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Maqroll
161 abonnés
1 123 critiques
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5,0
Publiée le 20 novembre 2011
Le dernier film de Naruse, son testament, peut-être son chef-d’œuvre. Sur une histoire très simple et déchirante, il parvient à nous faire partager son amour de l’humanité en même temps que son pessimisme hérité de la défaite japonaise lors de la deuxième guerre mondiale. Une jeune femme perd son mari dans un accident de voiture alors qu’elle est enceinte. La vie va la reprendre par un détour inattendu et cruel… La caméra de Naruse est magnifique de pertinence et de pudeur, la musique est discrète (ce qu’elle n’a pas toujours été dans son œuvre) sa direction d’acteur est comme toujours parfaite et les couleurs de l’été japonais - qui précède l’hiver comme le fait remarquer doucement l’héroïne - n’ont jamais été restituées avec autant de grâce et de tendresse… Adjectifs qui peuvent s’appliquer également à Yôko Tsukasa qui tient le premier rôle à la place habituelle de la grande Hideko Takamine (étrangement absente pour ce dernier opus du maître) mais qui ne lui cède en rien sur le plan de la sensibilité et du talent. L’art de Naruse est à son sommet avec notamment une prévalence absolue de l’image, qui rend compte même de l’indicible sans nul besoin d’un recours supplémentaire à la parole, ce qui est pour moi la définition essentielle du cinéma. Un véritable bijou ainsi qu’une leçon de vie ultime donnée par le grand cinéaste japonais.
Est-ce l’amour qu’elle combat ou le remords est-il plus fort? D’autres thèmes apparaissent aussi. Le sacrifice. La renonciation. Et certainement la trahison croit-elle. Mais que restera-t-il au final. Le souvenir trop douloureux ? Un très beau mélodrame à la D. Sirk. Mélancolique et tendre. Autour de ce couple, rien ne peut nous intéresser d’autre.
Un mélodrame cruel et bouleversant, d’une délicatesse et d’une élégances rares -comme savent si bien le filmer les Japonais-, porté par une interprétation d’une justesse remarquable. Les silences et les regards valent parfois bien mieux que tous les beaux discours.
C'est le premier film de Naruse que je vois. Ce réalisateur utilise un scalpel cinématographique exceptionnel pour disséquer les mœurs de ses contemporains. La caméra est fluide, les couleurs chatoyantes, les comédiens très bons. Une vraie découverte, dommage que le réalisateur n'ai pu être connu de son vivant en France.
Quel superbe cinéma ! Avant de voir un film japonais, on se dit que, compte tenu d'une culture très éloignée de la notre, on prend un risque. Et bien ici, tout n'est que raffinement, délicatesse, avec une très rare fluidité du récit . Un tel film devrait être enseigné dans toutes les écoles de cinéma, tant tout est parfait, que ce soit le récit, la prise de vue, la bande sonore. Du bel ouvrage.
Mikio Naruse est généralement considéré comme un des quatre plus importants réalisateurs Japonais. Cependant si les trois autres ( Mizoguchi, Ozu et Kurosawa) ont vu leurs films largement diffusés depuis les années 80, ceux de Naruse sont beaucoup moins connus. A l'occasion d'une rétrospective qui présente 5 de ses films, j'ai pu voir ce "nuages épars ", film en couleur particulièrement réussi. Des trois réalisateurs précités, il est évident que Naruse se rapproche d'Ozu. Le ton est toutefois beacoup plus dramatique et pessimiste ( certains diront realiste) chez Naruse. Il n'en reste pas moins que "nuages epars" est un film excellent dont le montage est au cordeau. Vraiment très fort. Du très grand cinéma. Toutefois les amateurs exclusifs de blockbusters et de jeux vidéos passeront leur chemin.
LE mélo japonais est incarné par Naruse (1905-1969). Voici son dernier film. On dirait du Douglas Sirk : les sentiments sont vrais, ils s'expriment, les couleurs vive, la musique émouvante et surtout Yoko Tsukasa est splendide, réservée, resplendissante, toujours juste et émouvante. Couverte de prix au Japon Yoko a tourné dans 130 films au moins mais son nom ne dit pas grand chose aux français. Comme dans les grands mélos, les sentiments vont jusqu'au bout de leurs conséquences : ici une femme tombe amoureuse de l'homme qui a tué par accident son époux. On est à la source de la tragédie avec son fatum qui débouche sur la fin. Dans des paysages merveilleux de montagne, le film n'a pas ni pitié ni pudeur: Naruse a toujours des rayons X comme caméra. Les scènes sont ultra courtes, les dialogues directs, souvent rares. Il y a du Mizogushi dans la compréhension des sentiments (féminins notamment) et du Ozu dans les huis clos familiaux. Naruse ne souffre pas de la comparaison avec ces deux génies : il est près d'eux. A voir et revoir !
Superbe film, le meilleur des films de Naruse que j'aie vu! S'il n'y avait pas la musique, très présente et particulièrement mauvaise (accordéon?! musette!!) ce serait un chef d'oeuvre.
Drame de la reconstruction après un accident qui a coûté la vie à son mari. Film classique et pudique permettant une insertion dans la société japonaise rurale et citadine, mélange de tradition et de modernisme. Je ne partage pas toutefois l'enthousiasme de la critique, la faute à une narration redondante et sans surprises.
Dernier film de Naruse, qui disparaîtra deux ans plus, Nuages épars est un mélo en couleurs spoiler: où le malheureux conducteur, qui a perdu le contrôle de sa voiture suite à l'éclatement d'un pneu, tombe amoureux de la veuve de la victime de l'accident. C'est assez improbable, notamment en ce qui concerne leurs retrouvailles dans la ville natale de Yumiko où celle-ci est devenue... geisha . Naruse se copie, n'invente plus grand-chose. La lassitude pointe, mais c'est la dernière oeuvre de sa filmo et du cycle...
Les films japonais on ce côté très quotidien qui peut refroidir. Après il faut voir toute la poésie qui n'a rien d'évident. Le film ne m'a pas turbo touché. Pour être honnête, je suis mitigé. J'ai eu le sentiment que le film était juste mais que j'avais du mal à ressentir ce qu'il avait à me transmettre. Au final je suis très content de l'avoir vue. L'évolution des personnages et des relations sont pertinentes.
Très beau film plein de finesse et au ton juste. Les acteurs sont formidables et donnent une réelle profondeur aux personnages. Le cinéma japonais nous a donné des perles comme celui çi, maîtrisé de bout en bout. Et pourtant le sujet n'était pas facile à traiter. Pour tout cinéphile, on en redemande.