On ne peut imaginer que les brillants Olivier Nakache et Eric Toledano sont derrière ce film affligeant de beauferie et de discours dignes du tonton réac' aviné en bout de table... Non, on n'y croit pas, il doit y avoir deux imposteurs (un peu comme ceux du film) qui se sont faits passer pour les deux réalisateurs, on ne voit que cette explication. Car on ne sait jamais si on doit partager la conviction des personnages ou s'en moquer (on se paye la tête des écolos en les montrant comme des gens "qui font un peu ch..., quand même", qui sont idiots au point de
ne pas reconnaître le personnage de Pio Marmai du jour au lendemain
, et qui sont même joliment
comparés à un Covid moderne
-
ah le final, où les écolos se sont répandus, ont réussis à faire parquer les gens chez eux, réduits à applaudir à la fenêtre en début de soirée...
-). Mais quand même, ces portraits aliénants (et pas franchement drôles) des Verts ne sont rien comparés à la place des femmes dans le film : elles sont toutes sottes. On parle de cette écolo qui ne
reconnaît pas le gars qu'elle a longuement enguirlandé la veille
, qui n'est là que pour se faire charmer par les deux blaireaux qui sont les personnages principaux, et enchaîne les caricatures extrémistes des Verts dans ses répliques (elle n'ouvre la bouche que pour pondre des préceptes anti-consuméristes, elle n'a rien d'autre à dire de tout le film). On parle de cette secrétaire qui
se fait draguer et embrasser en deux secondes (utilisée comme un kleenex)
, on parle de cette militante qui est montrée comme une accro un peu simplette au personnage de Jonathan Cohen (qui finit par
l'utiliser carrément
... Encore une fois). Bref, il n'y a pas beaucoup de rôles féminins, et pourtant, ce qu'elles prennent dans la tête (vide, d'après le scénar)... Mais côté masculin, on a deux losers dont on attend l'évolution morale tout le film,
ce qui - désolé, on préfère vous prévenir - n'arrive jamais, ils restent toujours aussi nombrilistes et cyniques
. On ne comprend pas plus où se situe cette comédie dans le social (critique, hommage, ou dénonciation... et à quoi, aux consommateurs, aux financiers, aux écolos ? On dit tout et son contraire sur chacun, alors on ressort du film un peu paumé sur ses intentions) et dans le loufoque (on a quand même deux personnages dont le super plan est de
mettre du blanco sur les lettres "IR" de "IRRECEVABLE" dans leurs dossiers de dettes...
Parmi l'ambiance ultra-cynique qui se croit maline en dénigrant tout ce qui sort du cadre - "OK tonton" - on se bute à ce gag absurde et enfantin qui dénote...). Même dans l'interprétation, on a l'impression que chacun joue un peu pour soi, sans réelle alchimie de style, avec des dialogues qui ne sont pas naturels. Bref, ce film accorde son humour à son titre : c'est très "difficile" de ne pas voir autre chose qu'une farce balourde et cynique, qui ne plaira qu'à votre tonton beauf et réac'.