Les plus utilesLes plus récentesMembres avec le plus de critiquesMembres avec le plus d'abonnés
Filtrer par :
Toutes les notes
Chaill
18 abonnés
397 critiques
Suivre son activité
3,0
Publiée le 29 novembre 2018
L'intrigue est prenante, le cadre sympathique et l'interprétation honnête. Le seul défaut du film est son absence totale d'atmosphère. Si tout le métrage avait eu l'ambiance lugubre oppressante de la scène d'ouverture, nous tiendrions là un sommet de film noir et d'angoisse. Hélas tout est très plat, les morts se succèdent mais n'assombrissent pas le climat général, et Franju rate son coup en adaptant un récit de Boileau-Narcejac se deroulant dans un chateau fort de manière beaucoup trop banale.
Un bon suspens mais qui traîne plutôt en longueur et manque singulièrement d'action. Il nous permet de revoir Dany Saval et Jean-Louis Trintignant jeunes.
4 521 abonnés
18 103 critiques
Suivre son activité
1,0
Publiée le 14 juin 2021
Plus proche d'Agatha Christie que de Boileau-Narcejac qui a écrit l'histoire originale et collaboré avec Franju sur le scénario Pleins feux sur l'assassin est un film résolument mineur peu divertissante pour ce qu'il est et peu susceptible d'enflammer le monde du cinéma. Pour commencer l'intrigue est assez ridicule un vieux comte sur le point de mourir se cache dans une pièce secrète de son château afin que ses proches ne trouvent pas son corps et doivent attendre cinq ans pour recevoir leur héritage. Naturellement les cadavres ne tardent pas à s'accumuler. Pierre Brasseur est le seul acteur de ce film qui joue correctement et Jean-Louis Trintignant est insipide comme d'habitude. Poiret ou Miss Marple auraient réglé le problème et ce mystère de cette histoire en un rien de temps...
Franju déçoit grandement avec Pleins Feux sur l'assassin adaptation d'un Boileau-Narcejac (que je n'ai pas lu) ; tout était là pour donner un thriller rempli d'humour noir avec cette bande de nièces et neveux devant s'occuper du château de leur oncle suite à sa disparition. Cependant il n'y a pas grand chose à dire sur Pleins Feux sur l'assassin car rapidement on se rend compte de l'absence totale d'atmosphère, c'est étrange que Franju est raté à ce point son film. Il bénéficiait pourtant d'un cadre idéal et de bons acteurs dont Jean-Louis Trintignant mais on ne parvient jamais à se prendre d'intérêt pour une intrigue qui paraît bien plate et aux rebondissements tout aussi plats. Donc voici un petit gâchis.
Pleins feux sur l’assassin est un film décevant du duo Franju-Narcejac. Le métrage n’est pas sans qualité, notamment au niveau formel. Il y a de beaux décors, le noir et blanc est esthétique, mais je rejoins certaines critiques qui évoquent un manque d’ambiance. Curieusement, ces réussites formelles ne sont pas vraiment au service d’une atmosphère inquiétante, angoissante ou mystérieuse. On aurait clairement pu évoluer dans un polar gothique, avec un gros travail de clair-obscur par exemple, mais non, et c’est d’autant plus surprenant que le travail sonore, également soigné pour tout ce qui consiste en la création du spectacle en lui-même, ne se retrouve pas davantage dans la construction de l’ambiance mystérieuse du film. De fait, le climax est assez plat, surtout pour un Franju et surtout pour un polar qui aurait pu offrir beaucoup mieux avec son cadre attrayant. Du reste, cette relative paresse transparaît aussi dans le scénario. Plein de bases intéressantes, celles d’un cosy mystery à la Agatha Christie notamment, le film n’exploite finalement pas grand-chose. Il n’y a pas d’enquêtes, les personnages ne se soupçonnent guère, on ne met jamais en avant les éventuels mobiles et alibis de chacun, et non seulement le métrage est d’un sérieux trop léger pour créer de la tension, mais il est également d’un sérieux trop marqué pour sortir la carte de la comédie noire qui aurait pourtant pu être très indiquée ici avec une dimension satirique de premier ordre. En définitive le métrage est assez lancinant, la bonne idée de départ est faiblement exploitée, l’idée du spectacle est bienvenue mais elle nous conduit à une fin assez molle et même décevante. Au bout du compte, le personnage qui relève le niveau c’est Dany Saval, celui qui se pose le plus de questions et qui à travers son regard extérieur permet au spectateur de rentrer plus facilement dans l’histoire. L’actrice est par ailleurs charmante et dynamique, elle vient pimenter un peu ce film trop lent. De manière générale le casting féminin est supérieur au casting masculin, dominé par un Jean-Louis Trintignant assez fadasse, timoré, à l’image, en vérité, du reste du film. A noter quand même une honorable bande son avec même un titre de Brassens. Pour ma part, Pleins feux sur l’assassin est clairement handicapé par un scénario sans grand relief et une réalisation qui n’arrive jamais à créer une ambiance prenante et envoutante malgré un cadre prometteur. Un raté dans l’œuvre de Franju. 2
Après une carrière de décorateur et la réalisation de nombreux courts-métrages, Georges Franju accède assez tardivement au long métrage (46 ans) pour une carrière ramassée (8 films) mais assez marquante qui lui permettra de figurer en assez bonne place dans le panthéon des réalisateurs français grâce à des films comme "La tête contre les murs" (1958), "Les yeux sans visage" 1960) ou encore "Thérèse Desqueyroux" (1962). "Pleins feux sur l'assassin" à l'ambition modeste, bénéficie tout de même de la prestigieuse collaboration au scénario du duo Boileau et Narcejac avec lequel Franju venait de collaborer pour "Les yeux sans visage". Les deux auteurs chers à Henri-Georges Clouzot et à Alfred Hitchcock n'ont pas fait preuve d'une grande originalité en reprenant la recette du whodunit classique chère à Agatha Christie avec cette histoire d'héritage impossible à concrétiser sans la présence du cadavre du grand oncle (Pierre Brasseur) qui goguenard a eu la mauvaise idée de jouer un ultime mauvais tour aux sept héritiers possibles qui se sont précipités au château du défunt pour s'entendre dire par le notaire qu'un délai de cinq ans sera observé pour la liquidation de la succession si le corps n'est pas retrouvé. C'est plus qu'il n'en faut pour mener les recherches dans l'immense domaine mais aussi pour procéder à l'élimination de ses concurrents dans le but de faire grossir sa propre part du gâteau. Franju se contente de ce scénario assez convenu qui ne restera pas dans les annales pour distiller une curieuse atmosphère où se mélange avec bonheur étrangeté liée au château de Goulaine (Loire-Atlantique), ambiguïté du personnage joué par Jean-Louis Trintignant et humour mutin de Dany Saval qui préfigure celui de Mireille Darc futur atout charme des films de Georges Lautner. Ces réjouissantes digressions compensent en partie la mollesse de l'intrigue et permettent à Franju dont le cinéma était jugé plutôt froid et distant de montrer qu'il peut jouer sur plusieurs registres. Un film mineur sans aucun doute mais qui se laisse voir sans déplaisir aucun.
Cette plaisante comédie surannée agrémentée de parfum policier est réservée aux cinéphiles pour lesquels la qualité de la mise en scène passe avant tout. On reconnaît immédiatement le style de Franju, son inventivité pour trouver des plans originaux dont celui à travers la glace sans tain, son amour des décors baroques, sa précision des détails, son originalité permanente digne d’un surréaliste, son intelligence dans le traitement du scénario et son humour macabre. Cependant il n’atteint pas ici la perfection de ‘’Judex’’ qui demeure son chef d’œuvre. Il est amusant de chercher à deviner les péripéties de l’histoire. Part quel stratagème le criminel se fera t-il prendre ? Comment le corps du Comte sera t-il découvert ? Merci à Gaumont pour avoir sorti un blu-ray pour un film si peu connu.
Les romans et scénarios fabriqués par le tandem Boileau-Narcejac étaient alors très à la mode, en dépit de leur caractère artificiel et répétitif. Si Hitchcock et Clouzot ont su malgré tout en tirer d'excellents films, Vertigo et Les diaboliques, Franju a franchement raté celui-ci. Cette histoire est laborieuse et poussive. Les rebondissements sont artificiels et téléphonés. De plus, l'atmosphère censée être plus ou moins mystérieuse et gothique, dans un château médiéval théâtre d'un drame sanglant, n'est pas au rendez vous. Reste la présence de Trintignant, jeune et déjà excellent, et une chanson de Brassens qui ne parvient pas à sauver une très mauvaise chute. En revanche les prestations des autres comédiens sont sans saveur et les insupportables minauderies capricieuses de Dany Saval suffisent à elles seules pour nous rappeler que ce film approche de la soixantaine.
Forcemment déçu par rapport à l'affiche, le film a vieilli et surtout semble hésiter sur le ton à donner entre comédie et thriller, regardable néanmoins. j'ignorais par contre que les spectacles sons et lumières organisés autour des momunents historique existaient déjà.
C'est un drame criminel classique dont l'adaptation par Franju d'un scénario de Boileau-Narcejac est étonnamment terne. Il s'agit d'une histoire d'héritage, suspendu parce qu'on ne retrouve pas le corps d'un patriarche fortuné présumé décédé, que se dispustent des héritiers sans scrupule. Dans l'enceinte du château qui avive les envies, spoiler: l'un d'eux fait disparaitre ses concurrents à tour de rôle.
Le récit est d'une banalité et d'une naïveté extrêmes, à peine supérieur sans doute aux aventures de la Bibliothèque Verte. Franju se montre incapable d'exploiter le caractère fantastique et ludique du château, spoiler: l'unique décor du film , et encore moins de maîtriser le suspens de ce qui aurait pu être un brillant jeu de Cluedo. La seule particularité du film, dont semble se satisfaire le metteur en scène, tient au spectacle de son et lumière mis en place par les héritiers pour rentabiliser le château. Les personnages sont par moments franchement médiocres parce qu'insignifiants, au mieux très superficiellement satiriques. Et on frôle l'escroquerie puisque Pierre Brasseur, placé en tête d'affiche,spoiler: n'apparait que dans deux courtes scènes, l'une en tant que mourant, l'autre en tant que cadavre!
En 1961, Franju tourne son troisième film, "Pleins Feux sur l'assassin", d'après un scénario original de Boileau-Narcejac. Si on n'y retrouve pas la perfection glacée de "Judex" ou des "Nuits rouges", ni la puissance poétique de son chef d’œuvre "Les Yeux sans visage", ce film en l’apparence mineur recèle pourtant de belles pépites. Un scénario à la « Dix petits nègres » et des personnages assez caricaturaux (mis à part Trintignant, déjà fascinant et ambigu) confèrent à l’ensemble une allure de pur exercice de style. Et le principal atout du film est bel et bien son atmosphère - Le choix du décor y est primordial, tant le château où se déroule l’action est le vrai personnage principale du film. Franju mit très longtemps à trouver « son » château qu’il voulait comme une célébration poétique de la Bretagne dont il était originaire. Ce vaste décor figé dans le temps permet au cinéaste un travail sur le récit et sur l’espace qui, grâce à un noir et blanc au couperet, confère au film une indéniable atmosphère étrange, à la lisière du fantastique. Ainsi en est-il de cette magnifique séquence d’un spectacle de son et lumière où les fantômes du passé sont invoqués par la voix off avant de soudain s’incarner en une femme qui se lance dans le vide, reproduisant le drame de son ancêtre, ou dans cette présence fantastique du comte qui, même mort, semble observer le triste théâtre de l’avidité de ses descendants, ou encore l’omniprésence de ces corbeaux, morts ou suicidaires, qui parcourent le film. Les personnages, comme autant de fantômes, arpentent des paysages bucoliques et déserts, conférant une atmosphère mélancolique et mortifère à ce récit tortueux qui rejoint les deux amours de Franju : le surréalisme et l’anarchisme (on assiste à la décomposition d’une famille de nobles fin de race). Sur la base d’un récit qui n’est que succession de séquences disparates et inégales, Franju apporte ainsi une cohérence qui est celle de son style, d’une beauté ténébreuse. Et Pleins feux sur l’assassin, deux ans avant La Fille qui en savait trop de Mario Bava, annonce ce qui deviendra la base du giallo : une intrigue policière sans consistance, prétexte à une série de meurtres théâtraux et de séquences à l’atmosphère anxiogène, marquée par leur puissance d’évocation visuelle – jusqu’à son assassin vêtu de noir dont l’identité et le mobile ne sont qu’accessoires. Comme dans les meilleurs giallos, le film prend ainsi des allures de rêve envoûtant, tantôt terrorisant, érotique ou poétique : Trintignant ramant la nuit sur l’eau noire d’un lac et racontant à sa fiancée, d’une voix douce et inquiétante, la légende maudite du château ; une cavalière sadienne, ordonnant à un palefrenier de lui ôter ses bottes en lui caressant le visage de sa cravache ; ou encore un dandy morose surgissant ivre au milieu d’un repas familial, un pistolet à la main et un collier de corbeaux morts autour du cou. Apparition furieuse digne de Buñuel. Malgré les faiblesses d’un scenario suranné et quelques baisses de régime dans la conduite du récit, "Pleins feux sur l’assassin" demeure une variation, plus ludique, de l’univers poétique et sombre de Franju et propose de beaux moments hypnotiques.