Tout comme sa suite, qui peut d’ailleurs se regarder indépendamment sans souci, Jean de Florette est un très bon film. Classicisant certes, mais très bon quand même.
En fait le métrage a à peu près les mêmes qualités que le second épisode, et les quelques mêmes défauts. Claude Berri se montre encore une fois un peu trop lisse, trop statique dans sa mise en scène, qui prend des allures trop souvent contemplatives même lorsque cela ne se justifie pas. Néanmoins, ça reste propre, et le film propose une ambiance du sud séduisante, avec de beaux paysages et une photographie élégante. Le film est beau et raffiné.
Le casting est très convaincant. Outre le duo Montand-Auteuil, qui fonctionne très bien et fonctionne encore mieux dans la suite avec la place plus grande accordée à Montand, il y a ici un Gérard Depardieu solide. Peut-être un poil excessif dans la naïveté de son personnage, et tendant un poil à la grandiloquence à certain moment, reste qu’il est charismatique, il impose un personnage attrayant, et son jeu, vif, apporte un dynamisme certain à ce métrage. A souligner quelques honorables seconds rôles, notamment Elisabeth Depardieu.
Le scénario reste l’intérêt principal du film. Comme pour sa suite, la qualité d’écriture, la solidité des dialogues, la force des situations fait de ce Jean de Florette un divertissement très prenant et un drame fort qui, après avoir commencé dans la légèreté sombre dans le drame. Les 2 heures passent vite, et Jean de Florette s’avère une réussite certaine sur ce plan, ce qui indéniablement plaira aux amateurs du genre, et même à ceux qui ont tendance à ne pas trop apprécier le genre. C’est vraiment propre, et fidèle à l’esprit de Pagnol.
Pour ma part ce Jean de Florette est un très bon film, avec beaucoup d’attrait. Il manque à l’évidence ce grain d’identité cinématographique du réalisateur, qui s’efface de trop par rapport à celui qu’il adapte, et c’est dommage. Mais c’est à voir, à l’évidence. 4