Le retour d'Éric Toledano et Olivier Nakache était forcément quelque chose que je devais surveiller de près. Avec un joli casting et un sujet qui semblait vraiment intéressant à exploiter, "Une année difficile" avait donc tout pour être une très bonne expérience de la fin d'année 2023 du côté des films français. Malheureusement, je dois dire que j'ai été un peu déçu de ce projet, et que je n'ai pas réussi à retrouver toute la force de ce duo de réalisateurs. Sur le papier, le film partait plutôt bien et la première séquence introduit parfaitement le récit. Elle est particulièrement bien montée, elle est rythmée et elle expose très bien le contexte politique du film. On y voit une réelle séparation entre notre société de consommation et les priorités climatiques qui demandent à être entendues. Et globalement, durant tout le film, ce type de séquences sera toujours très bien fait. Dès que ces scènes de militantismes apparaissent, le spectateur réussit à être dedans. Elles rythment bien l'ensemble du long-métrage et elles marquent. Malheureusement, cette bonne première impression ne sera pas accompagnée dans la continuité, car le film va rapidement montrer son véritable visage. Pour moi, le souci du projet va venir de son ton, celui-ci ne sachant pas être aussi subtil que les autres projets des réalisateurs. Le mélange entre le drame et l'humour est ce qui a fait la force de ces deux metteurs en scène, mais ce n'est pas le cas pour ce film. Ici, l'humour a beau faire rire à certains moments, il est globalement très maladroit. On a l'impression que le film se moque de ces extrémistes, mais sans prendre conscience du réel sujet de société qu'est le climat. Clairement, je ne suis pas forcément pour ce genre d'action dans la vraie vie et je ne suis pas partisan de ces méthodes. Mais ce n'est pas pour autant que je ne peux pas voir une histoire se déroulant de l'intérieur et y voir un véritable message sur l'écologie. Le film va clairement laisser cela de côté et va bien plus se concentrer sur ces personnages, alors que ceux-ci sont beaucoup trop plats. Je parle surtout du personnage d'Albert, qui ne réussit jamais à être sympathique et qui a un développement vraiment peu intéressant. Alors que l'on aurait pu avoir une véritable thématique centrale sur la société de consommation, on va bien plus se concentrer sur ces sentiments envers la fameuse Cactus. Cela sort vraiment de nulle part, et ça empêche le message du film d'être suffisamment fort. Cette idée prend clairement trop de places et la conclusion n'aide clairement pas à résoudre ce problème.
Cette fin des deux amoureux qui se balade dans un Paris confiné, et qui n'est donc plus sujet à la pollution, est vraiment ridicule. Ce n'est pas comme si nous avions réellement vécu cette situation et que l'on savait ce qui se passait. Vous nous montrer Cactus heureuse de ce qu'il se passe, mais pourquoi ne pas nous montrer sa réaction quand elle apprendra pourquoi tout est comme ça et que le monde n'a pas changé ? Globalement, le souci vient peut-être de moi sur cette idée. Je n'ai peut-être juste pas assez réussi à m'immerger dans le film pour le comprendre. Mais même sans cela, je trouve que l'idée reste très bancale et surtout trop idéaliste au vu du sujet initial.
En gros, même si j'ai trouvé qu'il y avait de bonnes séquences au sein de ce projet, je trouve qu'il rate complètement son coup. Son sujet était intéressant, mais il ne s'en sert pas assez et/ou de la mauvaise façon. J'aurais aimé retrouver la magie de ce duo, mais je ne l'ai clairement pas vu au sein de cette œuvre. Pour conclure, un retour qui ne m'a pas marqué.