Baloji Tschiani, par ailleurs chanteur, rappeur et auto-compositeur, signe son film Augure de son simple prénom, qui signifie "groupe de sorciers" en swahili. Et de sorcellerie, il en est fortement question dans ce long-métrage, impressionnant visuellement mais tellement riche en thématiques qu'il exige une forte concentration pour ne pas s'y perdre corps en âme. Il est clair que Baloji a voulu y glisser beaucoup de choses, très intéressantes d'ailleurs, autour de l'identité congolaise, du colonialisme, de la place des femmes, de l'exil, de la famille et donc, de la sorcellerie. Le problème est que les récits se télescopent sans crier gare et que aucun d'entre eux ne trouve finalement d'aboutissement alors que les liens entre eux finissent par ne plus faire véritablement sens, sachant que le récit devient tour à tour lyrique, symbolique, humoristique, tragique, etc. Bien sûr, Augure peut évoquer la facture d'un conte mais dont le caractère foisonnant joue finalement en sa défaveur. Disons aussi que pour être reçu de la meilleure des façons, le film doit être vu avec un esprit ouvert et dans une humeur propice à la découverte. On n'est pas toujours le spectateur que l'on souhaiterait être, hélas. Augure mérite sans doute d'être revu mais il y a tellement d'autres films, nouveaux et anciens, qui attendent d'être regardés, qu'il est bien dommage de ne pas l'avoir bien digéré à la première tentative.