Réalisé par John Schlesinger , qui fut un des réalisateurs talentueux de la nouvelle vague britannique ( il obtint l'Ours d'or au festival de Berlin, pour "un amour comme les autres" et l'Oscar du meilleur film et du réalisateur pour "macadam cowboy") se propose ici de nous faire portrait d'une relation triangulaire. Mais ici, il s'agit finalement à la fois d'une relation homosexuelle et d'une relation hétérosexuelle. Un jeune sculpteur se partage entre un homme et une femme. Au final peut importe l'orientation sexuelle la problématique du couple est la même. C'est sans doute l'idée que se propose d'illustrer Schlesinger, lui-même homosexuel, à une époque pas si lointaine, ou les relations de ce type étaient difficilement acceptées par le corps social. Parfaitement réalisé, photographié et interprété ( péter Fichn et glenda jackson sont excellents, Murray Head est lui assez transparent ), le film souffre d'un gros défaut scénaristique. Si la seconde partie se voit avec plaisir, la première moitié est vraiment laborieuse et manque cruellement de rythme. Au final, le film laisse une impression mitigée. A mettre à son crédit, plus de soixante ans après sa réalisation, il n'a pas vieilli. Mais ce n'est pas un film indispensable.
Un film anglais un peu spécial, très Nouvel Hollywood dans son rythme lent et son style désinvolte. Assez austère, le scénario manque de consistance et de liant. En gros, on suit quelques jours de la vie d’un médecin et d’une femme divorcée, tous deux amoureux du même jeune homme. A mesure qu’on entre dans leur intimité et dans leur psyché (quelques flashbacks et scènes fantasmées), on comprend mieux où va le film et un certain charme finit par opérer, surtout grâce à l’atmosphère 70’s et au talent des acteurs. L’ensemble est touchant mais reste un peu terne. Intéressant à voir pour le traitement très moderne d’une bisexualité épanouie et pour un baiser gay passionné (en 1971!).
Sunday Bloody Sunday 71 est un grand film. Un trio merveilleux l'anime: comment ne pas tomber amoureux de Murray Head ? comment ne pas admirer le jeu subtil de Peter Finch ? et surtout comment ne pas être émue par l'amour résolu et fier de Glenda Jackson dont la liberté et la volonté farouche incarne toute l'époque post-swingingLondon ? Schlesinger est un cinéaste de la liberté : beaucoup plus que la superficielle et formelle Nouvelle Vague française, le free cinema anglais incarne la volonté de se rapprocher de la réalité sociale (dans le cas de Schlesinger, en mettant en scène des loosers et des situations difficiles socialement, ici l'homosexualité). De plus, c'est un grand scénariste et un grand metteur en scène : il sait mettre à l'aise les grands acteurs et les filmer avec discrétion on l'a vu dans Darling, MarathonMan, Midniht CowBoy, et personnellement j'adore le couple Julie Christie - Terence Stamp dans Loin de la Foule déchaînée (67) (le même type de couple qui se rencontre dans le superbe Coillector de Wyler 65 - Stamp & Samantha Edgar). Bref ces arguments valent contre les spectateurs modernes qui n'ont pas vu la profondeur de cette histoire à trois car ils ne l'ont pas replacée dans le contexte 1971.
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2,5
Publiée le 19 septembre 2017
Après le mythique "Midnight cowboy" qui fut acclamè dans le monde entier, John Schlesinger rèalise en 1971 le fameux "Sunday Bloody Sunday" qui n'èchappe pas aux idèes noires et au parfum de scandale! Ce n'est pas un film sur la perte de l'amour, mais sur son absence! L'histoire est affreusement simple! Prenez une mère de famille (Glenda Jackson) qui couche avec un artiste bisexuel (Murray Head) dont l'amant est un mèdecin londonien juif (Peter Finch). Un triangle amoureux oscillant entre le bonheur et la tristesse, la banalitè puis la solitude guettant à quelques reprises ce « dimanche comme les autres » . Nul doute que le rèsultat aurait ètè des plus brillants avec autrement plus d'èpaisseur dans le personnage de Murray Head! C'est la prestation de Finch et Jackson qui fait tomber "Sunday Bloody Sunday" du bon côtè de la balance! C'est anecdotique mais on soulignera l'apparition furtive d'un tout jeune Daniel Day-Lewis (son premier film) qui vandalise plusieurs bagnoles stationnèes près de l'èglise St Peter's, à Petersfield! Surfait...
Premier baiser gay dans un film nommé aux Oscars, première apparition de Daniel Day-Lewis, 14 ans à l'époque, qui apparaît quelques secondes dans le rôle d'un ado qui raye des voitures pour cette oeuvre du réalisateur de "Macadam Cowboy" dans lequel il faisait une fois de plus preuve de son pessimisme coutumier. John Schlesinger, à travers le portrait d'un triangle amoureux bisexuel formé par un jeune artiste contemporain qui a une liaison avec une jeune femme et une autre avec un médecin vieillissant, se moque des conventions de la Société tout en montrant que l'amour libre est chose impossible l'être humain étant un animal trop possessif pour cela. Un propos pertinent malheureusement noyé dans un scénario décousu et qui tourne à vide. Et ceux malgré de bonnes séquences comme la fin avec le toucan et les leçons d'italien ainsi qu'une interprétation nuancée de Peter Finch. Un film à voir pour son fond plutôt que pour sa forme scénaristique qui laisse à désirer.
John Schlesinger, chantre avec Karel Reisz, Lindsay Anderson et Tony Richardson de la nouvelle vague anglaise plus communément appelée free cinema, a connu très rapidement une reconnaissance affirmée Outre-Atlantique avec "Darling" (1965, oscar de la meilleure actrice pour Julie Christie) puis "Macadam Cowboy" (1969, Oscar du meilleur film et du meilleur réalisateur). En 1971 il revient à Londres pour filmer cette chronique de l'amour à trois où un jeune sculpteur (Murray Head) se partage entre un médecin vieillissant et une fonctionnaire de bonne famille, divorcée qui rêve du grand amour. John Schlesinger, homosexuel revendiqué, sans doute soucieux de dénoncer l'opprobre qui à l'époque frappe encore la différence sexuelle, montre avec ce joli film que les souffrances, les faux espoirs, les exigences ou la jalousie sont les mêmes quel que soit le sexe des protagonistes. Bob (Murray Head), de la génération hippie (plusieurs fois citée dans le film), plus jeune que ses deux partenaires, prône l'amour libre dont il constate amèrement qu'il est plus une utopie qu'une réalité adaptée à la nature profondément possessive de l'homme. A travers de courtes scènes toutes magnifiquement filmées, nous assistons émus à toutes les joies et déceptions de la vie amoureuse. Jamais d'éclats ici, nous sommes entre gens instruits, tolérants et bien élevés qui respectent plus que tout la liberté de l'autre malgré la jalousie et la frustration qui les rongent. Le film qui scrute les sentiments sur les visages ne serait rien sans ses acteurs qui s'y entendent pour faire passer tout en retenue, les sentiments qui les submergent malgré leur volonté de faire bonne figure. Schlesinger montre avec brio et nuance qu'un film sentimental et introspectif n'est pas obligatoirement barbant.
Ca fait longtemps que j'avais envie de voir Un dimanche comme les autres. Et je ne sais même plus pourquoi, parce que John Schlesinger et moi c'est pas vraiment une histoire d'amour. Je n'ai pas aimé Fenêtre sur Pacifique, je n'ai pas aimé Marathon Man, j'ai pas trouvé Macadam Cowboy transcendant... En fait le seul que j'ai bien aimé c'est Loin de la foule déchainée. Et là Un dimanche comme les autres ben j'ai trouvé ça décevant. J'ai aimé le fait que John Schlesinger propose un film sur la bisexualité, c'est quand même osé à cette époque. J'ai aimé aussi que ça ne soit jamais un truc complètement cliché ou débile, et que les personnages soient tous humains. C'est là dedans que le film trouve sa force d'ailleurs, dans la mélancolie qu'il parvient à capter de ses personnages. Le film n'est pas non plus inintéressant sur son étude des moeurs de cette époque de la société anglaise. Mais il y a un problème d'écriture, le film tourne beaucoup en rond et la mise en scène ne propose pas grand chose...
Chassés-croisés et désarrois sentimentaux hétéros et homosexuels dans la bourgeoisie moyenne anglaise du début des années 70, entre un jeune homme et une dame et un monsieur plus mûrissants… On met pas mal de temps à s’intéresser à cette histoire qui ne devient vraiment touchante que vers la fin. Comme souvent dans le cinéma britannique c’est le tableau du milieu social qui a le plus de vérité, qui retient l’attention. Les « swinging sixties » sont terminées, les difficultés économiques, le chômage, pointent. Les hippies errent paumés dans les rues, la drogue circule… la fête est finie. Les souvenirs des souffrances de la guerre sont toujours là. La chronique historico sociale n’est pas mal, celle sentimentale, même avec son illustration de l’évolution des mœurs et ses probables aspects autobiographiques, manque d’authenticité.