Vincent Perez, pour sa quatrième réalisation, nous propose Une Affaire d’Honneur, un film qui, malgré ses efforts pour capturer l’essence du XIXe siècle, ne parvient pas à transcender son matériau de base. Le cadre historique, bien qu’approprié, semble parfois manquer de cette vitalité qui aurait pu en faire une œuvre véritablement immersive. Les personnages, malgré un potentiel dramatique indéniable, sont exploités de manière trop conventionnelle, le scénario ne cherchant pas suffisamment à explorer les nuances émotionnelles qu’il aurait pu offrir.
Les duels, bien que spectaculaires, sont loin de suffire pour dynamiser un récit qui demeure sage, presque trop. L’aspect prétendument féministe du film, porté par une Dora Tillier pleine d’énergie, s’évanouit dans un rôle qui, en fin de compte, manque de consistance et de présence. L’escrime, censée incarner la force et la virilité des personnages, ne parvient pas à pallier l’absence d’une véritable tension dramatique.
Côté mise en scène, Perez semble s’être contenté d’une approche plus fonctionnelle que créative, laissant l’ensemble de l’œuvre paraître fade. Les dialogues, bien qu’intelligents, sonnent plus comme des répliques littéraires que comme des échanges naturels entre personnages. Roschdy Zem, impeccable comme à son habitude, se trouve cependant limité par un rôle avant tout physique, sans véritable profondeur à exploiter.
Alors que le contexte historique entre les deux guerres (1870 et 1914) aurait pu offrir une richesse narrative, le film ne parvient malheureusement pas à en tirer pleinement parti.
Une Affaire d’Honneur reste une œuvre respectable dans sa forme, mais qui manque cruellement de cette passion et de cette intensité qui en auraient fait un superbe film.