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traversay1
3 638 abonnés
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3,0
Publiée le 22 mai 2023
En 1973, au large des Cornouailles, sur une île déserte, une botaniste surveille des fleurs rares. Son rituel quotidien est immuable, thé compris, et elle note invariablement "pas de changement", sur son cahier d'observation. Mais il n'y a pas que des mouettes qui planent au-dessus de la mer, il y a aussi des spectres qui s'invitent de plus en plus souvent. Sont-ce des hallucinations ou le passé de l'île qui resurgit par bouffées ? Il ne faut pas compter sur le réalisateur britannique, Mark Jenkin, pour donner des explications dans ce presque film d'horreur folklorique, dont les images très travaillées et trafiquées, semblent elles-aussi provenir des années 70, et qui se tient en équilibre instable sur le fil de l'expérimentation, hypnotique et déconcertant. Libre à chacun d'avancer dans ce labyrinthe narratif, chargé de visions, avec pour seule guide l'étonnante Mary Woodwine, dans un rôle étrange et pénétrant. Son personnage semble hanté à la fois par l'esprit des lieux (marins naufragés, anciens mineurs) que par des événements tragiques de son passé (hypothèses gratuites). 90 minutes de mystère opaque, rythmées par les cris de mouettes, le ressac des vagues et une musique éthérée et des chants d'antan. De quoi frissonner, se statufier ou s'endormir, c'est selon.
« Observations : No change ! » C'est exactement ce que j'ai pensé pendant ce film expérimental de 90 minutes. Un terme trop souvent utilisé pour qualifier gentiment un film raté. "Enys Men" se déroule dans les années 70 sur une ile habitée par une seule femme, dont la solitude est perturbée par des visites, car que l'on soit au bout du monde ou dans un endroit isolé, on n'est jamais seul. On la suit dans ses activités quotidiennes qui consistent à observer des plantes, à démarrer un générateur, à écrire ses observations dans son journal, à se faire à manger, se faire son thé avec une pointe de déception quand les réserves s'épuisent... Ce drame psychologique avec quelques touches d'horreur est juste ennuyeux. L'ambiance, qui aurait pu compenser la faiblesse du scénario, est inexistante. Ça reste personnel, car on n'est pas sensible aux mêmes choses, mais je n'ai pas trouvé que c'était un film atmosphérique. Bref, ce n'était pas pour moi. J'ai trouvé ça sans intérêt.
Une botaniste s’est installée seule dans une île déserte pour y observer des plantes rares. Nous sommes au large de la Cornouaille, en avril 1973. Rien ne vient troubler la morne répétition des jours. Mais ce train-train quotidien se dérègle mystérieusement.
"Enys Men", une expression cornique (!) signifiant l’île de pierre, est un film étonnant. Tourné en 2022, son action est censée se dérouler une cinquantaine d’années plus tôt. Il emprunte la forme et les codes des films des années 70 : le grain de l’image a été désaturé et sa pigmentation volontairement altérée pour donner au spectateur l’illusion de redécouvrir en ciné-club un vieux film dégradé.
"Enys Men" utilise les codes du folk horror, un sous-genre du film d’épouvante dont l’action se déroule dans des communautés reculées aux mœurs mystérieuses. Les titres les plus emblématiques de ce genre sont "The Wicker Man" et, plus récemment, "Midsommar", mon film préféré de 2019.
"Enys Men" n’est pas à proprement parler un film d’horreur. Il ne contient aucune scène horrifique. Mais y règne tout du long un climat inquiétant. Son héroïne et le spectateur avec elle pressentent quelque chose. Mais quoi ? Des figures fantomatiques surgissent : une jeune fille suicidaire, des sorcières en plein sabbat autour d’une mystérieuse formation géologique (ou bien s’agit-il d’une pierre dressée préhistorique ?), des mineurs couverts de suie revenus du passé… Le temps se dérègle. Les plantes connaissent de déconcertantes mutations que semble vivre en même temps le corps de l’héroïne, qui se couvre d’un douteux lichen.
"Enys Men" est une expérience déconcertante. Car si on pressent quelque chose, rien ne s’y passe sinon dans notre inconscient. Il faut accepter de lâcher prise et se laisser prendre à ce jeu hypnotisant. Sinon on court le risque de trouver le temps long. Très long.
Voilà un film qui avait été présenté à la Quinzaine des Cinéastes de Cannes ... 2022. Un film d'atmosphère dans lequel on se sent un peu perdu, dont on ne comprend pas quelles ont été les motivations du réalisateur et dont on se demande, surtout, quand il va vraiment commencer. Malgré tout, un film qui se voit sans déplaisir.
Une proposition de septième art intéressante, qui brille par ses qualités de montage et son atmosphère envoûtante. Reste que le film par son allure distanciée peut aussi s'apparenter à un certain cinéma de festival privilégiant l'exercice de style à un véritable regard de cinéaste.
Sur une île sauvage, une femme observe méticuleusement une fleur rare. Cette vie simple et répétitive est régulièrement heurtée par l’apparition de fantômes. C’est un film intéressant par sa construction mais très lent et porté par une comédienne pas forcément très convaincante. C’est une proposition cinématographique audacieuse et originale.
Je viens de découvir Enys Men j’ai été emporté par son atmosphère et la beauté de ses plans. Tout commence par une routine qui nous emmène on ne sait où puis petit à petit les déreglements s’installent et nous commençons à ressentir les mêmes pertes de repères que cette femme, cette biologiste , qui vit seule sur cette ile, n’ayant que de rares contacts avec le monde extérieur. La temporalité et les sensations sont les atouts de ce film pour peu que l’on se laisse aller et que l’on soit réceptif à ce type de cinéma. Tourné en 16mm , le film rappelle une gamme de films des années 70 et fait bien sur penser à des films comme The Wicker Man ou Ne te retourne pas. Ainsi que ces films où l’inquiétude s’ancre dans les rythes et les traditions celtiques. La pierre levée est-elle menaçante ou juste une porte d’entrée avec l’histoire de l’ïle et ceux qui y ont précédé cette femme. Autant de questions auxquelles le réalisateur ne donne pas des réponses claires mais laisse au contraire la liberté aux spectateurs de se créer son prore film. Une initiative rare de nous jours et qui laisse la part belle au rêve et à l’imagination. L’expérience de la salle est essentielle.
film lentbet exigeant. mais plastiquement sublime, la lumière et les paysages étant magnifiés par l'utilisation de pellicule argentique. une plongée subtile dans la psyché en décomposition progressive d'une femme dont la solitude la tue à petit feu. un film purement cinématograohique : ce qui parle ici ce sont les couleurs, les décors, les gestes, et rien d'autre.
J'ai été enthousiasmé par ce film, découvert en présence de son réalisateur et de son actrice principale. Un genre fantastique tout en restant ancré dans un territoire et un rythme de vie insulaire. Le grain du 16 mm et la technique de post synchronisation ajoutent à la magie de ce beau film. A voir absolument en salle !