craquante, elle éclabousse le film de sa présence. On ne peut pas en dire autant de l’impassible – je suis poli - Channing Tatum, qui a un peu moins de charisme que le vieux guéridon de ma grand-tante. Sans doute le bodybuilding empêche-t-il de sourire. Pour ce duo, le réalisateur dit s’être inspiré de Katharine Hepburn et Spencer Tracy ??? Ah bon ! Autour du couple s’agitent avec bonheur Jim Rash, Anna Garcia, Woody Harrelson, - quel numéro ! -, Ray Romano… Je crois avoir tout dit sur les ambitions du projet et les faiblesses parfois criantes qui affaiblissent le propos. Enfin, c’est l’été et ça nous change des JO.