Si j’éprouve beaucoup d’intérêt à explorer le fantastique sud-américain, souvent imprégné d’une atmosphère très particulière, faite de lenteur, de non-dits et de menace diffuse, les copies trop scolaires des recettes éprouvées ne me font visiblement pas le même effet. Ici, une jeune femme tente de prouver que son ancien employeur, un écrivain de renom, s’est lancé dans une vendetta à son égard et est responsable de morts suspectes de plusieurs membres de sa famille. Le film est bien ficelé, déploie ses indices et ses fausses pistes avec un indéniable savoir-faire et, si ce spécimen est parvenu à se frayer un chemin jusqu’au catalogue Netflix européen, c’est qu’il a sans doute récolté un véritable succès critique ou commercial sur ses terres natales…mais en fin de compte, peut-être parce qu’il procède très exactement de la manière dont on s’attend à ce qu’il le fasse, il ne suscite, au mieux, qu’un désintérêt poli, celui qu’on octroie aux Thrillers hollywoodiens les plus génériques. C’est que les Thrillers américains d’exception, ceux de la trempe d’un ‘Gone girl’ par exemple, sont d’une efficacité inaccessible au commun des mortels. Quand ils sont français ou européens, même d’une qualité inférieure, ils parviennent parfois à faire preuve d’originalité ou, en tout cas, la familiarité du cadre prend le relais. Ici, on aurait pu compter sur l’exotisme évoqué plus haut…mais même pas : à trop viser la production mondialisée, ‘La colère de dieu’ se noie malheureusement dans la masse.