La fête familiale, l'anniversaire d'un homme jeune très malade, qui tient une place centrale dans Tótem, n'est pas prétexte à des règlements de comptes ni à aucune révélation d'aucune sorte. Simplement à une célébration de la vie, en marge d'une mort annoncée, dans une veine très mexicaine où le cycle de l'existence, et sa finitude, n'est pas perçue de la même manière qu'en nos contrées. De plus, l'agitation festive et le tendre chaos qui s'installe sont vus et surtout ressentis par une fillette de 7 ans, qui ne comprend pas tout mais capte bien des choses. Lila Avilés, la réalisatrice, très remarquée pour son premier long-métrage, La camarista, livre un film d'apparence modeste mais universel, jusqu'à faire des animaux, chat, perroquet et insectes, des personnages importants, au même titre que la maison qui possède son propre caractère et ses influences, plus ou moins maléfiques. Il n'y a pas de progression dramatique à proprement parler dans le film pas plus que de conflits,ouverts mais une certaine atmosphère, joyeuse et triste à la fois, rehaussée par une photo lumineuse et une mise en scène très proche de ses personnages, humains ou non, et peu importe, au fond, si on a parfois du mal à distinguer qui est qui, parmi eux. Tótem est un requiem mais serein et animé.