Ce récit historique sur la première et deuxième révolte Vendéenne relate l'incroyable destin de François-Athanase Charette de la Contrie, dit "Charette", officier de la marine royale qui combattit (lui aussi) contre les anglais lors de la guerre d'indépendance des futurs États-Unis d'Amérique.
Les deux réalisateurs, Paul Mignot et Vincent Mottez, aidés d'érudits spécialistes de la révolution française et de la contre-révolution de la jacquerie paysanne vendéenne et bretonne, s'efforcèrent d'allier une rigueur historique au souffle d'une épopée qui s'achèva par un procès expéditif au verdict décidé par avance, puis un peloton d'exécution le 29 mars 1796 à Nantes.
En préambule du film, une demi-douzaine d'historiens explique les raisons de la naissance de la chouannerie de façon claire et concise sur deux petites minutes, avec les promesses non tenues de la révolution, l'établissement de la constitution civile du clergé, et la levée des trois cent mille hommes pour contrer les attaques des puissances européennes contre la République française.
Cette douloureuse période nous rappelle cette guerre civile totale, responsable d'un "populicide" qui coûta la vie à près de deux cent mille vendéens.
Les chouans ne faisaient pas également de prisonniers.
Pour marquer les esprits des contre-révolutionnaires, le comité de salut public instaura le régime de la terreur, et fit guillotiner à tour de bras les potentiels ou présumés ennemis de la République.
S'en suivirent les douze colonnes infernales incendiaires de Louis MarieTurreau qui torturèrent, violèrent, et massacrèrent sans distinction quarante à cinquante mille personnes de janvier à mai 1794, hommes, femmes, vieillards et enfants, avant que le général ne soit destitué par ce comité de salut public.
La performance d'Hugo Becker est excellente en "Charette" à l'indéniable charisme de meneur d'hommes.
Ce biopic n'omet pas de rappeler que Charette était un grand séducteur, et savait aussi bien manier l'épée que ses attributs de part ses moult conquêtes féminines.
Grégory Firoussi joue le rôle du général républicain Travot traquant Charette dans le bocage vendéen.
Futur général de Napoléon, il sera engeôlé en 1816 lors de la restauration (royale) après un procès expéditif, et sombrera dans la folie par cette emprisonnement.
Jean-Hughes Anglade joue le député "Ruelle" cherchant une solution, ou plutôt, une ruse politique pour mettre fin aux hostilités.
Pfeiffer, joué par Olivier Barthélémy, fut le garde-du-corps de Charette.
Le général en second de Charette, Jean-Baptiste René de Couëtus, est joué par Gilles Cohen.
Le breton, François Prudent Hervouët de La Robrie, commandant la cavalerie de Charette, est joué par Rod Paradot.
Il fut trucidé à l'âge de 22 ans à la bataille des Landes de Béjarry le 3 décembre 1795 près de Saligny en Vendée.
Ce long métrage d'une heure quarante minutes met en valeur des notions qui disparurent complètement à ce jour du paysage hexagonal.
Notre société individualiste de consommation a fait fi depuis belle lurette du sens de "l'honneur et du panache".
D'ailleurs, il est légitime de se demander ce qu'il reste aujourd'hui des valeurs republicaines.