Les plus utilesLes plus récentesMembres avec le plus de critiquesMembres avec le plus d'abonnés
Filtrer par :
Toutes les notes
christophe D10
17 abonnés
628 critiques
Suivre son activité
2,0
Publiée le 11 juillet 2024
Et un film de plus aux critiques ultra positives qui se révèle être très décevant. C’est assez lent et ennuyeux et la voix off est assez pénible et difficile à comprendre jusqu’à la fin. Un nouveau film français très surcoté…
Ouah ! le film, français de base, inintéressant. J'ai tenu une grosse demie heure avant de m'endormir. Et puis la voix off, c'est d'un autre âge, non ?
Le ravissement est un film à voix off (comme de nombreux films français, à commencer par Jules et Jim de Truffaut). Ce procédé ajoute toujours une couche littéraire au récit, d'autant que le texte est très écrit, dans une belle langue classique. Cela ne fonctionne ici que partiellement : si les échappées nocturnes sur Paris (les bus de nuit, les bars...) sont belles, la mise en scène reste plate et les comédiens jouent, volontairement, dans la retenue. Certaines scènes sont très réussies (le repas serbe, les dialogues entre Lydia et Salomé...), d'autres semblent là pour meubler le scénario sans grande utilité. L'originalité consiste à se placer après un procès qu'on ne verra jamais, contrairement à la mode contemporaine du film de procès qui revient en force. Mais rien ne décolle jamais vraiment, et notamment pas l'émotion, même si la fluidité et la limpidité évitent l'ennui et suscitent l'intérêt, pour l'histoire elle même, plus que pour les enjeux de cinéma.
Chroniquer ce premier film, très ambitieux et très réussi, me donne surtout l'occasion d'évoquer mon admiration pour son actrice principale : Hafsia Herzi.
Impressionné par son talent dans le film d'A. Kechiche qui l'a révélée, La Graine et le Mulet, puis dans l'Apollonide de B. Bonello, j'ai ensuite été conquis par ses deux premières réalisations : Tu mérites un amour puis Bonne-Mère.
Dans le Ravissement, ce qui frappe le plus, une nouvelle fois, est cette impression qu'elle donne de ne jamais vraiment "jouer" ou "interpréter". Sa façon d'énoncer ses répliques, à l'économie et avec une quasi désinvolture, est confondante de naturel. Et c'est également la profondeur de son regard, sa capacité à faire passer une émotion en un haussement de cil ou un mouvement de lèvre qui impressionnent une nouvelle fois, dans son interprétation de ce personnage très complexe, que l'extrême solitude va entraîner dans une spirale infernale.
Les deux autres acteurs principaux du film ne sont pas en reste. Alexis Manenti, est une révélation dans ce rôle toute en retenue et en douceur, à contre-emploi de celui qui était le sien dans Les Misérables. Nina Meurisse se révèle bouleversante en maman débordée, en pleine dépression post-partum et qui voit sa confiance trahie par son amie la plus proche.
Le film frappe également par l'attention toute particulière portée à sa mise en scène. Sans artifices particuliers et à partir d'un scénario aux accents naturalistes, la réalisatrice parvient à distiller une tension insidieuse et progressive, proche de celle d'un film à suspens. L'on saluera de très belles trouvailles comme ce manteau rouge que porte Lydia tout au long du film, symbole de sa blessure ouverte ou comme un autre moyen, en plus du mensonge, pour que le regard et l'attention des autres se portent sur elle.
Une si belle maîtrise et un tel soin porté aux détails impressionnent pour une première réalisation.
Sommes-nous aussi ravis que le laisse l’entendre le titre de ce premier long-métrage en sortant de la salle? Peut-être pas autant qu’on l’aurait voulu, ça c’est sûr. En attendant, cette œuvre discrète, humble et sensible saura tout de même nous emporter durant une heure et demie sans fausse note notable et préjudiciable. Il est ici question de mensonges et d’engrenages. Ou comment une jeune femme qui va subir coup sur coup l’infidélité de son homme et la fin de sa relation ainsi que l’annonce de maternité de sa meilleure amie va perdre pied et qu’un mensonge involontaire va entraîner dans une spirale de non-dits et de fumisterie. Le point fort dans « Le Ravissement » est cette finesse d’observation et la justesse avec lequel ce glissement vers le mensonge puis le drame va s’opérer. Ce n’est jamais grossier ou arrangé pour faciliter le suspense. C’est montré et développé avec une précision chirurgicale et très bien écrit, tout en étant certainement assez proche du fait divers dont le film s’est inspiré.
Hafisa Herzi joue un personnage pas forcément aimable mais pas désagréable non plus, juste taciturne et effacé. Un personnage à la psychologie qui reste sibylline. Et tant mieux, tant ses actes ne s’expliquent pas au-delà de son for intérieur. Le long-métrage ne verse jamais dans la psychologie de comptoir préférant juste nous laisser des pistes, à raison. En ce sens, la voix off nous apparaît inutile et pompeuse. Elle ne fait que surligner des choses que l’on voit et donner des pistes d’interprétations inutiles en plus d’être agaçante par trop plein. Dans le rôle principal Hersi, toute en intériorité, nous propose une composition forte et intéressante, bien secondée par Alexis Manenti et Nina Meurisse. Cette première œuvre à la fois sombre et délicate décortique donc parfaitement les mécanismes du mensonge et l’effet boule de neige qui s’opère jusque le point de non-retour.
Cependant, Iris Kaltemback déçoit sur le plan de la mise en scène. En voulant nous gratifier d’images réalistes, comme prises sur le fait, elle réalise un film formellement très austère. Pire, on peut avancer avec raison que « Le Ravissement » n’est pas très agréable à l’œil. Le film est aussi triste visuellement que l’hiver parisien au sein duquel il se déroule; même la plupart des téléfilms des chaînes hertziennes semblent plus charmants dans leur esthétique. En outre, on peut également trouver que les divers événements qui vont parsemer le film s’avèrent prévisibles. On s’attend à ce que le personnage de Lydia va faire. Bref, c’est un essai convaincant sur pas mal de versants mais qui contient certains défauts des premiers films et qui cale sur certains points, tout en demeurant une œuvre juste et prometteuse.
Plus de critiques cinéma sur ma page Facebook Ciné Ma Passion.
Une sage femme supporte de plus en plus mal la solitude de son petit appartement, surtout depuis qu'elle a accouché sa meilleure amie dont le bébé est un véritable sujet de ravissement pour elle. Un soir, après s'être endormie dans un bus, elle séduit le chauffeur qui l'éconduit après une nuit d'amour. Le rencontrant par hasard, un an plus tard à l'Hôpital, de façon tout à impulsive, elle invente une histoire pour le reconquérir. Ayant peur de le reperdre, elle va être prise au piège de ses mensonges et va aller jusqu'au rapt d'enfant....et plus encore Le titre résume bien le film. On y trouve ravissement mais aussi ravisseur et ment: le ravisseur qui ment!!! Donc bon scénario.Par ailleurs, les scènes à l'hôpital donne vraiment l'impression d'avoir affaire à une professionnelle aguérie.
Aucune attente avant d’aller voir ce film et je trouve que c’est la meilleure façon d’appréhender un film car c’est une bonne surprise. J’ai trouvé ce film étonnement bien. Je ne connaissais pas ce fait divers mais l’histoire est très intéressante et bien racontée avec une mise en scène à la frontière du documentaire.
L’histoire est intéressante dans un premier temps mais elle est surtout très bien racontée ; Iris Kaltenbäck a choisi de prendre le point de vue de “l’antagoniste” ce qui rend l’ensemble du récit très surprenant. D’autant plus qu’on a tendance à prendre son parti suite à son attachement. Je trouve qu’elle ne manque pas de développement mais un peu de caractérisation ; mais les autres personnages manquent un peu de personnalité (ils sont simplement présentés par des rôles). Le gros point fort de ce film est donc la façon de rentrer dans l’histoire, ce qui rend le tout très prenant.
J’estime que la réalisation se rapproche celle d’un documentaire, ce qui va dans la lancée d’adapter un fait divers. On suit la protagoniste comme dans une émission “Tellement Vrai” (et c’est un compliment). Cela aide à rentrer dans l’histoire. L’ensemble est cadré de manière resserré et le peu de mouvement de caméra nous happe dans l’histoire. Parfois, certaines séquences sont carrément anxiogène de réussite. Par contre, je trouve que la musique est un peu trop absente. Pour un film que je n’attendais pas, la mise en scène est vraiment présente et personnelle.
C’est une belle petite surprise qui vaut le détour, je conseille ce film car il m’a fait découvrir un fait avec une approche bien singulière.
Le ravissement nous présente Lydia, un personnage dérangé, malsain mais ultra humain. Une partition humaine de la mélancolie des êtres. La solitude, la finitude, l'espoir perdu. Hafsia Herzi a quelquechose, un regard maternel, une jeunesse désabusé : une torture anime son visage. Elle nous donne l'impression d'être aussi forte que fragile. Je n'étais pas du tout d'accord avec ce qu'elle faisait mais je le vivais comme elle, je le comprenais et j'avais envie d'une forme de bonheur qui pourrait réchauffer le cœur. Le cœur de qui je ne sais pas, le mien ? Un enfant ? Une mère ? Un chauffeur de taxi ? Une sage-femme ? Mais j'étais tout autant mal à l'aise, attristé et déchiré par cette situation beaucoup trop violente. Il y a quelque chose de sadique, de néfaste mais de nécessaire. J'aimerais parler de la mise en scène comme d'une poésie. L'image folle dessine pendant 1h30 une aquarelle symphonique de la plus douce des mélodies. Elle nous capte dans les 15 premières minutes, on se laisse porter et à la fin l'image nous prend, nous re-saisit. Putain que ce film est beau ! Le ravissement chavire le cœur de ses spectateurs, frères, pères, filles et femmes, âmes d'enfants, âmes sœurs comme âmes solitaires.
Décidément la talentueuse Hafsia Herzi sait choisir ses films. Celui-ci est un bijou de sensibilité, de justesse, de vérité. Un scénario très bien ficelé et des personnages très bien depeitns. . La mise en scène est étudiée et intelligente. Bref ce film et c'est un premier film marque la naissance d'une grande réalisatrice. Entre Audrey Diwan, Alice Winocour, Céline Siamma ou même Hafsia Herzi, les femmes réalisatrices sont en train de devenir le fer de lance d'un cinéma vivifiant qui revigore le cinéma français.
Après une première exploration du sujet dans le court-métrage "Le Vol des cigognes" en 2015, Iris Kaltenbäck développe ici davantage l'histoire de cette femme qui s'accapare peu à peu le bébé de sa meilleure amie pour combler un manque dans sa vie. Un portrait délicat d'une femme déchirée par la solitude et empêtrée dans un mensonge dans lequel elle se complaît grâce à cet amour maternel qui lui apporte ce dont elle a besoin. En tant que drame, "Le ravissement" fonctionne bien grâce à la performance pleine de douceur de Hafsia Herzi. Par contre, cette situation n'a jamais créé de malaise chez moi dans le sens où je n'ai jamais pensé qu'elle pourrait faire du mal à ce bébé. Après, je pense que ça n'a jamais été l'objectif de la réalisatrice, mais le fait d'avoir une histoire finalement "inoffensive" a impacté mon visionnage. Au final, c'est pas mal, mais je m'attendais à mieux.
Pour son premier film, Iris Kaltenbäck frappe fort.
Dès les premières images, l'histoire de Lydia, entrevue depuis le bus conduit par Milos, nous happe.
A quoi peut tenir ce sentiment d'hyper réalité qui nous serre alors la gorge et ne nous quittera plus ? Peut-être à une mise en scène épurée, une photographie un peu grise, un montage au cordeau... mais surtout à l'interprétation magistrale d'Hafsia Herzi. C'est peu dire que cette dernière est de nouveau renversante : tour à tour sage-femme dévouée, jeune femme dépitée au visage marqué, amoureuse décidée, sombre amie soumise à la tentation.
Hafsia Herzi est ici comme un paysage mental qui semble creuser l'écran. Ses tourments affleurent au moindre tremblement, ses gestes sont lourds tant elle est semble lasse de vivre, ses regards obliques aux paupières lourdes nous transpercent.
Autour d'elle, le reste du casting joue une partition parfaite : Alexis Manenti exprime dans son jeu une densité comparable à celle de sa partenaire, alors que Nina Meurisse excelle dans un rôle difficile de copine en proie à une sévère dépression post-partum.
La réalisatrice fait preuve d'une grande maestria quand il s'agit de filmer les émotions (superbe scène finale à l'hôtel) ou les scènes de groupe (la famille de Milos) : il y a du Cassavetes et du Kechiche dans sa façon de filmer frontalement l'expression des sentiments les plus intenses, dans un style qui rappelle certains documentaires.
Une cinéaste dont on entendra à nouveau parler, c'est certain.
un film en forme de rébus. Raconté par le petit ami de l'héroïne, on va suivre Lydia, jeune femme de son temps, plongée dans une spirale de mensonge sans qu'on sache réellement ce qui a pu l'enclencher. Réflexion sur l'isolement, la lisière de la folie, le besoin d'identité, de vivre autre chose, le film peut compter sur la présence d'Hafzia Herzig, qui semble ne faire qu'un avec le personnage qu'on accompagne dans sa dérive. Malgré une mise en scène sans éclat particulier mais qui trouve un naturalisme salutaire, un beau film sur les confins de la folie.
On en a peut-être un peu trop fait sur la qualité de ce premier film, notamment sur ses supposés aspects de thriller, mais il reste le joli portrait de cette protagoniste à la solitude absolue, présentée dans une superbe séquence d'ouverture comme une variation de Taxi Driver. Et puis les gros mythos font toujours d'excellents personnages de cinéma...
Alors que la bande annonce pouvait laisser penser à un film d'auteurisant, Le Ravissement est un véritable chef d'œuvre surprise. Aidé par une écriture fine et juste, le film se déploie comme une véritable tragédie, dont l'issue funeste est annoncée d'entrée et devient inéluctable. Le duo formé par Hafsia Herzi et Alexis Manenti est absolument bouleversant et donne vie à des personnages tout en nuance et en humanité. Malgré leurs choix, malgré le déroulement de l'histoire, on parvient toujours à entrer en empathie avec eux, et notamment avec le personnage principal de Lydia qui s'enferme progressivement dans ses mensonges et s'isole toujours plus alors même qu'elle ne cherche qu'à créer du lien avec celles et ceux qui l'entourent. La mise en scène est sobre mais démultiplie la puissance de son propos. Il est difficile de mettre le doigt sur ce qui fait la force de ce film, tant il semble simple et dépouillé. Et pourtant, il nous transperce le cœur, que ce soit dans son déroulé ou dans sa conclusion. L'un des plus beaux films de l'années.